Réunion de crise ce 1er octobre pour Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse et président de la Métropole, accompagné du directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) et du préfet Étienne Guyot, ont échangé par visio-conférence avec le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran. Ensemble, ils ont évoqué la situation sanitaire de Toulouse, qui "est grave et qui s'aggrave", selon les dires du chef du gouvernement rapportés par l'élu local. La Ville rose devrait néanmoins échapper de peu à la zone écarlate... pour le moment.
"Il y a trois critères pour évaluer la situation. Le taux d'incidence général est d'actuellement 260 (cas positifs pour 100 000 habitants), contre une jauge d'alerte maximale située à 250. Le second indicateur se concentre sur le taux d'incidence des plus de 65 ans qui, à Toulouse, est de 140 actuellement, contre un seuil d'alerte fixé à 100. Mais sur le dernier critère, le taux d'occupation des lits en réanimation, nous sommes à 18 %. Cela est inférieur au seuil de vigilance de 30 % qui a été fixé", détaille à La Tribune Jean-Luc Moudenc.
Pour autant, avec deux indicateurs dans le rouge, le Premier ministre aurait pu demander que de nouvelles directives soient prises sur la capitale de la région Occitanie, après l'entrée en vigueur de nouvelles restrictions cinq jours plus tôt.
"Cela n'a pas été le cas, poursuit le maire de Toulouse. Mais si les indicateurs sont mauvais dans une semaine, un nouveau train de mesures pourrait suivre. Dans la méthode, nous nous sommes engagés à faire une évaluation de la situation tous les 15 jours, avec par la suite l'annonce de nouvelles mesures potentielles. Néanmoins, en cas de flambée soudaine des indicateurs, nous n'attendrons pas la quinzaine pour agir", poursuit-il.
Toutefois, il ne souhaite pas que les restaurants et les bars, très touchés par les précédentes restrictions, soient de nouveaux contraints.
"Je ne suis pas convaincu que la Covid-19 se transmette dans ces établissements. C'est surtout dans la sphère privée que la maladie s'échange le plus facilement. Je ne vois donc pas de raison de continuer à restreindre les libertés de ces commerçants. Nous avons convenu avec le Premier ministre d'insister sur les '3M' (mains, masque, et mètre de distance)", ajoute Jean-Luc Moudenc.
Prolongement des terrasses 'Covid' pour soutenir le secteur
Depuis le début de la crise de la Covid-19, Jean-Luc Moudenc soutient les bars et restaurants et se refuse à pénaliser trop leur activité. Pourquoi ? Car l'étau se resserre autour de ce tissu économique vitale pour le centre-ville et ses commerces. En plus de la directive gouvernementale interdisant aux bars d'ouvrir après 22 heures depuis le 28 septembre, le préfet Étienne Guyot a alors mis en garde les restaurants et débits de boisson contre une fermeture complète à Toulouse si le taux d'incidence de la Covid-19 venait à dépasser les 250 cas positifs pour 100 000 testés. Ce qui est le cas aujourd'hui.
Depuis, le secteur est en alerte. Des mouvements de contestation commencent à voir le jour pour dénoncer une "stigmatisation de la profession". C'est dans ce contexte que la mairie a décidé de lâcher du lest pour les soutenir davantage.
Avec @jlmoudenc nous décidons d'autoriser les extensions des #terrasses jusqu'à fin décembre. Les impératifs sanitaires sont admis mais il n'est pas acceptable de jeter le discrédit sur toute une profession
— Cécile DUFRAISSE (@DufraisseCcile1) September 30, 2020
Soutien à ceux qui luttent pour préserver les emplois ! #Toulouse https://t.co/EoumYF1VvR
Sur le réseau social Twitter, Cécile Dufraisse, adjointe à la mairie de Toulouse en charge de l'occupation de l'espace public, a montré sa détermination à aider bars et restaurants. Les 350 établissements ayant bénéficié de terrasses 'Covid' depuis le mois de juin pourront ainsi les conserver jusqu'au 31 décembre, malgré les tensions qui en découlent.
Pour Olivier Bouscatel, qui détient le restaurant Les Illustres dans le centre-ville et vice-président de la fédération des commerçants, artisans et professionnels de Toulouse, "c'est une bonne nouvelle mais il faudra espérer que nous n'ayons pas à fermer nos établissements sinon ce sera inutile". Un coup de pouce qui ne devrait pas suffire cependant à compenser l'ensemble des pertes financières. Pour trouver une solution concernant ces dernières, Olivier Bouscatel était présent à la préfecture mardi 29 septembre pour une réunion entre le préfet et les professionnels du secteur.
Les aides de la préfecture jugées insuffisantes
Cependant, les aides proposées par Étienne Guyot ne conviennent pas. Au-delà de leur montant, c'est leurs conditions d'application qui posent problème.
"On nous promet des subventions dès lors que nous affichons une perte de chiffre d'affaire d'au moins 80 %. Mais jamais aucun établissement n'atteindra ce niveau. Les patrons mettront la clé sous la porte avant", argumente Olivier Bouscatel.
Ivo Danaf, le président de l'UMIH 31, également présent à la réunion, demande plutôt "le remboursement du loyer, des charges, et des pertes d'exploitation".
Quelles que soient les décisions prises dans les prochains jours, d'ordres économique ou sanitaire, elles se prendront après concertation entre le préfet et Jean-Luc Moudenc. Toutefois, l'élu n'oublie pas que "le dernier mot reviendra à la préfecture". Reste à savoir désormais ce que décidera le représentant local de l'État dans les semaines à venir.
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