20 ans après, que retenir de l’Euro ?

Par Pierrick Merlet  |   |  483  mots
Quel bilan pour l'euro 20 ans après son instauration ? (Crédits : Kai Pfaffenbach)
La monnaie unique de l’Union européenne, l’euro, fête ses 20 ans en 2019. À quelques semaines d’une élection européenne à l’issue incertaine, des partis politiques veulent réformer la zone euro, d’autres l’approfondir et certains la conserver telle qu’elle est actuellement. Mais au final, que retenir de son instauration en 1999 ? Décryptage avec le directeur de la Banque de France en Occitanie.

Les élections européennes en France se tiendront les 25 et 26 mai afin d'élire les nouveaux députés européens qui siègeront à Strasbourg. Les premiers débats entre les différents candidats ont fait apparaître des divergences d'opinion à propos de la monnaie unique de l'Union européenne, l'euro. Ainsi, 20 ans après sa mise en service dans les circuits financiers (en 1999), avant d'être disponible pour les ménages à partir du 1er janvier 2002, cette monnaie européenne fait débat. Certains veulent la conserver telle qu'elle est mise en place aujourd'hui, d'autres veulent approfondir la zone euro et enfin quelque uns veulent la réformer. Mais 20 ans après son entrée en service, quel bilan peut être tiré de cette monnaie commune ? Tout d'abord, cette dernière a permis de réguler l'inflation.

Comme le démontre ce document fourni par la Banque de France, l'inflation totale moyenne pour les prix à la consommation, en France, son taux annuel était de +5,1 % avant l'introduction de l'euro, contre + 1,4 % en moyenne depuis 1999

"L'inflation est ce qui ronge le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes. Alors, depuis l'instauration de l'euro, rapporté au salaire moyen, le prix de la baguette a baissé de 9%, le prix de 500 grammes de pâtes a quant à lui chuté de 28% entre 2001 et 2018. Le litre de gasoil a augmenté de 24 %, mais cela ne dépend pas de l'euro. D'après nos données, les prix doublaient en 14 ans avant l'euro et désormais, il faudra 50 ans pour que cela arrive", selon Stéphane Latouche,

Des taux d'intérêts bas pour combien de temps ?

Néanmoins, la stabilité des prix des biens à la consommation n'est pas le seul bienfait de la monnaie unique et commune si l'on en croit la Banque de France. Les taux de change et les taux d'intérêts ont également bénéficié de la mise en oeuvre de l'euro.

Mais ces taux d'intérêts, historiquement bas depuis plusieurs années, devraient connaître une légère hausse prochainement.

"Les taux d'intérêts ont vocation à remonter. La Banque centrale européenne a annoncé qu'ils resteraient stables jusqu'à la fin de l'année en cours, avant une tendance à la hausse. Seulement, si les taux d'intérêts remontaient cela remettrait sous forte contrainte le budget de l'État français qui a une importante dette à résorber. Nous estimons que les bas taux d'intérêts ont permis à la France d'économiser 30 milliards d'euros chaque année", analyse Stéphane Latouche.

Pour ce qui est du taux de change, la stabilité est également au rendez-vous par rapport au dollar américain. "L'euro et sa stabilité sont un énorme avantage qui satisfait les acteurs économiques français", conclut le dirigeant. Maintenant, reste à connaître la future composition du Parlement européen afin de déterminer quel pourra être l'avenir de la monnaie unique.