Troisième ligne de métro : le projet alternatif des écologistes

Par Florine Galéron  |   |  554  mots
Carte du projet présenté par EELV ce 23 novembre.
En plein débat public sur la troisième ligne de métro, Europe Ecologie-Les Verts présente un contre-projet au plan de déplacement urbain porté par Tisséo et Toulouse Métropole. Les écologistes privilégient un tracé réduit pour la 3e ligne afin d'assurer le développement du tram et d'un réseau de bus pour desservir l'ensemble de l'agglomération.

"Nous craignons que la troisième ligne de métro à Toulouse gèle toutes les autres réalisations de transport sur l'agglomération, notamment le développement du tramway et de lignes de bus. Nous pensons que la 3e ligne ne doit pas être réalisée d'ici 2024 ou 2035 mais une fois seulement que tout le reste sera fait via un maillage sur la centaine de communes membres de Tisséo", a avancé ce mercredi 23 novembre Henri Arévalo, délégué du Sicoval au sein du SMTC-Tisséo et conseiller municipal EELV à Ramonville.

Alors que le débat public sur la troisième ligne de métro se poursuit jusqu'au 17 décembre prochain, les élus écologistes ont présenté ce 23 novembre un projet alternatif au plan de déplacement urbain (PDU) porté par Tisséo et Toulouse Métropole. Pour rappel, la 3e ligne de métro doit relier les principaux pôles économiques (et notamment les sites d'Airbus) entre Colomiers et Labège en passant par la gare Matabiau. Ce projet, promesse de campagne de Jean-Luc Moudenc lors des municipales de 2014, est chiffré à 2,1 milliards d'euros. Il s'inscrit dans un projet plus large de mobilité estimé à 3,8 milliards d'euros.

"Une boucle de tramway pour relier la gare et l'aéroport"

De leur côté, les écologistes proposent un contre-projet mobilité chiffré à 3,2 milliards d'euros dont 1 milliard d'euros pour la troisième ligne de métro avec un tracé nettement réduit. La troisième ligne de métro relierait uniquement la gare Matabiau à la halte ferroviaire Les Ramassiers sur la commune de Colomiers en passant par Jean-Jaurès. "La troisième ligne de métro portée par Toulouse Métropole veut relier les pôles économiques d'ouest en est. Or, les salariés d'Airbus ne vont pas aller habiter à Labège, mais plutôt du côté ouest de l'agglomération", estime Henri Arévalo.

Carte du projet présenté par EELV (en rouge pointillé le projet de 3e ligne, en orange le tram et en vert les bus).

EELV veut que soit réalisé en priorité le prolongement de la ligne B du métro entre Ramonville et Labège ( 370 millions d'euros) ainsi qu'une station de métro supplémentaire sur la ligne A après Basso-Cambo en direction du pôle d'échange Guilhermy (100 millions d'euros).

Par ailleurs, Régis Godec, conseiller municipal EELV, plaide pour "une boucle de tramway" :

"Nous proposons d'aller au-delà du terminus à Palais de Justice pour relier la gare Matabiau puis l'aéroport de Toulouse via Jean Maga (en une vingtaine de minutes). Cette réalisation coûterait seulement 200 millions d'euros et Toulouse disposerait de l'une des liaisons les plus rapides en France entre une gare et un aéroport", assure-t-il.

Enfin, les élus espèrent voir se développer davantage de lignes de bus Linéo du centre-ville en direction des communes périphériques mais aussi l'essor de liaisons directes entre communes (par exemple entre Montaudran et Balma-Gramont) en évitant le centre-ville. Ils prônent également la mise en place de desserte ferroviaire tous les quart d'heure vers les gares Portet, Muret ou Montrabe.

Pour mener à bien les études sur ces propositions, les écologistes demandent à Tisséo de bénéficier de moyens d'expertise équivalents à ceux déployés pour le projet de Toulouse Métropole.