Plus de 300 emplois menacés par la fermeture des sites d'Intel à Toulouse et Montpellier

Par Florine Galéron  |   |  374  mots
Intel emploie 280 personnes à Toulouse.
Le géant américain des semi-conducteurs a annoncé le 28 juin un plan social visant à fermer l'ensemble de ses centres de recherche en France. À Toulouse, où Intel détient son pôle mondial en matière d'objets connectés, 280 emplois sont menacés. Une quarantaine de postes devraient être supprimés à Montpellier.

Intel en avait fait son pôle mondial de recherches en matière d'objets connectés. Le site toulousain du géant américain des semi-conducteurs va pourtant fermer ses portes d'ici à fin 2017. Après avoir annoncé 12 000 suppressions de postes en avril dernier, Intel a notifié lors d'un comité d'entreprise le 28 juin la suppression de l'ensemble des centres de recherche du groupe en France.

Cinq sites sont concernés : Sophia Antipolis (500 personnes), Toulouse (280 personnes), Montpellier (40 personnes), Aix (35 personnes) et Rennes.

Au printemps, Intel avait déjà annoncé vouloir se recentrer sur les composants pour les objets connectés ou les services dématérialisés en ligne ("cloud"), qui semblent présenter de meilleures perspectives de croissance que son cœur de métier historique, les composants électroniques pour PC.

À Toulouse, l'annonce est d'autant plus surprenante, que le groupe avait annoncé en avril le regroupement des effectifs de Montpellier dans la Ville rose pour créer un pôle de référence pour ces nouveaux services. Le groupe américain avait repris en 2010 l'activité téléphonie mobile du site toulousain de Freescale, permettant le maintien de 50 emplois. Le site n'avait ensuite cessé de croître pour atteindre 280 salariés.

"La direction veut regrouper les salariés autour de grands hubs de plus de 1 000 personnes comme il en existe en Allemagne, en Angleterre, aux États-Unis, en Inde ou en Chine. Mais avec les effectifs en France, il était tout à fait possible de créer un hub à Paris ou Montpellier", explique Mustapha Aqachmar, délégué syndical CFE-CGC, seul syndicat représentatif chez Intel.

Pour le représentant des salariés, cette annonce est totalement incompréhensible :

"En France, nous avons la crème de la crème des ingénieurs. Grâce aux subventions de l'État et le Crédit impôt recherche, nos ingénieurs ont le coût salarial le plus faible de tout l'Occident (Europe et États-Unis). Dans le reste du monde, seuls les salariés indiens ou marocains reviennent moins chers."

Autre sujet de mécontentement des salariés : le montant des dividendes accordés aux actionnaires. Intel a en effet reversé 7,6 milliards d'euros aux actionnaires l'an dernier.

La direction n'a pas encore communiqué sur ce plan social.