Filiale du groupe Engie, la Shem est le 2ème producteur d'hydroélectricité en France (après son concurrent EDF) avec une puissance installée de 783 mégawatt (MW). Employant 320 salariés (dont 130 basés au siège à Balma), la société gère 12 grands barrages et 56 usines à travers l'Occitanie, la Nouvelle Aquitaine et l'Auvergne Rhône-Alpes. Cette dernière possède 3% du marché national et a alimenté 1,86 million d'habitants en électricité en 2018.
Malgré un hiver très froid (avec des pluies et neiges abondantes) et un été très sec, la société a su augmenter sa production : 1774 GWh en 2018 contre 1262 GWh en 2017. Des résultats qui ont entrainé une légère hausse de son chiffre d'affaires : 91,3 millions d'euros contre 90,2 millions d'euros en 2017.
Poursuite de la politique d'investissements
Cette performance va permettre à l'entreprise de maintenir sa politique massive d'investissements. Après avoir injecté 32 millions d'euros en 2018 dans la maintenance, la rénovation et la modernisation de ses installations, la Shem prévoit d'investir 39 millions d'euros en 2019, dont 13 rien qu'en Occitanie.
Certains travaux s'achèveront après plusieurs années de chantier, comme ceux au barrage des Essarts (Cantal, 3 ans de chantier). D'autres continueront, comme pour l'usine d'Eget (Hautes-Pyrénées) qui verra ses sept conduites forcées remplacées par une seule à la fin d'un chantier qui devrait durer quatre ans. Quant au barrage de Marèges (Cantal), l'un des plus importants, la Shem entamera sa quatrième année de travaux sur ce chantier.
Volonté d'un prolongement des contrats de concessions
Ces travaux s'inscrivent dans une volonté bien précise : celle de prolonger les contrats de concessions qui arrivent à échéance. Seulement, avec la loi de transition énergétique adoptée en 2015, les ouvrages actuellement gérés par la Shem pourraient faire l'objet d'une ouverture à la concurrence au niveau européen.
"On est toujours dans l'incertitude sur à ce sujet, avec des annonces et des retours en arrière", déplore Cyrille Delprat, directeur général de la Shem.
Après plusieurs années de négociations entre les différents acteurs (la Shem, l'État, l'Union européenne), aucun compromis n'a été trouvé et le dossier n'avancera probablement pas avant les élections européennes. Malgré ce flou, la société souhaiterait profiter de cette ouverture à la concurrence pour gagner des parts de marché et remporter 500 MW de puissance supplémentaires, ou du moins ne pas perdre du terrain.