LGV Bordeaux-Toulouse : le noeud ferroviaire de Toulouse prioritaire, la ligne nouvelle décalée

Par Florine Galéron  |   |  734  mots
Le rapport Duron a été remis au gouvernement.
Remis jeudi 1er février, le rapport Duron place parmi les chantiers prioritaires le nœud ferroviaire autour de Toulouse, mais préconise de repousser le calendrier de la ligne nouvelle entre Bordeaux et Toulouse. Voici les détails du rapport.

Il était très attendu. Le rapport Duron réalisé par le Conseil d'orientation des infrastructures a été remis ce jeudi 1er février à la ministre des Transports, Élisabeth Borne.

Il propose de repenser totalement le projet GPSO qui englobe les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne.

  • "Le grand projet du Sud-Ouest (GPSO) demande à être phasé dans tous les scénarios en commençant par les travaux prioritaires des nœuds ferroviaires du Nord de Toulouse et du Sud de Bordeaux... un préalable indispensable à l'accueil des TGV et les problèmes de saturation qui impactent lourdement les transports du quotidien".
  • "Les scénarios se distinguent très sensiblement quant aux calendriers de réalisation des travaux de Toulouse-Agen et Agen-Bordeaux".
  • "Le Conseil maintient la proposition de la commission Mobilité 21 de ne considérer la réalisation de Bordeaux-Dax qu'à long terme, notamment pour y dégager des capacités pour le fret ferroviaire". De même, la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan "n'a pas vocation à être envisagée avant la période 2028-2032"
  • Par ailleurs, le COI observe que pour maintenir la LGV, "il est nécessaire de décaler d'autres dépenses, notamment le renouvellement du matériel roulant de la transversale Sud, de plusieurs années au-delà de 2025".

Scénario 2 : le noeud ferroviaire pour 2018-2022, Toulouse-Agen pour 2028-2032, Bordeaux Agen pour 2033-2037

Le Comité d'orientation des infrastructures propose trois scénarios d'investissement ferroviaires sur les 20 ans à venir sur l'ensemble de la France, chiffrés respectivement à 48 milliards d'euros, 60 milliards d'euros et 80 milliards d'euros d'investissements ferroviaires sur l'ensemble de la France. Sachant que le COI préconise de privilégier le scénario intermédiaire, le numéro 2. Suivant le scénario qui sera choisi dans les jours à venir par le gouvernement, le calendrier de la LGV Bordeaux-Toulouse, dont la mise en service était prévue pour 2024, sera totalement bouleversé.

  • "Le traitement du nœud ferroviaire de Toulouse-Matabiau (avec un apport national de 470 millions d'euros) et la réalisation de l'essentiel des travaux nécessaires en sortie Nord de Toulouse à partir de la période 2028-2032 en scénario 1 et à partir de la période 2018-2022 pour les scénarios 2 et 3
  • le fonctionnement du nœud ferroviaire de Bordeaux (360 millions d'euros) à partir de la période 2028-2032 pour le scénario 1 et à partir de la période 2018-2022 pour les scénarios 2 et 3
  • La ligne nouvelle Toulouse-Agen (1,4 milliards d'euros) sur la période 2033-2037 pour le scénario 1, sur la période 2028-2032 pour le scénario 2 et à partir de la période 2023-2027 pour le scénario 3 ;
  •  La  ligne nouvelle Bordeaux-Agen (chiffrée à 1,5 milliards d'euros) après 2038 pour le scénario 1, pour 2033-2037 pour le scénario 2 et à partir de la période 2023-2027 pour le scénario 3 ;
  • L'aménagement de la ligne nouvelle Bordeaux-Dax (1,2 milliards d'euros) à partir de 2038 pour l'ensemble des scénarios"

 Extrait du rapport Duron.

 Le maire de Toulouse mitigé

Interrogé par La Tribune, le président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc estime que :

"Le point positif est que le projet n'est pas enterré. Nous sommes prêts à le décaler à condition d'avoir un financement sûr. Le calendrier pour Toulouse-Agen est acceptable. Il y a en revanche deux bémols : le phasage de la ligne Bordeaux-Agen est trop lointain. Par ailleurs, les propositions de financement alternatif que nous avions remis à la ministre des Transports n'ont pas toutes été retenues".

La présidente de la Région Occitanie Carole Delga a réagi sur Twitter à cette annonce :

Le maire de Toulouse, la présidente de Région et le président du Département espèrent être reçus dans les jours à venir par Emmanuel Macron. L'État doit rendre sa décision "début février".

De son côté, interrogé par La Tribune Bordeaux, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle Aquitaine a réagi : "La ligne Bordeaux-Dax n'est pas formellement enterrée mais ce renvoi à l'horizon 2038 est inacceptable et indécent. Pour la ligne Bordeaux-Toulouse, c'est plutôt positif même si le GPSO doit être pris comme un tout cohérent et donc inclure Bordeaux-Dax ".