Covid-19  : les restaurateurs toulousains montrent leur colère au Premier ministre

Particulièrement remontés contre les mesures prises par le gouvernement à leur encontre dans le but de limiter la propagation de la Covid-19, les professionnels des bars et restaurants toulousains sont allés manifester devant la préfecture de Haute-Garonne vendredi 9 octobre. Un choix stratégique puisque le Premier ministre, Jean Castex, était en déplacement dans la Ville rose ce même jour. À cette occasion, le cabinet de ce dernier a pu recevoir les revendications du principal syndicat du secteur, l’UMIH31.
Les restaurateurs veulent se faire entendre afin de pouvoir rester ouverts.
Les restaurateurs veulent se faire entendre afin de pouvoir rester ouverts. (Crédits : Rémi Benoit)

Le vice-président de l'Union des métiers de l'industrie de l'hôtellerie et de la restauration de Haute-Garonne (UMIH31) et gérant de La Distillerie et du Downtown Factory, Philippe Belot, a été reçu avec plusieurs de ses confrères par le directeur de cabinet du Premier ministre, vendredi 9 octobre, à la préfecture de Toulouse. Ils ont profité de l'occasion pour communiquer leurs demandes au gouvernement après les restrictions prises à leur encontre dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.

"Nous avons fait plusieurs suggestions qui pourraient nous aider, explique Philippe Belot. Il y a certaines décisions qui seraient gratuites à prendre pour le gouvernement comme par exemple la suspension de la clause résolutoire des baux commerciaux. Nous appelons également à ce que le poids des loyers ne soit pas entièrement assumé par les entreprises. Pour cela, l'État peut nous aider financièrement. Il peut aussi demander des efforts de la part des bailleurs comme la gratuité ou au moins une réduction. Nous devons tous faire des efforts contre le virus, pas qu'une seule partie de la population".

À l'extérieur de la préfecture, les représentants syndicaux ont été soutenus par 200 professionnels des bars, restaurants et discothèques locaux.

Toulouse n'est toujours pas en alerte maximale

Les manifestants sont venus évoquer leur mécontentement publiquement alors que le Premier ministre s'est rendu à Toulouse pour discuter de plusieurs points avec le maire de la Ville rose, Jean-Luc Moudenc. L'un d'eux concerne la situation sanitaire dans la métropole. Depuis plusieurs jours, la ville est très proche de passer en alerte maximale, le ministre de la Santé, Olivier Véran, ayant admis jeudi 8 octobre se donner "quelques jours d'observation pour vérifier si la situation sanitaire et si les indicateurs sont franchis".

Pourtant, le taux d'incidence (nombre de personnes positives à la Covid-19) de Toulouse est en diminution. La semaine dernière, 260 cas sur 100 000 habitants ont été recensés contre 225 pour cette semaine d'après l'ARS. Le seul indicateur qui se place encore au-dessus du seuil d'alerte maximale est le taux d'incidence pour les personnes de plus de 65 ans. Malgré tout, celui-ci est aussi en recul passant de 140 à 123 en une semaine. Mais ce qui inquiète dans la Ville rose, c'est la forte augmentation du taux d'occupation des lits en réanimation. Ce dernier a bondi de 18 % à 27 % même s'il reste sous le seuil d'alerte maximale.

Ces indicateurs font que les restaurants peuvent rester ouverts, les bars doivent cependant fermer à 22 heures.

"Une mesurette sans importance dont l'efficacité n'a même pas été démontrée"

Cela fait plusieurs semaines que le secteur proteste contre les mesures prises à leur égard.

Lire aussi : Les bars et restaurants appelés à "rester ouvert" à Toulouse en cas d'annonce de fermeture totale

Ils estiment notamment "ne pas avoir obtenu d'explication convaincante quand on sait que nos établissements sont loin d'être l'un des principaux vecteurs de propagation du virus", rappelle Philippe Belot.

"Il va y avoir environ 12 000 chômeurs supplémentaires sur la métropole et pas loin de 1 000 entreprises qui mettront la clé sous la porte si nous continuons dans cette direction, poursuit-il. Nous demandons donc à ne pas fermer nos établissements et à nous soutenir plutôt que de nous stigmatiser avec une mesurette sans importance dont l'efficacité n'a même pas été démontrée".

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