Après Engie, SNCF, Samsung, Intel ou encore GA.... L'équipementier Daher a rejoint en début d'année le club des partenaires grands comptes associés à l'IoT Valley. L'entreprise vient d'annoncer qu'elle a signé un partenariat économique et stratégique avec l'écosystème dédié à l'innovation dans le domaine de l'internet des objets.

L'IoT Valley table sur des collaborations fructueuses entre donneurs d'ordres et startups et s'emploie à convaincre les grands groupes internationaux d'installer à Labège, tout ou partie de leurs services. Si Daher n'en est pas là, l'équipementier a déjà détaché cinq personnes au sein de l'IoT Valley et se dit séduit par son mode de fonctionnement innovant. "L'IoT a la volonté de colocaliser startups et donneurs d'ordre pour développer des solutions, tout ça est très nouveau pour Daher et c'est ce que nous recherchons," se félicite Pascal Hermel, directeur recherche et technologies du groupe. C'est ainsi en effet que l'industriel compte accélérer sa transformation numérique.

"Nous avons établi trois axes de réflexion : la nouvelle génération d'aérostructures, les questions de services, logistiques et gestion d'entrepôt et enfin la problématique d'usine numérique et la façon dont les objets connectés peuvent permettre d'améliorer la qualité."

Moins de six mois après son installation, Daher a déjà identifié plusieurs sujets potentiels, dont deux qualifiés de "prioritaires", sur la maîtrise des procédés et le suivi des outillages. Originalité de la démarche ? Daher intègre ses salariés à toutes les étapes de la réflexion : expression du besoin, test du POC ("proof of concept"), jusqu'à la validation de la solution.

"À ce stade, nous allons prioriser les sites de Tarbes, Nantes et Montrichard dédiés à l'aéronautique pour déployer ces solutions, dans un deuxième temps nous réfléchirons à d'autres besoins en lien avec les services. Les projets démarrent en juillet, les premiers POC seront réalisés à la rentrée avec l'objectif de déployer la solution industrielle dans les douze mois."

Daher se donne 18 mois pour tester l'IoT Valley

D'ici la fin de l'année Daher prévoit de sélectionner trois startups de l'Iot Valley pour leur permettre de bénéficier d'une accélération de neuf mois au sein de l'entreprise. Si à ce stade, l'industriel privilégie l'open innovation, il ne s'interdit pas à terme de prendre au moins des parts si l'une des startups se révélait être une pépite. "Nous avons déjà repéré deux startups, mais il est encore trop tôt pour les nommer," indique Pascal Hermel.

Pour l'instant, l'IoT Valley n'a pas d'obligation de résultat vis à vis des attentes de Daher, qui a cependant investi pour entrer dans l'écosystème. "Les grands comptes investissent de 30 000 à 100 000 € pour une durée d'un an renouvelable," indiquait à La Tribune Bertran Ruiz, le business developper de l'IoT, en septembre dernier.

"Tant que nous sommes en phase de POC, c'est uniquement un contrat d'engagement de moyens qui nous lie avec l'IoT, précise l'industriel. À ce stade, je garde un droit de regard sur les startups qui nous sont présentées, mais je me donne un an et demi pour valider si la collaboration vaut le coup de se poursuivre ou pas..."

Pour les membres de l'IoT Valley, l'enjeu est de taille. L'association tablait en effet sur 500 000 € de revenus fin 2016 suite à des partenariats signés avec des grands comptes et Bertran Ruiz assure aujourd'hui que l'objectif a été légèrement dépassé avec 16 partenaires engagés.

Un chiffre encourageant mais pas encore insuffisant pour faire de l'écosystème "The Place to be", aux yeux des investisseurs du monde entier. Pour passer ce cap, les membres de l'IoT Valley comptent sur l'arrivée de Raouti Chehih dans les effectifs de Sigfox (membre fondateur de l'IoT Valley). Il prend la direction du département adoption et évangélisation technologique auprès des écosystèmes innovation et startups, en France et à l'international.

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