François Hollande : "Que deviendrait l'industrie aéronautique sans l'Europe ? "

Par Florine Galéron  |   |  606  mots
François Hollande devant les salariés du site de Liebherr Aerospace à Campsas dans le Tarn-et-Garonne.
Pour sa dernière visite présidentielle, François Hollande était ce vendredi 5 mai sur le site de Liebherr Aerospace dans le Tarn-et-Garonne. L'occasion pour le chef de l'État de rappeler le rôle qu'a joué l'Union européenne dans le dynamisme de l'industrie aéronautique à l'approche du second tour de la présidentielle.

Ce n'est pas un hasard si François Hollande a choisi de mettre les pieds dans une usine aéronautique à deux jours du second tour de la présidentielle. Le chef de l'État a profité de sa visite sur le site de Liebherr Aerospace, à Campsas dans le Tarn-et-Garonne, ce vendredi 5 mai, pour adresser un message aux électeurs :

"Airbus est une entreprise européenne et nous n'aurions pas cette vitalité de l'aéronautique française sans cet ensemble qui s'est créé et qui fait que nous sommes parmi les meilleurs dans le monde pour les avions. Si nous nous refermions, sans l'Europe, que deviendrait l'industrie aéronautique française ? Se défaire de l'Europe, c'est s'affaiblir", a estimé le président de la République.

Devant la centaine de salariés du site rassemblée sous un hangar de l'usine, il a critiqué sans la nommer la candidate du Front national Marine Le Pen favorable au retour d'une monnaie nationale : "Ceux qui veulent sortir de l'euro ne savent même pas ce qu'ils veulent faire. Ils veulent deux monnaies, une pour la poche gauche, une pour la poche droite".

Quelques minutes avant sa prise de parole, le directeur général de Liebherr Aerospace & Transportation et du site de Toulouse, Francis Carla avait lui aussi souligné :  "L'abandon de l'euro serait néfaste pour notre développement futur".

Pour François Hollande, la réussite de Liebherr est liée à la R&D

Devant le président de la République, Francis Carla a souligné que la société "investit 15 % de son chiffre d'affaires en R&D, ce qui est bien supérieur à la moyenne du secteur". Filiale du groupe allemand dédiée aux systèmes d'air aéronautiques, Liebherr Aerospace emploie 1 278 salariés sur les site de Toulouse (1 111 employés) et Campsas (167 salariés).

Fort d'un chiffre d'affaires de 526 millions d'euros en 2016, le sous-traitant aéronautique de rang 1 a annoncé en février dernier le recrutement de 80 personnes supplémentaires (dont 50 créations d'emplois) cette année. La société fait partie des entreprises en pointe en matière d'industrie du futur. Elle livre par exemple à Airbus des pièces d'avions imprimées en 3D grâce au processus de fabrication additive.

"L'une des raisons du succès de Liebherr est liée à la R&D. Cela illustre qu'en France, si l'on investit dans la R&D, cela crée des emplois. Le mot robot fait peur mais c'est un facteur de création d'emplois", a souligné François Hollande.

Le président a également mis en exergue "l'importance du soutien de l'État aux entreprises avec des aides comme le crédit impôt recherche ou le pacte de responsabilité", une manière détournée de mettre en avant la politique économique qui a été menée durant son quinquennat.

Les syndicats refusent d'être reçus par François Hollande

Manifestante sur un rond-point à proximité de l'usine de Liebherr (Crédit : Rémi Benoit).

En marge de cette visite, un rassemblement organisé par unions départementales CGT, FO, FSU et Solidaires du Tarn-et-Garonne et le syndicat CGT Liebherr Aerospace s'est tenu sur un rond-point, à  quelques kilomètres de l'usine. "L'Élysée nous a appelé mercredi pour nous demander si nous voulions être reçus par François Hollande, nous avons refusé. Il n'a pas voulu entendre la colère de la rue et il est resté sourd à nos revendications", explique Éliane Tessier, secrétaire adjointe de Force ouvrière dans le Tarn-et-Garonne.

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