La ruée vers les maisons à la campagne se confirme en Occitanie

Par Florine Galéron  |   |  448  mots
Près de 10 000 transactions de maisons à la campagne ont été réalisées par la Safer Occitanie en 2019. (Crédits : Rémi Benoit)
Le "gendarme du foncier agricole", la Safer, observe depuis le confinement une nette hausse des demandes de visites en Occitanie pour des biens ruraux de la part de non-agriculteurs. Une bonne nouvelle alors que la profession a du mal à se renouveler.

Avoir une maison avec un grand jardin et pourquoi pas se reconvertir dans l'agriculture. L'idée a traversé l'esprit de plus d'un Français durant le confinement. Et certains ont déjà sauté le pas.

"Nous observons une forte augmentation des demandes de visites sur les 400 biens ruraux disponibles à la vente dans la catégorie maisons à la campagne. Habituellement, les visites se répartissent à 50% pour les terres agricoles et à 50% pour les biens ruraux. Depuis mars, les biens ruraux représentent 65% des demandes. Et ce ne sont pas des gens qui s'ennuyaient pendant le confinement. La plupart ont un vrai projet agricole", remarque Frédéric André, directeur général de la Safer Occitanie.

Cet organisme, qui se voit comme le "gendarme du foncier agricole", a quatre missions : dynamiser l'agriculture, protéger l'environnement, accompagner le développement local et observer le foncier rural et le réguler. Sur l'année 2019, la Safer Occitanie a rétrocédé 19 640 hectares de terres via 2250 transactions. Même si 95% des transactions se font à l'amiable, dans 5% des cas la Safer fait valoir son droit de préemption pour stopper une vente. L'enjeu est d'éviter notamment que trop de terres soient "bétonnisées" pour des programmes urbains et de s'assurer du sérieux des projets agricoles.

Près de 10 000 transactions par an

Frédéric André remarque que "l'engouement pour le rural ne part pas de rien" :

"Depuis les années 80 et l'arrivée d'une vague d'Anglo-Saxons en Occitanie, nous observons des cycles de flux et de reflux vers la campagne. Actuellement, le Tarn est très demandé mais aussi l'Ariège et le Lot, bénéficiant d'un désenclavement avec des autoroutes qui donnent accès à Limoges, Paris et Toulouse".

En 2019, la Safer Occitanie a réalisé près de 10 000 transactions sur 7000 hectares et pour un montant global d'1,8 million d'euros dans la catégorie "maisons à la campagne" : "Il s'agit de terrains de moins de cinq hectares qui sont achetés par des non-agriculteurs mais qui portent un projet agricole", explique Christian Roussel, directeur opérationnel de la structure.

Un fonds pour faciliter l'installation des agriculteurs

Pour Dominique Granier, président de la Safer Occitanie, cet attrait pour le rural est une bonne nouvelle au vu des difficultés à pérenniser les exploitations agricoles.

"Nous avons un problème de renouvellement générationnel. Actuellement, il y a cinq départs à la retraite pour deux installations. Le risque est que beaucoup d'exploitations disparaissent".

Afin d'enrayer le phénomène, la Safer a lancé en 2019 un fonds d'aide à l'installation des jeunes agriculteurs. 300 000 euros ont déjà été alloués à une soixantaine d'agriculteurs. Le plafond de l'aide est de 2 000 euros par projet.