Toulouse Métropole débloque 95M€ pour soutenir son économie

Fonds de soutien à l'aéronautique, relance par la commande publique, renforcement du Small Business Act, appui aux startups et aux nouvelles mobilités, commission indépendante sur l'économie de demain... Toulouse Métropole a dévoilé lundi 8 juin son plan de soutien à l'économie, évalué à 95 millions d'euros. En voici les principales mesures phares.
Toulouse Métropole va injecter 10 millions d'euros dans le fonds de soutien à la filière aéronautique.
Toulouse Métropole va injecter 10 millions d'euros dans le fonds de soutien à la filière aéronautique. (Crédits : Rémi Benoit)

"La crise sanitaire est en train de devenir une crise de l'emploi", selon Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole. Alors, après un plan d'urgence de 31 millions d'euros, comprenant surtout des exonérations fiscales, la collectivité a présenté lundi 8 juin "un plan de soutien à l'économie", de 95 millions d'euros, sans compter un volet supplémentaire de 17,5 millions d'euros destiné à la lutte contre la précarité.

"La construction de ce plan a nécessité la consultation de pas moins de 150 acteurs économiques en tous genres, que nous avons par ailleurs réuni lors de deux concertations collectives à distance les 5 et 19 mai", précise Jean-Luc Moudenc.

Ainsi ce plan, qui sera principalement financé par de l'emprunt, vient s'ajouter au plan pluriannuel de l'année 2020, qui prévoyait déjà 365 millions d'euros d'investissements publics sur le territoire métropolitain. Pour ce qui est du découpage de la somme présentée ce jour, 50 millions seront consacrés à la relance par de l'investissement public et 45 au soutien à des acteurs économiques par des actions ciblées, dans des filières précises. Au total, ce plan de soutien réunit 58 actions, qui ne seront présentées que partiellement dans ces colonnes.

Le Small Business Act renforcé

Véritable moteur de tous les territoires, c'est bien la filière du BTP qui est l'une des grandes gagnantes de ce soutien économique. À l'image du Sicoval, Toulouse Métropole promet ainsi de commander pour 40 millions d'euros de nouveaux projets d'entretien de voiries, d'infrastructures routières et de création de nouvelles pistes cyclables dès cette année, sans compter l'avancement en 2020 de 10 millions d'investissements  prévus initialement l'année prochaine.

Alors, pour soutenir au mieux le tissu économique local, la Métropole va faciliter l'accès à la commande publique pour les acteurs de petites tailles en s'appuyant sur un dispositif conçu par la majorité sortante, le Small Business Act. Ainsi, un travail va être réalisé pour une segmentation plus fine des marchés permettant notamment des devis inférieurs à 40 000 euros et surtout, la collectivité compte payer jusqu'à 60% de la facture en avance pour soutenir la trésorerie des entreprises toulousaines.

Lire aussi : Le Small Business Act à la toulousaine tient ses promesses

Ces nouvelles mesures viennent ainsi s'ajouter à la charte récemment signée avec le Conseil départemental de Haute-Garonne et la fédération du BTP du département à propos de la question des surcoûts sur les chantiers liés à la crise sanitaire. Celle-ci prévoit dès à présent la prise en charge à hauteur de 50 % par les deux collectivités des surcoûts estimés, lié à l'arrêt des chantiers et au matériel sanitaire nécessaire pour les reprendre.

Une participation au fonds de soutien à la filière aéronautique

Autre point majeur de ce plan de relance économique, l'un des plus importants de France porté par une intercommunalité, la participation de Toulouse Métropole au fonds Aerofund 4, à hauteur de 10 millions d'euros. Ce plan de près d'un milliard d'euros au global doit permettre de soutenir financièrement la supply chain aéronautique, qui représente 65 000 emplois sur les 415 000 abrités dans le territoire métropolitain.

Lire aussi : Aéronautique : le "Big four (Airbus, Dassault, Safran, Thales) lance un appel d'offres pour la gestion du fonds d'urgence

Une annonce qui intervient alors que ce même lundi 8 juin, une quarantaine de collectivités locales, dont la Région Occitanie et Toulouse Métropole, ont révélé l'envoi d'un courrier adressé à Guillaume Faury, le patron d'Airbus, le 1er juin. Les co-signataires y demandent la réalisation de l'investissement de près de 300 millions d'euros à Toulouse, consistant à transformer la chaîne d'assemblage de l'A380 sur le site Jean-Luc Lagardère en une chaîne d'assemblage A321XLR. Une décision qui doit permettre le maintien de plusieurs centaines dans la Ville rose, aujourd'hui remise en cause par la crise sanitaire et économique.

Par ailleurs, dans l'optique de devenir la capitale européenne des mobilités durables et intelligentes, la Métropole compte exonérer de charges et de loyers ses startups hébergées dans ses pépinières et dans le B612, où se pense l'avion vert de demain. Enfin, la collectivité compte investir dès cette année près de deux millions d'euros sur le site de Francazal (ancien site militaire qui accueille des acteurs de la mobilité de demain), pour y concevoir un centre d'expertise et une piste d'essai autour des mobilités du futur.

Un conseil économique indépendant à la Métropole

Si ce plan consiste tout d'abord à soutenir les filières les plus pérennes et matures de l'économie toulousaine, Jean-Luc Moudenc souhaite prendre du recul sur l'écosystème une fois les élections municipales passées et la pression économique redescendue. Pour cela, comme le président de la République, il compte s'entourer d'une commission indépendante pour réfléchir sur l'économie locale de demain.

"J'ai l'intention de mettre en place une démarche prospective qui devra instaurer une réflexion stratégique sur l'économique sur l'économie toulousaine de demain. Elle sera confiée à une commission d'experts indépendants, de haut niveau, et non connectés à l'écosystème local", prévient l'élu, en campagne pour sa réélection.

Le rôle de cette commission économique sera ainsi de dégager les axes de développement potentiels de l'économie toulousaine et métropolitaine pour les 20 années à venir.

Lire aussi : Le Covid-19 va-t-il faire payer à Toulouse sa dépendance à la filière aéronautique ? Enquête.

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