"L'eau est un bien commun, et nous défendons la maîtrise de cet élément. Pourquoi ? Parce que l'eau, c'est la vie".
Par ces mots de bon sens, le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, Georges Méric a lancé le projet de territoire Garon'amont. Cet ensemble de mesures concerne près de 240 000 personnes, le périmètre géographique se situant sur le bassin d'alimentation de la Garonne. "Il s'étend depuis la source du fleuve, dans les Pyrénées espagnoles, jusqu'à la confluence avec l'Ariège en amont de Portet-sur-Garonne", précise Georges Méric.
L'objectif principal est de doter le département d'une meilleure gestion de l'eau. Quatre axes se sont alors dégagés : la sobriété et les économies, la conclusion d'un pacte de gouvernance, le stockage ainsi que l'aménagement du territoire. Ceux-là sont illustrés concrètement par une liste de 32 actions au total répartis entre ces différents thèmes.
Un budget de plus de 15 millions d'euros
Pour Jean-Michel Fabre, vice-président du Conseil départemental en charge de l'environnement, "il faut mettre en place toutes les mesures".
"Les budgets sont prévus pour chacune des 32 actions et nous allons inclure tous types d'acteurs, poursuit-il. Dans une démarche de sobriété par exemple, nous allons aider les agriculteurs à améliorer la performance du matériel agricole. D'un autre côté, nous allons aussi sensibiliser la population à cet enjeu autour de l'eau. Au total, 2,8 millions d'euros sont alloués à l'ensemble de ces travaux d'économies d'eau qui constituent un des quatre grands axes".
L'ensemble des 32 directives vont devoir être menées à bien avec l'aide d'un "budget total entre 15 et 18 millions d'euros, dont 8 millions du conseil départemental", selon les chiffres de Pascal Boureau, conseiller départemental du canton de Blagnac. Parmi les mesures phares, on peut relever l'expérimentation de la réutilisation des eaux usées traitées pour satisfaire l'arrosage dans les espaces verts publics ou privés, ou encore la volonté de renforcer la capacité de rétention de l'eau dans les sols agricoles.
"2020, l'été le plus sec depuis les années 50"
En effet, les sols tendent à s'assécher plus rapidement au cours de ces dernières années. En parallèle, le niveau de certains petits cours d'eau continue de diminuer. Beaucoup d'autres dégâts liés au réchauffement climatique sont à recenser.
"Les prévisions d'ici 2050 font état d'une baisse des débits naturels de l'ordre de 50 % pendant la période estivale, explique Pascal Boureau qui est par ailleurs prévisionniste à Météo-France. C'est une situation préoccupante d'autant plus que nous avons eu trois étés successifs avec de très fortes chaleurs. De plus, les perspectives en termes de précipitations incitent aussi au pessimisme. Mais nous assistons à une différenciation de la période des précipitations avec notamment des périodes de sécheresse de plus en plus longues et fréquentes. Nous avons connu en 2020 l'été le plus sec depuis le début des observations dans les années 50".
À terme, l'assèchement général des sols et l'augmentation de la température des bassins pourrait avoir des conséquences importantes sur l'économie comme le démontre Jean-Michel Fabre.
"L'élévation de la température cet été a provoqué l'arrêt de la centrale de Golfech à deux reprises. Des usine d'eaux potables ont dû traiter des eaux supérieures à 25°C. Normalement cela n'est pas autorisé, des traitements particuliers ont été nécessaires.Cela explique le petit goût chloré que nous ont fait remarquer certains Haut-garonnais. Mais surtout, nous avons dû lâcher de l'eau pour que notre fleuve tienne durant la période estivale. Sans ces lâchés, les usagers comme les industriels et les agriculteurs auraient eu des restrictions et tous les secteurs d'activité auraient été touchés".
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