Émotion et passation de pouvoir lors du discours de départ de Martin Malvy

Jeudi 17 décembre, Martin Malvy a fait ses adieux au monde politique et économique de Midi-Pyrénées. Lors d'un discours en forme de bilan, il a affirmé, ému, être heureux que le pouvoir "soit entre de bonnes mains". Dans la salle, plus de 600 personnes ont assisté à ce moment, au premier rang desquelles la future présidente de région Carole Delga, par ailleurs très courtisée pendant la soirée.
Martin Malvy lors de sa clotûre de mandature le 17 décembre

Il est un peu plus de 19 heures, ce jeudi 17 décembre au Conseil régional de Midi-Pyrénées. Martin Malvy, seul sur l'estrade depuis quarante minutes, termine son discours de clôture de mandature. Du moins, il essaie car le président du Conseil régional (depuis 1998), montre alors une émotion inhabituelle : un sanglot naissant lui paralyse la gorge. Il est ému. Passées quelques secondes de silence, une salve d'applaudissements l'encourage. "On se doutait que ça arriverait mais cela nous touche profondément. C'était un moment très fort", confiera plus tard l'une de ses collaboratrices.

Au premier rang, Brigitte Malvy, elle-même entourée du préfet de Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon Pascal Mailhos et de Carole Delga, la future présidente du Conseil régional (élue au second tour avec 44,81 % des voix). C'est à la jeune femme que Martin Malvy a adressé ses derniers mots :

"Bonne chance à celles et ceux qui nous succèderont et du fond du cœur merci à celles et ceux qui m'ont permis de transmettre le flambeau. Je pense aujourd'hui qu'il est entre de bonne mains".

Refuser les visions excessivement pessimistes

Lors de cette cérémonie aux airs de passation de pouvoirs, Martin Malvy a brossé un bilan de ses trois mandats successifs, mettant néanmoins l'accent sur "ce qu'il reste à faire" dans la future région, "l'une des 20 plus puissantes d'Europe", a-t-il rappelé.

"Notre région a des atouts. Au moment où nous allons transmettre à une nouvelle génération ce qu'est notre patrimoine, il faut avoir conscience de la place que prendra la nouvelle région dans bien des domaines, au national et à l'international".

Pas de triomphalisme cependant :

"J'entends parfois avec consternation certains discours qui se nourrissent de pessimisme, qui expriment une forme de renoncement comme si tout avait été parfait hier et comme si toute réforme aujourd'hui était vouée à l'échec. De la part de certains qui vivent la crise dans la difficulté et la misère, je le comprends. Pour d'autres, je m'indigne car ils ne font que favoriser la poussée des extrêmes".

Martin Malvy, qui dit refuser les "visions excessivement pessimistes", souhaite que les succès, dans tous les domaines, soient davantage mis en valeur :

"J'ai traversé des catastrophes, de AZF à Merah, des fermetures d'entreprises qui n'auraient pas dû être, comme Molex. J'ai vu aussi beaucoup d'efforts, de courage, de détermination, de modernisation, de sacrifices, de beaux gestes et de résultats, trop souvent passés sous silence".

Le président a également rappelé qu'avant de quitter le Conseil régional, il a fait inscrire cette phrase de Jean Jaurès sur les murs de l'hôtel de région : "Il n'y a qu'une seule race : l'humanité". Une manière d'inscrire dans la pierre, des valeurs d'humanisme chères à l'ancien président socialiste.

"Je voudrais parler avec la présidente"

Parmi les 600 convives hier soir, plusieurs chefs d'entreprises régionaux et acteurs du monde économique étaient présents. Dès la fin du discours de Martin Malvy, certains se sont mis en quête de croiser... Carole Delga. Alors que le futur exécutif régional n'est pas encore installé, chacun essaie de prendre contact avec la future présidente ou d'obtenir un rendez-vous. Ainsi, un homme d'affaires souhaitait par exemple "parler à la présidente au sujets des fonds d'investissements régionaux". "Ne vous précipitez pas", lui a conseillé une colistière de Carole Delga. Nous allons déjà essayer de dormir plus de quatre heures d'affilée. Dès le 4 janvier, promis, les affaires reprendront !"

"Je crois au pouvoir du mail"

Martin Malvy, qui a dû attendre la fin de la période électorale pour envoyer les invitations à la soirée d'hier, ne s'attendait pas voir autant de monde réuni pour l'écouter. "Je crois enfin au pouvoir du mail. Avec une invitation envoyée par mail le 14 décembre pour le 17 décembre, je pensais que nous serions trois. C'était une erreur, merci !" a-t-il lancé aux 600 personnes présentes.

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