41 projets de recherche sur le cancer soutenus pour un montant de plus de 10 millions d'euros depuis sa création : c'est le bilan qu'a dressé la Fondation Toulouse Cancer Santé à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer qui s'est tenue le 4 février dernier. François Amalric, son directeur général, expose à La Tribune son modèle atypique.

Une stratégie de coopération étroite entre chercheurs et cliniciens

« La première spécificité consiste à faire travailler ensemble des chercheurs et des cliniciens, deux mondes qui, jusqu'à présent, ne se parlaient pas assez. Une des clés du succès tient précisément à leur proximité sur le site de l'Oncopole - ils sont distants de 50 mètres. Ce qui signifie qu'une partie d'un échantillon prélevé sur un patient est transmis à des chercheurs qui, en moins d'un quart d'heure, ont accès aux cellules du patient », indique François Amalric. Les résultats sont concrets. Pour exemple, un essai clinique directement issu d'un des projets financés par la Fondation, le projet MELASPHINX porté par le chercheur Bruno Ségui, est actuellement mené dans le domaine du mélanome. « C'est ce rapprochement qui permet de faire de l'Oncopole un centre performant de niveau européen », insiste François Amalric.

Les investissements de la Fondation sont souvent ceux qui servent d'amorce à des projets très précurseurs qui trouvent là leurs premiers soutiens financiers. Ils sont dits à fort potentiel mais aussi à risque. « Le clinicien va voir un chercheur, lui confie une problématique, ce dernier travaille et émet une hypothèse de travail sans preuve de concept. À ce stade, les projets ont du mal à trouver des financements mais la Fondation sait évaluer et prendre ces risques », explique François Amalric. À ce jour, aucun projet financé n'a donné lieu à un abandon ou à une absence de publication. La qualité des programmes de recherche accompagnés est validée par un conseil scientifique international doté d'une réactivité et d'une souplesse rares dans l'univers du financement de la recherche médicale. « Le comité se réunit en novembre, le conseil d'administration donne son feu vert en décembre pour un financement qui peut être mis en place en janvier ou février », poursuit François Amalric.

Depuis sa création, la Fondation a soutenu des programmes de recherche autour du cancer du pancréas, de la leucémie myéloïde aiguë, du sarcome, du cancer du sein et du poumon, mais aussi sur la résistance aux médicaments ...

Un appel à projet international et interdisciplinaire

Dans le cadre d'un appel à projets annuel, sur une douzaine de projets déposés, trois ou quatre sont généralement retenus et soutenus financièrement à hauteur de 150.000 à 200.000 euros pour deux ans. « Ce n'est pas du saupoudrage », assure François Amalric qui insiste également sur le fait que 100 % des dons sont affectés aux projets de recherche.

En moyenne, en comptant les dons du grand public, des entreprises, des associations et les fonds récoltés à l'occasion d'événements, la Fondation collecte près de 800.000 euros par an. La totalité de cette somme est soit réinjectée dans la recherche, soit utilisée pour amorcer l'acquisition d'équipements pour l'ensemble de la communauté scientifique régionale, soit pour financer le retour en France de chercheurs qui travaillaient à l'étranger, notamment aux États-Unis. La Fondation Toulouse Cancer Santé permet ainsi à la recherche régionale de se développer et contribue à la construction d'un écosystèmeème scientifique d'ambition internationale sur le site de l'Oncopole de Toulouse.

Accélérer la dynamique d'investissements

En 2023, la Fondation veut aller plus loin. Son objectif est de lever 1,2 millions d'euros notamment auprès des entreprises dans le cadre de leurs politiques RSE. Ces fonds viendront soutenir des projets qui font appel aux nouvelles technologies dont l'intelligence artificielle. « Nous allons intensifier encore notre activité événementielle et monter en puissance dans les départements limitrophes », annonce François Amalric déjà satisfait du chemin parcouru pour cette Fondation créée en 2006 par Philippe Douste-Blazy et implantée sur le site de la catastrophe d'AZF. Il conclut : « Sur ce qui fut un désastre industriel et humain, nous avons bâti un centre d'excellence en oncologie ! ».

Pour faire un don à la Fondation et découvrir plus en détails les projets soutenus : www.arbredesdonateurs.fr