Économie : le conseil départemental de Haute-Garonne augmente ses investissements, malgré la crise

C'est une petite surprise dans le domaine des politiques publiques. Le conseil départemental de Haute-Garonne augmentera, en 2021, son budget d'investissement pour soutenir son économie, frappée par la crise sanitaire. Tous les détails de ce "budget de relance", comme le qualifie son président, Georges Méric.
Le conseil départemental de Haute-Garonne prévoit, pour 2021, un budget d'investissement à la hausse pour soutenir son économie.

"Un budget de combat, de relance, de solidarité et d'espérance". Voilà comment Georges Méric qualifie le budget 2021 de "son" conseil départemental de Haute-Garonne. Dans un contexte de crise sanitaire inédite, et "pour faire face au tsunami social à venir", celui-ci a été monté à 1,777 milliard d'euros pour l'année 2021, soit une hausse de +3,28% en comparaison à l'année 2020.

Une hausse de l'enveloppe globale notamment pour préserver l'emploi local du territoire. Ainsi, le budget d'investissement va augmenter en passant de 245 millions à 263 millions d'euros sur l'année en cours. "Cette volonté politique", comme le répète Georges Méric à plusieurs reprises à La Tribune, doit permettre d'atteindre l'objectif de 22 collèges construits ou réhabilités d'ici 2024. Aussi, la collectivité dirigée par le socialiste va lancer les chantiers du REV (Réseau express Vélo), un réseau de pistes cyclables sécurisées contre 53 millions d'euros sur quatre ans.

"Depuis le début de ce mandat en 2015, nous aurons investi 1,2 milliard d'euros contre le milliard promis initialement", tient à souligner l'élu, candidat à sa succession avec une partie de la gauche derrière lui.

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À l'avenir, lui ou son successeur aura un autre chantier à mener, à savoir le nouveau pont sur la Garonne au niveau de Saint-Jory, pour désenclaver le nord-toulousain et assurer le développement de la zone logistique Eurocentre. Contre un investissement minimal d'une centaine de millions d'euros, celui-ci sera co-financé avec Toulouse Métropole. "Nous attendons d'être vraiment et correctement intégrés dans les réunions techniques avec leurs services. Pour le moment, nous avons eu une seule vraie réunion avec eux sur ce projet, en 2020. Nous avons perdu un an", regrette Georges Méric.

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Le RSA explose sur le département

Malgré l'importance majeure du projet, le numéro de l'exécutif départemental en Haute-Garonne "ne veut pas polémiquer", dans le contexte actuel. L'élu voit exploser les dépenses sociales dans son budget, un phénomène directement lié à la crise sanitaire qui détruit des emplois. Pas moins de 875 millions d'euros sont prévus en 2021, notamment pour financer "le bouclier social" porté par Georges Méric, ce qui représente une hausse de +5,25% par rapport à 2020.

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"Rien que sur le RSA, nous avons dépensé 228 millions d'euros l'année dernière alors que nous avions budgété 212 millions à ce sujet. Pour l'année en cours, nous prévoyons 245 millions d'euros, pour le moment... C'est du jamais vu !", s'inquiète-t-il.

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De plus, le conseil départemental de Haute-Garonne prévoit la reconduction du dispositif des bons solidaires (sept millions d'euros pour l'instant), un fonds exceptionnel pour le tissu associatif (trois millions), un fonds de soutien aux petits acteurs économiques indépendants, sans parler de l'aide à la restauration scolaire (six millions), pour ne citer que ces exemples. Une situation qui pourrait redonner une importance aux conseils départementaux, après les négociations politiques autour de leur éventuelle suppression.

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"La crise actuelle démontre notre nécessité, mais j'aurais préféré que cette crise n'existe pas. Cela conforte notre positionnement politique, que c'est l'humain qui doit être au coeur du projet et non les dividendes. Mais je le redis, j'aurais préféré que la preuve ne soit pas faite", assure l'élu, qui remet son fauteuil en jeu en juin.

Un faible endettement

Si le candidat et président sortant du conseil départemental peut, à la fois augmenter les investissements et les dépenses sociales, c'est "grâce en partie à une maîtrise sans relâche des dépenses de fonctionnement de la collectivité" selon lui. Ainsi, pour faire face aux dépenses supplémentaires de la crise sanitaire, le conseil départemental a demandé un crédit de 124 millions d'euros en 2020 et de 185 en 2021.

"Ces prêts nous ont été accordés car nous bénéficions d'une situation financière confortable. Sur notre département, l'encourt de dettes ne représente que 268 euros par habitant contre 541 en moyenne. Nous avons ainsi une capacité de désendettement évaluée à 3,9 ans, bien loin du premier seuil d'alerte fixé à 10 ans".

Pour se donner une largesse budgétaire supplémentaire, le conseil départemental a entamé les négociations avec le préfet de Haute-Garonne pour être bénéficiaire des fonds de France Relance promis aux collectivités.

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