Couvre-feu généralisé à 18 heures : le maire de Toulouse sceptique sur ses bienfaits

Alors qu'il paraît très probable que le Premier ministre annonce un couvre-feu à 18 heures généralisé dans les heures à venir, la mesure ne fait pas l'unanimité. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, "redoute ses conséquences" et "ne perçoit pas ses bénéfices", ayant peur pour le tissu économique. D'ailleurs, l'élu LR compte faire de l'emploi "une priorité" de son année 2021.
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc sceptique à l'idée d'un couvre-feu généralisé à 18 heures.
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc sceptique à l'idée d'un couvre-feu généralisé à 18 heures. (Crédits : Rémi Benoit)

Dans quelques heures, le Premier ministre, Jean Castex, doit s'exprimer devant les Français à travers une conférence de presse, programmée à 18 heures. Un horaire qui commence à être gravé dans la mémoire de la population car le chef du gouvernement doit (ou pourrait) y annoncer la généralisation sur tout le territoire français du couvre-feu à 18 heures, qui concerne pour le moment une vingtaine de départements. Sans surprise, l'objectif de la mesure est d'endiguer la reprise épidémique de la Covid-19 observée ces derniers jours. Néanmoins, l'avancement "du confinement du soir" actuellement fixé à 20 heures ne fait pas l'unanimité dans les rangs des élus locaux, dont le dernier en date Jean-Luc Moudenc, le maire (LR) de Toulouse.

"Avec cette mesure, je m'attends à une fragilisation supplémentaire du tissu économique et plus particulièrement des commerçants indépendants. Dans ce créneau,  les gens font une petite course par si ou par là, sans s'attarder, mais ils ne se regroupent pas de manière importante sur un temps prolongé. J'ai donc tendance à penser que le risque sanitaire y est très faible et donc je m'interroge sur les bienfaits de cette mesure. Mais je redoute ses conséquences et je ne perçois pas les bénéfices", a expliqué Jean-Luc Moudenc, qui avait convoqué les médias jeudi 14 janvier pour la traditionnelle cérémonie des voeux à la presse.

Déjà, par le passé, à la mi-octobre, quand Toulouse et une poignée d'autres grandes villes françaises avaient été placées sous cloche dès 21 heures, l'élu aussi président de la Métropole avait appelé l'État a ne le faire durer "que le strict nécessaire", craignant "un boomerang économique".

L'emploi, "une priorité" pour le maire de Toulouse

Cette posture politique se justifie tout d'abord par le fait que l'agglomération toulousaine est particulièrement touchée par la crise de la Covid-19 en raison de la forte implantation ici de l'industrie aéronautique avec Airbus et son tissu de sous-traitants, une filière à l'arrêt depuis bientôt un an. De plus, selon la chambre des commerces et de l'industrie de Toulouse-Haute Garonne, l'emploi salarié total du département connait une contraction de -0,2% sur un an, soit 1.400 emplois en moins alors qu'il en a gagné 13.000 en 2019.

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Dans ce contexte, Jean-Luc Moudenc fera de l'emploi "une priorité" de la nouvelle année, notamment en actionnant "le levier de la commande publique", tout en rappelant avoir façonné un plan de relance économique d'une centaine de millions d'euros. Par ailleurs, le maire de Toulouse compte profiter du conseil municipal du 29 janvier pour faciliter l'accès aux marchés publics, à destination des petits acteurs économiques.

"Pour des travaux à des montants inférieurs à 80.000 euros hors taxe, nous allégeons simplifier l'accès aux marchés publics en allégeant notamment les démarches administratives, afin de permettre aux TPE locales d'y accéder plus facilement. Nous pouvons considérer cela comme une amélioration du Small Business Act à la toulousaine lancé en 2015", détaille l'élu, aussi vice-président de France Urbaine en charge de la Transition écologique.

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Par ailleurs, Jean-Luc Moudenc a également fait savoir qu'il misait beaucoup sur le plan de rénovation métropolitain de 7.000 logements par an à Toulouse, dont il attend la création de 1.700 emplois sur le territoire. Sans parler de la future troisième ligne de métro, pour laquelle il promet la création de 24.000 emplois à Toulouse "dès le début des travaux de génie civil à la fin de l'année 2022", pour une mise en service en 2028 après un report annoncé récemment.

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