Bosch Rodez : une seule ligne de production devrait être maintenue, 300 emplois menacés

Par Pierrick Merlet  |   |  428  mots
Plusieurs grandes affiches en soutien à l'usine Bosch et ses 1 600 salariés ont été accrochées dans Rodez et son agglomération ces derniers jours. (Crédits : DR)
La direction du groupe Bosch envisage la modernisation d'une seule ligne de production sur les deux présentes à l'usine Bosch basée à Rodez. Cependant, pour obtenir les 14 millions d'euros nécessaires à la transformation de la chaîne de production, les salariés de l'usine devront signer un accord de compétitivité avant le mois d'avril. Dans le même temps, tous les acteurs du dossier travaillent sur une diversification des activités de l'usine aveyronnaise.

C'était une journée à la fois attendue et redoutée pour les 1 600 salariés de l'entreprise Bosch installée à Rodez, qui fait vivre tout un territoire (10 000 emplois indirects). Vendredi 26 janvier, le président de la division Diesel Monde de Bosch, Uwe Gackstatter, était sur place pour faire des annonces concernant l'avenir de l'usine ruthénoise.

En milieu d'après-midi, le directeur du site, Olivier Pasquesoone, a annoncé la sentence : le groupe Bosch s'engage à investir 14 millions d'euros pour moderniser l'une des deux lignes de production que compte l'usine, si un accord de compétitivité est signé par les salariés avant le mois d'avril prochain.

Le choix de ne moderniser qu'une seule ligne de production d'injecteurs diesel, dont le site de Rodez est un spécialiste, aura des conséquences sociales. L'arrêt de la seconde ligne de production d'ici 2020 pourrait entraîner la suppression de 300 à 400 emplois, selon l'intersyndicale de l'usine.

Après avoir rencontré les dirigeants de Bosch en milieu de journée vendredi, les représentants du personnel se disent "très pessimistes".

"Via leur accord de compétitivité, Bosch veut une réduction du temps de travail associée à une baisse des salaires. Indirectement, ils veulent que la modernisation de cette ligne de production soit payée par les salariés. Par ailleurs, les dirigeants n'ont pris aucun engagement sur la production, ni sur le maintien des effectifs, ni même sur la diversification des activités du site", regrette Yannick Anglares, secrétaire CGT de l'usine Bosch à Rodez.

Une reconversion nécessaire

Pourtant, il est vital pour l'entreprise basée dans l'Aveyron de diversifier ses activités. Le diesel, marché dont elle dépend totalement actuellement, est une filière dans une situation économique fragile. "Le taux d'équipement en véhicules particulier diesel en France a chuté de 73 % en 2012, à 48 % fin 2017", précise le groupe allemand dans un communiqué. Par conséquent, les commandes baisses et c'est l'ensemble des 1 600 emplois qui sont menacés à terme.

"Un groupe de réflexion industriel s'est mis en place, impliquant les représentants du personnel accompagnés de la direction ainsi que d'un cabinet d'experts. L'objectif est d'identifier des activités complémentaires au sein ou à l'extérieur de la société", détaille le communiqué publié par Bosch vendredi 26 janvier au sujet de l'usine de Rodez.

De nombreux élus locaux ont appelé à orienter l'activité industrielle du site de Rodez vers les véhicules électriques. Pour rappel, le groupe Bosch est présent en France depuis 1899 et compte aujourd'hui 23 sites dans le pays pour un effectif d'environ 7 600 personnes.