Trade School Toulouse mise sur le troc de connaissances en entreprise

Par Florine Galéron  |   |  589  mots
Mundhi-ling Gunawan et Amel Miaoulis, fondatrices de Trade School Toulouse.
Après avoir mené plus de 80 ateliers d'échanges de connaissances entre particuliers, Trade School Toulouse va lancer en septembre un site dédié aux entreprises qui souhaiteraient mener ce type d'ateliers pour renforcer la cohésion entre salariés.

Le principe du troc de connaissances n'est pas nouveau. Les premiers réseaux d'échange de compétences sont apparus dans les années 70 au travers des RERS (Réseau d'échanges réciproques de savoirs) ou des SEL (Système d'échange local). Mais une nouvelle vague d'initiatives est née avec l'arrivée des outils numériques à l'image de Skilltroc ou Mytroc.

"Un réseau social physique"

Dans la Ville rose, Mundhi-ling Gunawan et Amel Miaoulis ont lancé il y a deux ans Trade School Toulouse. "Le réseau Trade School existe depuis 2010 aux États-Unis et s'est développé depuis dans 50 villes à travers le monde", explique Mundhi-ling Gunawan. Après plusieurs années passées comme chargée de projet en développement durable, cette trentenaire cherchait une nouvelle activité "avec du sens et être davantage en contact avec les autres". Le concept est simple : un bénévole vient partager sa passion ou une compétence et en échange les participants lui donnent un bien ou rendent un service.

"Par exemple, une personne est venue donner quelques conseils pour prendre des photos avec un reflex et en échange elle cherchait un volontaire pour participer à un shooting et un coup de pouce pour maîtriser le référencement web", décrit la cofondatrice de Trade School Toulouse. Il y a eu aussi une initiation au yoga ou à la lithothérapie (médecine douce se servant de l'énergie des pierres précieuses, NDLR).

À l'heure de la prolifération sur le marché de la connaissance de tutoriels sur Youtube et des MOOCs, Trade School Toulouse se positionne comme "un réseau social physique" : "Au-delà des compétences, les participants viennent pour nouer des relations avec les autres. Beaucoup se sentent isolés même s'ils ont une vie de famille et des amis".

Des ateliers entre collègues pour renforcer la cohésion en entreprise

À ce jour, Trade School Toulouse a déjà organisé 80 ateliers d'échange de connaissances entre particuliers et compte un réseau de 1 000 personnes actives. Hébergée pendant six mois au sein de l'accélérateur Momentum, l'association s'apprête désormais à décliner le concept de troc de connaissances dans les entreprises.

"Nous ne voulons pas nous substituer aux organismes de formation. Les ateliers seront animés par des salariés volontaires pour d'autres salariés de l'entreprise. Ils pourront partager des compétences professionnelles ou personnelles. Ce type d'ateliers peut créer de la cohésion sociale au sein d'une équipe et faciliter le partage de compétences en interne.

Par exemple si dans le cadre de son activité, un salarié doit prendre des photos sur le terrain, un collègue qui maîtrise cette compétence peut lui donner des explications. De la même manière, un collaborateur peut partager sa connaissance d'un logiciel auprès de plusieurs salariés suivant l'usage de l'entreprise plutôt que de faire suivre une formation standard au logiciel", détaille Mundhi-ling Gunawan.

Un site dédié à l'activité des entreprises sera lancé en septembre ainsi qu'une SAS (société par actions simplifiées). Trade School Toulouse compte facturer aux entreprises l'accompagnement pour la mise en place des ateliers.

Par ailleurs, grâce aux 5 000 euros récoltés via une campagne de crowdfunding fin juin, Trade School Toulouse a prévu de lancer une plateforme qui facilitera l'inscription des particuliers aux ateliers et permettra par le biais d'un algorithme de faire remonter les compétences les plus demandées par le réseau.