"À quoi bon réunir les forces vives des territoires en prônant la confiance et le dialogue pour apprendre 15 jours après par la presse que les règles ont changé ?", s'insurge Carole Delga. La présidente de la Région Occitanie a souhaité réagir ce mercredi 2 août alors que le gouvernement a confirmé avoir a annulé des crédits de l'État destinés aux collectivités territoriales pour 2017 pour un montant d'environ 300 millions d'euros.
Selon le quotidien Libération, un décret portant sur ces coupes a été signé dès le 18 juillet, au lendemain de la Conférence des territoires qui avait réuni au Sénat toutes les associations d'élus locaux (bloc communal, départements, régions). À cette occasion Emmanuel Macron s'était engagé devant ce parterre d'élus à ne pas baisser brutalement les dotations de l'État ... en 2018. À la place, le gouvernement a pratiqué des coupes sur l'exercice 2017.
Carole Delga critique à la fois le fond et la méthode choisie. Sur le contenu, elle déplore : "Ces coupes budgétaires surprises toucheraient les fonds de soutien à l'investissement local et les aides à la politique de la ville. On supprime ainsi des crédits déjà fléchés par les collectivités en faveur d'équipements importants, écoles, médiathèques, réseaux, ou en faveur d'associations qui de fait vont se retrouver en difficulté. Les projets portés par les acteurs publics, économiques ou associatifs de nos territoires ne peuvent pas être la variable d'ajustement du budget de l'État !"
Sur la forme, elle dénonce le manque de dialogue avec les élus : "Le 17 juillet dernier, je saluais la volonté affichée alors, celle d'impliquer les collectivités dans le projet du gouvernement... Je regrette l'absence de clarté et la méthode choisie. La République des territoires est basée sur le dialogue et le travail collectif".
Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron s'attire les foudres des élus locaux. Début juillet, en inaugurant la nouvelle LGV Paris-Rennes, ce dernier avait affirmé qu'il "ne faut pas promettre des TGV à tous les chefs-lieux de départements", remettant en cause le projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse. La présidente de Région lui avait rétorqué : "Le président de la République semble oublier que nous sommes dans le Grand Sud-Ouest, les premiers à subir cette fracture territoriale. Toulouse, la 4e métropole de France, ne peut et ne doit pas être mise à l'écart plus longtemps de la LGV".
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