Huit noms en shortlist pour désigner la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

Par Béatrice Girard  |   |  981  mots
Quel nom portera la nouvelle région ?
Le comité du nom réuni hier à Carcassonne a arrêté un premier choix de 8 noms parmi 90 propositions, pour désigner la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Le choix définitif sera arrêté avant l’été au terme d’une procédure de consultation citoyenne. Avant cela, La Tribune Toulouse invite les décideurs à voter et exprimer leurs attentes concernant l’identité de la nouvelle région le 24 mai prochain à Narbonne à l’occasion des 2e Rencontres de la Nouvelle Région.

Hauts-de-France, Normandie, Centre-Val-de Loire, Grand Est... Un à un, les noms des nouvelles régions de France sont dévoilés.

En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, il faudra encore patienter quelques semaines, mais le processus est en marche.

À ce stade, Languedoc, Languedoc-Pyrénées, Midi, Occitanie, Occitanie-Roussillon, Pays d'Oc, Pyrénées-Méditerranée et Terres d'Oc sont en lice.

Cette première liste a été établie hier par les membres du comité du nom réunis à Carcassonne.

"Une résolution a été transmise à la Région expliquant le pourquoi de chacun de ces noms et il appartiendra ensuite aux élus d'en retenir 4 ou 5 à l'occasion de l'assemblée plénière du 15 avril prochain", explique Fabrice Verdier, conseiller régional, député du Gard et chargé de la consultation.

C'est cette liste définitive qui sera soumise au vote électronique des citoyens (très vraisemblablement entre le 2 mai et le 2 juin 2016) pour un choix arrêté le 24 juin prochain.

La Tribune Toulouse invite à voter le 24 mai à Narbonne

Dans ce contexte, les rédactions de La Tribune Toulouse et Objectif-Languedoc-Roussillon organisent le 24 mai prochain au Théâtre Scène Nationale de Narbonne, les 2e Rencontres de la Nouvelle Région.

Une journée d'échanges et de débats qui invitera justement décideurs et chefs d'entreprise à venir exprimer leurs attentes par rapport à l'identité de la nouvelle région.

Point d'orgue de ces rencontres : les cinq noms présélectionnés par la Région seront soumis au vote du public en présence de Carole Delga.

Bénédicte Laurent, docteure en sciences du langage et spécialisée dans la création des noms de marques et de produits, aidera à décrypter le phénomène du choix d'un nom pour une région.

Pourquoi cette question cristallise-t-elle autant de tensions et en quoi ce nom peut-il contribuer à construire l'avenir d'un territoire ? Faut-il d'ailleurs absolument faire référence à notre passé ? Quelles sont les attentes des décideurs sur cette question ?

À la tête de Naméa Concept, cette montpelliéraine a mis au point, avec le laboratoire d'informatique et robotique de Montpellier (LIRM) et l'INPI, un logiciel qui facilite le processus de création de nom.

Un nom : l'histoire d'un drapeau planté en haut d'une montagne

"Ce logiciel n'est pas un outil magique, mais un accélérateur, un outil support qui facilite la création et surtout permet de dépasser le j'aime/j'aime pas", estime-t-elle.

Quoi qu'il en soit, si le choix d'un nom pour une marque, un logo, une entreprise, est difficile, dans le cas d'une région, le processus est encore plus compliqué et, selon la spécialiste, le contexte de départ en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées n'y est pas pour rien.

"Nous sommes sur un mariage un peu forcé car ce changement n'a été, a priori, demandé par personne, d'autant que Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées sont deux régions anciennes aux noms composés, qui ont forcément dû faire face à des arrangements et des frustrations", rappelle-t-elle.

Par le passé, des personnes, des communautés et des groupes ont déjà pu se sentir un peu lésés et ceci explique qu'aujourd'hui certains veuillent reprendre un peu de place et de visibilité. "Un nom c'est l'histoire d'un drapeau planté en haut d'une montagne, un enjeu de pouvoir qui n'a rien d'anodin", assure la linguiste.

Dans le processus de choix, on oscille alors entre choix d'un toponyme sérieux et enjeu de marque. Il y a dichotomie entre patrimoine et culture d'un côté et business de l'autre.

Ainsi la proposition "Sud de France" faite il y a plusieurs mois par Damien Alary, alors président de la Région Languedoc-Roussillon, n'a pas fait l'unanimité.

"C'est une marque très forte et efficace, mais qui n'est pas adaptée à un nom de région car, je le rappelle, c'est un nom de vin et d'abricots ! On ne peut pas être le premier lieu de la pauvreté en France et s'appeler SDF...", pointe la spécialiste.

La consultation : une méthodologie de bonne intention

Pour trouver un nouveau nom à la région, les élus de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ont fait le choix d'un processus de consultation. "Une méthodologie de très bonne intention et qui, au regard de ce qui s'est fait un peu partout en France, fait partie des meilleurs process", estime Bénédicte Laurent.

Un process que la Région a choisi de mener seule.

"Nous n'avons pas souhaité faire appel à une agence de communication, explique Fabrice Verdier. Peut-être notre démarche sera-t-elle contestée mais, quand je regarde la démarche du Nord-Pas-de-Calais qui s'est fait accompagner par une agence pour aboutir à 'Hauts-de-France', c'est un peu le contre exemple", raille l'élu.

Pour arrêter leur choix, les membres du comité du nom ont cependant suivi un cahier des charges très précis, demandant d'être fédérateur, d'éviter les acronymes, de représenter une identité commune...

Une démarche indispensable, car "le nom de la nouvelle région sera au final le lieu de rencontre et de cristallisation de l'ensemble des citoyens", rappelle Bénédicte Laurent.

Les 2e Rencontres de la Nouvelle Région le 24 mai à Narbonne

Les rédactions de La Tribune Toulouse et Objectif Languedoc organisent les 2e Rencontres de la Nouvelle Région, au Théâtre Scène Nationale de Narbonne de 9h30 à 16h. Plusieurs chefs d'entreprises viendront pitcher pour exprimer leur vision sur l'identité régionale et l'attractivité.

Deux tables rondes seront ensuite consacrées aux filières "pépites" qui portent déjà la région à l'international et aux secteurs qu'il conviendra de conforter demain pour se distinguer sur le marché mondial. Un débat interactif et une consultation autour du nom viendra conclure la journée. Plus de 400 acteurs de la vie économique et politique sont attendus.

Inscriptions ici