Boiron vise le zéro départ contraint à Toulouse

Des salariés des laboratoires Boiron ont manifesté le 5 octobre à Toulouse pour dénoncer le plan de réorganisation qui prévoit la suppression d’une trentaine de postes sur ses deux sites d'Occitanie. De son côté, la direction met en cause le déremboursement de certains médicaments homéopathiques qui a généré "un effondrement" de son chiffre d'affaires.
Boiron est en crise depuis l'annonce du déremboursement de l'homéopathie.
Boiron est en crise depuis l'annonce du déremboursement de l'homéopathie. (Crédits : Rémi Benoit)

Un petit groupe de 15 salariés a manifesté ce lundi 5 octobre devant le site toulousain de Boiron, pour dénoncer le PSE qui prévoit la fermeture de 12 établissements sur 27 et la suppression de 646 postes dans l'Hexagone, dont une trentaine en Occitanie. "Des licenciements à dose non homéopathique", dénonce dans un communiqué la CFDT.

De son côté, l'entreprise estime qu'il s'agit de "la conséquence directe d'une campagne de dénigrement assez inédite contre l'homéopathie qui a duré au moins deux ans et couronnée par la décision de dérembourser certains médicaments homéopathiques en juillet 2019".

Lire aussi : Déremboursement de l'homéopathie : quel impact pour Boiron à Toulouse ?

Mettant en cause un matraquage médiatique contre l'homéopathie de la part du gouvernement, l'entreprise a constaté une chute drastique de son chiffre d'affaires qui s'était établi à 557 millions d'euros en 2019.

"Nous constatons un effondrement de notre chiffre d'affaires en France. Avec la forte décélération de notre activité sur l'homéopathie, il ne représente plus que 50% de notre chiffre d'affaires total contre 60% auparavant. Sur le dernier semestre, nous affichons une perte de 16% sur le CA en France", explique Arnaud Delaunay, le directeur des relations extérieures des laboratoires Boiron.

Zéro départs contraints pour Toulouse

Annoncé en mars dernier, le plan de réorganisation prévoyait à l'origine la suppression de 15 postes sur le site de Toulouse, et 14 sur le site de Pérols (Hérault). Les salariés ont obtenu, grâce à des négociations repoussées par la crise du coronavirus, le "zéro départ contraint" pour le site toulousain. Ainsi, 15 départs volontaires ont été annoncés sur les 44 personnes employées.

 "Nous sommes sur un moment très difficile avec ce projet de réorganisation, le groupe est malmené. Les négociations sont toujours en cours et la date butoir est fixée au 14 octobre. D'ici là, les discussions peuvent se prolonger mais les grands équilibres sont trouvés", précise Arnaud Delaunay

Première commercialisation de pro-biotiques

Pour préparer sa relance, le laboratoire a prévu de commercialiser sa première diversification hors homéopathie dès novembre : une gamme de pro-biotiques. Baptisée Osmobiotic Flora et créée en partenariat avec l'entreprise italienne Probiotical, elle sera d'abord disponible en France puis dans 5 autres pays européens (Italie, Espagne, Belgique, Hongrie et Slovaquie) avant d'être diffusée plus largement dans le monde.

Avec son nouveau produit, Boiron estime que son marché mondial s'élèvera à près de 6,6 milliards de dollars pour l'année 2021.

Lire aussi : La stratégie des laboratoires Boiron : touchés, mais pas encore coulés

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