La permanence du député Christophe Borgel murée par la CGT

Par Gael Cérez  |   |  509  mots
La permanence du député Christophe Borgel a été murée par la CGT 31 à Toulouse
Des militants de la CGT ont muré ce matin (17 mai) la porte de la permanence du député socialiste Christophe Borgel, à Toulouse. Opposés au projet de loi Travail, ils dénoncent le manque de débat autour de cette loi et le recours par le gouvernement à l'article 49.3 pour faire passer ce texte. Le député de Haute-Garonne leur répond.

Parpaings, affiches, colle et ciment. Vers 8 h, ce mardi 17 mai, une dizaine de militants de la CGT 31 a muré la porte et recouvert les vitrines de la permanence du député socialiste de Haute-Garonne Christophe Borgel, située avenue de l'URSS à Toulouse.

"Nous voulons interpeller les parlementaires sur la loi Travail, explique Cédric Caubère, le secrétaire de l'Union départementale CGT en Haute-Garonne. Nous n'avons pas pu les rencontrer malgré leurs promesses. Ils sont sûrement à Paris aujourd'hui, mais avec l'article 49.3, il n'y a pas de débat à l'Assemblée. Le gouvernement veut passer en force."

Les syndicalistes dénoncent l'absence de débat autour de la Loi Travail. © Rémi Benoit.

Cette action intervient au matin d'une nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail. Sept syndicats opposés au texte appellent ce mardi et jeudi à deux journées de grève et de manifestations dans tout le pays.

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Joint par téléphone pour réagir à cette action, Christophe Borgel s'est agacé des arguments "fallacieux" des syndicalistes. "Je n'ai pas eu de demande de rendez-vous de la part de la CGT 31 et je suis prêt à les rencontrer, a-t-il assuré. La CGT a été reçue lors du débat en commission à l'Assemblée. 800 amendements ont été adoptés suite aux discussions. Le mouvement social se tasse car le projet de loi a changé. Comme le dit Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, ce projet de loi crée des droits nouveaux pour les salariés, sans en supprimer d'autres." Secrétaire national chargé des élections au PS, il conclut :

"La majorité et le gouvernement ne sont pas restés sourds. Entre ceux qui, à droite, veulent tout défaire et ceux qui, à gauche, ne veulent rien faire, nous faisons le choix d'incarner une modernisation équilibrée de notre modèle social et de notre économie. Avec une minorité de députés de gauche qui vote avec la droite, je comprends que le gouvernement utilise le 49.3 même si cela ne me satisfait pas en tant que parlementaire."

Des syndicalistes CGT devant la permanence de la députée Catherine Lemorton à Toulouse. © Rémi Benoit.

Après leur première action, les militants se sont rendus devant la permanence de la députée socialiste de Haute-Garonne Catherine Lemorton, présidente de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale. Cette fois-ci, la police était sur place. Seules quelques affiches ont été placardées sur la porte pour ne pas gêner les autres résidents de cet immeuble situé boulevard de Strasbourg à Toulouse. Pour rappel, la permanence de la députée avait été envahie mardi 3 mai par des manifestants anti Loi Travail.

Sur son compte Facebook, la députée socialiste Martine Martinel avait quant à elle dénoncé les "méthodes lamentables (...) des ardents partisans de la démocratie : harcèlement au téléphone la nuit, messages, menaces sur les permanences où travaillent des salariés".