TLT : écran noir le 3 juillet ?

Par Lucile Cantet  |   |  366  mots
L'audience s'est déroulée ce vendredi 29 mai au tribunal de commerce de Toulouse
La télévision locale toulousaine passait une nouvelle fois devant le tribunal de commerce de Toulouse ce vendredi 29 mai. Et, même si la liquidation judiciaire n’a pas été prononcée, les espoirs sont de plus en plus minces. Le tribunal a annoncé une nouvelle audience le 3 juillet prochain. Un délai d’un mois qui permettra peut-être de voir arriver un repreneur, mais surtout d’évaluer les possibilités de reclassement. Les 20 salariés attendent de la mairie, le principal actionnaire, qu’elle prenne ses responsabilités.

Après plus d'une heure d'attente dans l'exigüe couloir du tribunal de commerce de Toulouse, les salariés voient enfin sortir l'avocat du comité d'entreprise. Maître Dublanche leur annonce un nouveau mois de délai supplémentaire. "Une décision sera prise le 3 juillet prochain. Il nous reste un mois pour trouver une ultime solution et parler de reclassement." Le ton est donné, ce délai n'annonce rien de bon. La trésorerie de TLT permet de verser uniquement les salaires du mois de juin, l'activité ne pourra donc pas se poursuivre au-delà.

"C'est une fleur que nous fait le tribunal, annonce Anne Oriol, la représentante du personnel, qui a assisté à l'audience. Mais désormais c'est à Monsieur Moudenc de prendre ses responsabilités et de trouver des solutions pour les 20 salariés. Il en va de sa crédibilité."

Le maire de Toulouse est directement visé par les employés qui annoncent à la sortie du tribunal "vouloir lui mettre la pression".

Les salariés n'y croient plus

Malgré le renouvellement de la fréquence par le CSA, mercredi 27 mai, le montant du COM (contrat d'objectifs et de moyens) voté par la Métropole n'a pas toujours été versé. Pourtant, la reconduction de la convention du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel aurait pu peser, selon le PDG.

"C'était un élément supplémentaire à apporter. Le nouveau schéma proposé par le CSA est plus facile à respecter en termes de programmes. Je ne peux pas croire que ce soit la fin d'une belle histoire. J'espère que TLT va continuer, peut-être sous une autre forme", explique Emmanuel Schwartzenberg, le dirigeant de TLT, qui avait demandé la liquidation judiciaire de la chaîne en mars dernier.

Aujourd'hui, plus personne ne semble croire à un sauvetage de la télévision. Avant le début de l'audience, les salariés affichaient déjà un certain pessimisme. "Nous voulons sauver nos emplois, c'est un sentiment de gâchis", confie Sophie Voinis, journaliste à TLT.

La plus ancienne télévision locale de France, qui accuse une dette d'1,6 million d'euros, semble dans l'impasse. Sauf coup de théâtre, le 3 juillet prochain sera synonyme d'écran noir pour TLT.