Taxis vs "UberPop" : "95 % des taxis n'ont pas fait grève", pointe Uber France

Par Gael Cérez  |   |  418  mots
Près de 3 000 taxis ont manifesté en France ce jeudi 25 juin, dont 200 à Toulouse ( ici devant l'aéroport de Toulouse-Blagnac).
Alors qu'environ 3 000 taxis se sont mobilisés en France ce jeudi 25 juin, avec parfois des débordements de violences, Alexandre Molla, directeur général expansion France Uber, condamne le mouvement de grève et conteste l'accusation de "concurrence déloyale" formulée par les taxis.

"C'est une mobilisation limitée à des individus violents." Sans surprise, Alexandre Molla, le directeur général expansion France Uber, condamne le mouvement de grève des taxis qui a dégénéré ce jeudi 25 juin.

"On a à peine 3 000 taxis mobilisés sur les 60 000, donc 95 % ne font pas grève, minimise-t-il. Je suis choqué par le comportement de ces gens qui ternissent l'image de leur profession et qui s'en prennent à des clients, à des conducteurs Uber Pop et à des VTC."

Face aux critiques, la ligne de défense du patron de Uber France ne change pas d'un iota. "Uber est une alternative. Nous n'allons pas remplacer les taxis. Nous amenons de nouveaux clients qui ne prenaient pas le taxi avant. Nous sommes une opportunité de développer le secteur et de le faire évoluer. La concurrence est saine."

Les conducteurs d'UberPop sont-ils insuffisamment formés, comme l'assurent les conducteurs de taxis ?

"Il y a une sélection stricte des conducteurs et des tests de sélection, rétorque Alexandre Molla. Ils doivent avoir une assurance et être auto-entrepreneurs (obligatoire à partir de 7 500 euros de courses par an, NDLR) et payer des charges. Qui plus est, Uber a une assurance qui prend en charge tous les transports en sus de celles des conducteurs."

Questions de droit

Pour autant, le gouvernement a jugé illégale l'application UberPop et plusieurs préfectures (Gironde, Bas-Rhin, Nord, Bouches-du-Rhône, Loire-Atlantique, Rhône) l'ont interdite. Ce jeudi, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, a réclamé un arrêté d'interdiction pour la ville de Paris.

"Les sorties régulières du ministère de l'Intérieur mettent de l'huile sur le feu, regrette Alexandre Molla. Ces arrêtés sont basés sur la loi Thévenoud (selon laquelle il est interdit de proposer une prestation de transport routier à titre onéreux si l'on n'est pas enregistré comme chauffeur de taxi ou VTC, NDLR), qui est une loi fragile. Nous avons déposé quatre questions prioritaires de constitutionnalité." Uber juge en effet que ces points vont à l'encontre du droit français. Le Conseil constitutionnel devra trancher prochainement.

Enfin, Alexandre Molla rappelle que le tribunal de Lille a jugé, le 30 avril dernier, "qu'il n'y avait pas lieu de parler de concurrence déloyale et que Uber n'avait pas d'impact négatif".

Quant à l'accusation de pratique illégale de taxi concernant les conducteurs d'UberPop, il conclut : "Le 11 juin dernier, le premier conducteur jugé pour pratique illégale de taxi a été relaxé. Cela va faire jurisprudence."