Les agriculteurs gersois récupèrent 20 tonnes de nourriture étrangère

Par Florine Galéron  |   |  518  mots
Le syndicat agricole FNSEA a mené le 24 juillet dernier une action au péage de Lestelle sur l'A64 en Haute-Garonne.
Une semaine après la visite du Premier ministre dans le Gers, les agriculteurs poursuivent leurs actions en faveur du "mangez français". Dans la nuit de lundi à mardi, 150 éleveurs ont contrôlé des camions à Auch et récupéré environ 20 tonnes de viande étrangère. Dans le même temps, à Caussade dans le Tarn-et-Garonne, les producteurs laitiers ont bloqué le site de Terra Lacta pour demander une revalorisation des prix.

Dans le Gers, la mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas contre l'importation de produits étrangers. Dans la nuit de lundi à mardi, 150 éleveurs se sont postés aux quatre coins de la ville d'Auch pour contrôler le contenu des camions. Environ 20 tonnes de viande ont été interceptées :

"Nous avons trouvé des produits en provenance d'Espagne, du foie de Bulgarie... Nous avons même mis la main sur un camion Biocoop avec des aliments étiquetés made in France et pourtant il s'agissait de lait bio allemand ou de cochon bio espagnol", raconte Stéphane Zanchetta, président des Jeunes agriculteurs (JA) gersois.

Concernant cette dernière affirmation, les services de communication de Biocoop tiennent à démentir les propos des agriculteurs :

"Le contrôle des produits lait et porc contenu dans le camion donne le résultat suivant : 22 produits (16 porcs, 6 laitiers) dont 18 produits origine France, étiquetés France. Pour information le lait est issu de nos groupements partenaires (bio direct / biolait). 2 produits origine Italie étiquetés Italie. 2 produits origine Espagne étiquetés Espagne. Pour rappel, 70% des achats de Biocoop sont en origine France."

Dans un communiqué annonçant l'action lundi, les organisations syndicales estimaient : "Aujourd'hui, nous sommes contraints par des normes franco-françaises plus fortes que celles européennes. On nous oblige à produire de l'extra-qualité... nous ne sommes pas contre ça, mais la réglementation doit être la même pour tout le monde".

Le 24 juillet dernier, une action similaire avait été menée au péage de l'A64 en Haute-Garonne. Face à la grogne des agriculteurs, le Premier ministre s'était rendu mercredi dernier dans une exploitation agricole dans le Gers. La FDSEA avait donné rendez-vous à Manuel Valls chez un exploitant qui "perd 7 euros de l'heure avec son activité d'élevage" et montrer ainsi "les insuffisances" du plan de 600 millions d'euros débloqué par la gouvernement.

"L'élevage ne représente que 30% de l'activité de cet agriculteur, donc il ne rentre pas dans les critères du plan d'urgence du gouvernement, qui stipule que l'exploitant doit réaliser au moins 50% de son chiffre d'affaires dans l'élevage. Nous voulions montrer à Manuel Valls les insuffisances du plan", expliquait alors Bernard Malabirade, le président de la FDSEA du Gers (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles).

Le président de la FDSEA s'était dit "satisfait" de ce déplacement tout en promettant la poursuites des actions en direction de la grande distribution et les interceptions de camions transportant des produits étrangers.

Blocage devant le site de Terra Lacta

Dans le même temps, depuis lundi soir à Caussade dans le Tarn-et-Garonne, les producteurs laitiers ont bloqué le site de la coopérative Terra Lacta pour demander une revalorisation des prix de 4 centimes par litre au moment où l'entreprise réunissait ce mardi un conseil d'administration.

"Terra Lacta a prévu une baisse des prix pour les quatre mois à venir, cela ne va pas se passer comme cela !", s'exaspère Benoit Legein, membre des jeunes agriculteurs du Tarn-et-Garonne.

Un blocage similaire était mené en parallèle au siège régional de la coopérative dans le Poitou-Charentes.