Régionales : Élisabeth Pouchelon mise sur "sa connaissance des dossiers"

Par Propos recueillis par Sophie Arutunian  |   |  701  mots
Élisabeth Pouchelon, candidate UMP pour l'investiture aux régionales
Élisabeth Pouchelon, conseillère régionale UMP de Midi-Pyrénées, fait partie des 10 candidats à l'investiture pour la droite et le centre en vue des élections régionales en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées. Le scrutin se déroulera en décembre prochain. Candidate malheureuse aux départementales sur le canton de Portet-sur-Garonne (elle a été éliminée dès le 1er tour), la cardiologue de métier mise sur son expérience et sa connaissance des dossiers. Interview.

Pourquoi avez-vous décidé de briguer l'investiture de la droite pour les régionales ?
Je suis conseillère régionale sortante d'opposition, et je me suis particulièrement impliquée dans ce mandat en siégeant dans trois commissions. J'ai travaillé sur de nombreux dossiers, notamment celui d'AWF, qui a déstabilisé le cabinet de Martin Malvy. J'ai toute légitimité à être candidate à la tête de liste.

Vos mauvais résultats aux départementales sont-ils un handicap pour mener votre campagne ?
Les résultats des départementales ont été mauvais pour toute la droite en Haute-Garonne et j'étais sur un canton particulièrement difficile. Je regrette bien sûr cette défaite, mais nous assumons tous ces résultats et il faut en tirer les conclusions pour être meilleurs aux régionales.

Jean-Luc Moudenc s'implique à nouveau dans cette élection alors que cela ne lui a pas porté chance pour les départementales, pensez-vous qu'il fait le bon choix ?
Il s'investit plus dans l'organisation pratique des choses que dans le choix des candidats. Il est là en tant que facilitateur, pour fluidifier les relations entre les interlocuteurs des deux régions.

Sur quoi allez-vous faire campagne, en interne, dans le cadre de cette investiture ?
Je pense avoir l'avantage grâce à ma connaissance des dossiers, et à ma disponibilité, car j'ai démontré que je pouvais y consacrer du temps et de l'énergie. Et puis le fait que je sois une personne ancrée dans la vie active - je travaille comme cardiologue - est garant de ma proximité avec le terrain. Par ailleurs, j'ai une expérience des campagnes électorales et je peux incarner le renouvellement politique. Enfin, je connais bien les deux régions : originaire de Carcassonne, j'ai fait mes études à Montpellier, et je suis élue en Midi-Pyrénées. C'est un atout pour obtenir des soutiens.

Quel est votre projet économique pour la future grande région ?
Je pars d'un constat : nos deux régions sont mal placées au plan économique, comparées aux autres régions de France et d'Europe. Le grand challenge est celui de la pauvreté et du chômage, dont les taux sont supérieurs à la moyenne nationale, notamment en Languedoc-Roussillon. Pour relever ce lourd défi, il faut une meilleure efficacité régionale. La Région ne doit pas se disperser dans des missions qui ne sont pas les siennes, surtout pour faire du saupoudrage ponctuel et non justifié. La culture ou le sport, par exemple, ne relèvent pas des missions essentielles de la Région, qui doit se concentrer sur l'apprentissage et la formation. Ce sont les deux grands enjeux du futur et nous sommes très en retard en la matière. Il faut valoriser et développer l'apprentissage.

Il y a également tout un volet aménagement du territoire qui me paraît capital pour développer toute forme d'économie : le tourisme, les implantations d'entreprises, le très haut débit, la LGV, etc., sans un oublier le volet maritime, qu'il va désormais falloir prendre en compte.

Par ailleurs, il faut aussi faire le ménage dans les "satellites" de la région, surtout dans le cadre de la fusion des régions, pour éviter les doublons. Ces organismes, comme la Cogemip, MPE ou MPI, coûtent cher en fonctionnement.

MPE et MPI n'existent plus, ils viennent de fusionner pour former l'agence Madeeli...

Oui, mais c'est tout récent.

Vous avez 9 concurrents pour cette investiture, y en a-t-il un ou plusieurs que vous redoutez davantage ?
Non, je ne donnerai pas de nom ! Il y a beaucoup de candidats et c'est très bon signe. Le meilleur gagnera.

Vous êtes la seule femme candidate, est-ce un argument de campagne ?
Cela confirme qu'il reste très difficile pour une femme de faire de la politique ! Cet état de fait tient à beaucoup de choses, et la vie d'une femme n'est pas - et ne sera jamais - la même que celle d'un homme ! Ceci dit, je ne veux pas en faire un argument essentiel de campagne. Je ne suis pas féministe. Le fait que je sois une femme ne doit pas être un argument décisionnaire exclusif.