Vœux d'Alain Di Crescenzo : "2012 sera une année en demi-teinte"

Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse 31, a présenté ses vœux à la presse ce mardi après avoir visité trois entreprises. Il a évoqué l'année économique écoulée, donné quelques indications sur 2012 et dévoilé quelques projets impliquant la chambre consulaire : création d'une agence économique, Parc des expositions...
Alain Di Crescenzo, président de la CCI Toulouse 31 et Xavier Tabary, directeur de Sanofi Aventis Toulouse

Devant une quarantaine de personnes, journalistes et élus de la chambre réunis au palais consulaire, Alain Di Crescenzo a évoqué la nouvelle identité de la CCIT, adoptée en septembre dernier, et dressé un rapide bilan de l'année 2011, « marquée par la crise mondiale. Après un premier semestre plein de promesses, le 2e a été plus difficile, ce qui n'a pas permis le redécollage de l'emploi. La croissance du PIB devrait être de 0,3 % sur 2011 : Toulouse devrait toutefois se situer au-dessus de ce taux. On le doit notamment à l'aéronautique, qui a vécu une année exceptionnelle. » C'est vrai pour Airbus, l'avionneur annonçant de très bons résultats (lire ici), mais aussi « pour les sous-traitants dont les carnets de commandes sont pleins. Leurs moyens de production sont utilisés à 85 % ! »

"L'aéronautique sera en surchauffe"

Parmi les autres motifs de satisfaction du président : le tourisme qui a renoué avec la croissance, et l'augmentation du trafic à l'aéroport de Toulouse Blagnac dont la CCIT est le 2e actionnaire, « + 9 %, du jamais vu depuis 15 ans ». Concernant la construction et le commerce, les chiffres ne sont pas encore remontés mais l'année devrait être « en demi-teinte ».

« 2012 s'annonce délicate », a estimé Alain Di Crescenzo, énumérant « les politiques d'austérité des États, la crise de la dette, le ralentissement de la croissance ». Il a toutefois jugé que localement, « nos atouts vont amortir la crise. L'aéronautique sera en surchauffe, le bâtiment et les travaux publics seront plus exposés au contexte économique. Il faudra que la chambre soutienne les entreprises dans ces deux cas de figures, qu'elles aient besoin d'aide pour soutenir leur croissance ou parce qu'elles seront en difficulté. » Le président a annoncé vouloir travailler notamment en direction des PME, « maillon faible de l'économie française, trop peu nombreuses ».

"Perdre le triple A, ce n'est pas la honte"

Du côté des projets, Alain Di Crescenzo a évoqué « la rénovation du palais consulaire » et « le lancement d'un centre de contact et de services, rue Alsace Lorraine, à l'emplacement du magasin Club de l'Homme dont les locaux ont été repris par la CCIT ». La chambre compte se doter d'un nouveau site internet, plus axé « services aux entreprises », et développer une plateforme collaborative. Le président a également confirmé le départ en retraite prochain d'Hervé Passeron de la direction du Groupe ESC Toulouse, fondée par la CCIT, et que des recherches étaient lancées pour lui trouver un successeur. Enfin, il a confirmé que la chambre serait candidate à la délégation de service public pour l'exploitation du futur parc des expositions porté par le Grand Toulouse. Dans cette optique, « nous avons créé un groupement avec la Dépêche du Midi et l'entreprise gérant le parc des expos de Birmingham », a précisé Alain Di Crescenzo.

La future agence de développement économique annoncée par le président du Grand Toulouse Pierre Cohen lors de ses vœux, au début du mois, a aussi été abordée. « Nous avons entamé une réflexion avec les services de la Communauté urbaine. Lorsque le projet aura avancé, nous organisons une communication commune. »

Actualité oblige, le président est revenu sur la perte du triple A accordé par Standard&Poors : « Il n'y a que 10 pays dans le monde qui ont le triple A. Je ne dis pas que le perdre est bien, mais je dis que ce n'est pas la honte. Il faudra veiller à l'impact que cette décision aura sur la charge de la dette, mais rappelons-nous que cette mauvaise nouvelle était déjà présente dans les taux d'emprunt en fin d'année. »

Trois visites d'entreprises

Plus tôt dans la matinée, Alain Di Crescenzo et plusieurs élus de la chambre consulaire, dont le 1er vice-président Thierry Dumas, ont visité trois entreprises. 3A Coop a été la première à les accueillir. Le petit groupe, composé d'une douzaine de personnes, a visité l'usine de Yéo, filiale de 3A spécialisée dans la production de produits frais. Accompagné par Jérôme Servière, directeur général de Yéo, Henri-Jacques Buchet, directeur général de 3A Coop, a présenté les spécificités de ce groupe coopératif, « un modèle économique très particulier qui se destine à du long terme, qui préserve les emplois et la filière régionale, qui réinvestit tout dans les outils de production ». Henri-Jacques Buchet aimerait « véhiculer ces valeurs auprès du grand public : à nous d'inventer un moyen ». Il a évoqué la possibilité d'accoler la mention « produit issu de la coopération » à la future marque labellisant les produits du Sud-Ouest.

Alain Di Crescenzo a ensuite pris la direction de Sanofi Aventis. Accueilli par Xavier Tabary, il a visité la chimiothèque, lieu ultra-sécurisé où sont stockées les molécules utilisées par le groupe. A Ramonville, Vitame a ensuite été visitée par le groupe. Cette entreprise de 80 personnes, spécialisée dans les services à domicile et dirigée par Vincent et Philippe Aguilera, produit elle-même quotidiennement un millier de repas qu'elle livre ensuite à domicile aux personnes âgées ou malades maintenues à domicile ou en établissements. Vincent Aguilera a insisté sur la réorientation stratégique de Vitame, qui a fait le choix de confectionner elle-même ses repas en investissant 1 M€ dans des cuisines plutôt que de les sous-traiter, et de favoriser les produits régionaux. Il a également déploré la hausse des prix des matières premières vécue en 2011et appelé à ce que le législateur harmonise les règlements qui s'appliquent aux différents types d'acteurs intervenant sur le secteur des services à la personne. Vincent Aguilera a notamment évoqué les relations « exécrables » entretenues avec les collectivités locales, « privilégiant lors des appels d'offre le monde associatif, qui devrait en priorité aider ceux qui sont en difficulté, au détriment du monde entrepreneurial ».

Mikaël Lozano

© photo Mikaël Lozano

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