À Toulouse, Gérard Collomb annonce 30 policiers supplémentaires pour le quartier du Mirail

Le ministre de l'Intérieur était à Toulouse ce vendredi 9 mars pour préciser la mise en oeuvre de la police de sécurité du quotidien dans la Ville rose. Gérard Collomb a annoncé le renfort de 30 policiers dès le mois de septembre au Mirail et l'arrivée de 20 gendarmes en Haute-Garonne dans les années à venir. Le maire de Toulouse et les syndicats martèlent depuis des mois qu'il manque 150 policiers pour faire face à la délinquance.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé ce vendredi 9 mars des renforts de police et de gendarmerie.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé ce vendredi 9 mars des renforts de police et de gendarmerie. (Crédits : Rémi Benoit)

En janvier dernier lors de ses voeux à la presse, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc avait directement interpellé le ministre de l'Intérieur sur le manque de moyens pour assurer la sécurité de la métropole : "l'État n'a pas été au rendez-vous en ce qui concerne les effectifs de policiers nationaux et les effectifs de la magistrature toulousaine, alors que nous sommes le département du Sud de la France où il y a le plus de délinquance". L'édile estimait alors que la Ville Rose aurait besoin de 150 à 200 policiers supplémentaires et au moins une dizaine de magistrats supplémentaires pour le parquet de Toulouse.. "La ville de Toulouse est candidate à l'expérimentation de la nouvelle police de sécurité du quotidien à condition qu'il y ait des moyens supplémentaires", ajoutait-il.

"30 personnes d'un coup c'est un effectif extrêmement important"

L'élu a obtenu en partie gain de cause. En déplacement à Toulouse ce vendredi 9 mars, Gérard Collomb a annoncé des renforts pour la mise en oeuvre de la nouvelle police de proximité dans les quartiers baptisée police de sécurité du quotidien (PSQ) :

"30 effectifs supplémentaires seront affectés dès le mois de septembre au Mirail. Ce quartier est un haut lieu de trafic de stupéfiants, il faut sortir les gens de l'économie souterraine. Sachant que nous affectons entre 15 et 30 personnes pour chaque quartier dans le cadre de la PSQ, le Mirail obtient le seuil maximum. 30 personnes d'un coup c'est un effectif extrêmement important. ", a-t-il assuré.

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Gérard Collomb s'adressant aux élus toulousains (Crédit : Rémi Benoit).

Après avoir salué dans la matinée le groupement de gendarmerie de Balma, il a par ailleurs annoncé 20 créations de postes de gendarmes"dans les années à venir" en Haute-Garonne dans le cadre de cette PSQ. Cette après-midi, le ministre est attendu de pied ferme au commissariat de police du Mirail pour présenter ces annonces.

Gérard Collomb invoque des raisons politiques au déséquilibre des effectifs policiers

Reste qu'avec 1330 policiers pour toute la ville de Toulouse, le compte n'y est toujours pas pour les syndicats : "Cela reste nettement insuffisant. Toulouse reste sous-dotée à hauteur de 150 postes. On focalise sur un quartier alors qu'il faut gérer aussi des zones difficiles dans le centre-ville ou dans un quartier comme les Izards", relève Didier Martinez, délégué régional Unité SGP Police. Le syndicaliste fait aussi remarquer que Toulouse a le même effectif policier qu'à Bordeaux alors que la délinquance est beaucoup plus forte dans la Ville rose.

Gérard Collomb admet ces déséquilibres :

"Lorsqu'on regarde la carte de France les effectifs ne correspondent pas toujours à l'importance de la délinquance, cela peut avoir plusieurs raisons : il y a peut-être l'histoire de la ville et la politique. Quel était le dernier Premier ministre toulousain ?".

Un clin d'oeil direct à Alain Juppé, le maire de Bordeaux et ancien Premier ministre. Le ministre de l'Intérieur pointe également "les 12 500 suppressions de postes dans la police" sous Nicolas Sarkozy. "8 500 postes ont été recréés depuis 2012. Au cours de ce mandat 10 000 policiers supplémentaires seront affectés".

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Gérard Collomb a admis des déséquilibres dans les effectifs policiers suivant les villes françaises (Crédit : Rémi Benoit).

Quelles seront précisément les prérogatives de cette nouvelle police de proximité ? Deux députés (dont Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid) doivent remettre d'ici un mois un rapport au ministre pour en déterminer les contours. Gérard Collomb glisse juste qu'"il faut créer un continuum entre élus, forces de l'ordre et éventuellement agences de sécurité privées". Ces dernières déjà sollicitées, pour fouiller les sacs des spectateurs lors de grands événements sportifs, pourraient être davantage mobilisées. "Lors du dernier nouvel an aux Champs-Elysées, il y avait des portiques et des agents de sécurité privée. Les gens étaient rassurés. Il y a eu 200 000 personnes alors que plus personne n'osait venir par crainte d'attentat". Le ministre veut également équiper les policiers de caméras-piétons pour verbaliser sur la voie publique.

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