150 salariés de Latécoère manifestent contre "le démantèlement" de l'usine

Par Florine Galéron  |   |  528  mots
Manifestation ce jeudi 21 septembre devant le siège de Latécoère
À l'appel de la CGT, une manifestation a rassemblé 150 salariés de Latécoère ce mercredi 21 septembre devant le siège historique du groupe aéronautique à Toulouse. La direction de Latécoère a annoncé début juin un plan de restructuration. 200 emplois sont menacés.

"Cette usine existe depuis 80 ans. Avec la stratégie de démantèlement qui est menée par la direction, elle n'a aucun avenir", alerte Florent Coste, délégué CGT de Latécoère. À l'initiative du syndicat, une manifestation était organisée sur les coups de midi ce jeudi 21 septembre devant le siège historique du groupe aéronautique à Toulouse. 150 salariés sur 1 000 ont participé à ce rassemblement qui intervient à 10 jours de la fin des négociations autour du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

Annoncé le 6 juin dernier par la direction du groupe, ce plan prévoyait à l'origine 236 suppressions de postes, 70 mutations vers le site de Gimont dans le Gers et la fermeture de l'usine de Tarbes (34 emplois). L'ex-directeur général du groupe, Frédéric Michelland, notifiait aussi la création d'un nouveau site de production à Toulouse, représentant un investissement de l'ordre de 20 millions d'euros, et en parallèle une nouvelle implantation en Bulgarie pour les activités d'assemblages à faible valeur ajoutée.

Fin des négociations le 30 septembre

Mais, coup de théâtre, un mois plus tard, Frédéric Michelland, a été débarqué du groupe par les nouveaux actionnaires, les fonds d'investissements Apollo Management et Monarch Capital. En attendant la prise de fonction en novembre de la nouvelle DG Yannick Assouad (ex-Zodiac Aerospace), c'est Pierre Gadonneix qui assure l'intérim.

"L'éviction du directeur général en plein PSE, ce n'est pas rassurant !", confie Richard Ferrasse, secrétaire CGT au comité d'entreprise. Pourtant, la direction fait comme si rien n'avait changé. La fin des négociations autour du plan est prévue le 30 septembre. Une soixantaine de postes ont été réintégrés dans l'effectif mais 200 emplois sont toujours menacés."

Au-delà du PSE, c'est la stratégie annoncée par le groupe qui inquiète les salariés. Sur les banderoles, on pouvait lire "Non au démantèlement de l'outil industriel".

"La production va partir au Mexique, au Brésil, en République Tchèque ou en Bulgarie (où une implantation est prévue). Comment la direction peut à la fois supprimer 40% des effectifs du bureau d'études et vouloir être compétitive quand les avionneurs lanceront de nouveaux programmes?", lance le délégué Florent Coste.

Il s'alarme également de la cession de la filiale Latécoère Services annoncée le 8 septembre dernier. "L'une des trois filiales du groupe est vendue. En plus, le terrain du siège historique va également être vendu à un promoteur immobilier et Latécoère ne sera plus que locataire de son terrain. Les actionnaires veulent faire entrer du cash et ils pillent le capital du groupe", ajoute-t-il.

À noter que les autres syndicats, Force ouvrière et la CFE-CGC, n'ont pas souhaité se joindre à ce rassemblement. Contactée par la rédaction, la direction n'a pas souhaité communiquer sur le sujet.

Par ailleurs, Philippe Poutou, leader du NPA et candidat à la prochaine élection présidentielle viendra rencontrer et soutenir les salariés de Latécoère demain jeudi 22 septembre en fin de matinée devant l'usine.

Manifestation ce jeudi 21 septembre devant le siège de Latécoère © Rémi Benoit