Prolongement de la ligne B : le Sicoval accuse Jean-Luc Moudenc de jouer la montre

Les élus du Sicoval et du Conseil départemental de Haute-Garonne ont demandé d'une même voix ce jeudi 16 juillet à Toulouse Métropole de lancer les appels d'offres concernant le prolongement de la ligne B du métro. Les conclusions de l'enquête publique sur le projet sont attendues pour début septembre. Mais le PLB est remis en cause par Jean-Luc Moudenc, plus favorable au déploiement d'une troisième ligne de métro à Toulouse. Les élus accusent le président de Toulouse Métropole de jouer la montre.
Le projet de prolongement de la ligne B du métro jusqu'à Labège est estimé à 362 millions d'euros.

Officiellement, il n'existe aucune "guerre fratricide" entre les élus de la communauté d'agglomération du sud-est toulousain et la métropole toulousaine. Le nouveau président du Sicoval Jacques Oberti a indiqué ce jeudi 16 juillet devant les journalistes qu'il ne souhaitait pas être "dans un jeu de questions / réponses avec Toulouse Métropole" par voie de conférences de presse.

Pourtant, c'est bien une semaine après le point d'étape de Toulouse Métropole sur le projet de troisième ligne de métro que le Sicoval a tenu sa propre conférence de presse pour "confirmer la solidité de son engagement financier" dans le prolongement de la ligne B du métro. Pour cette opération lobbying (au cours de laquelle les élus ont diffusé la vidéo de promotion du projet), le président du Sicoval Jacques Oberti et son prédécesseur Claude Ducert étaient accompagnés du président du Conseil départemental de Haute-Garonne Georges Méric, du président de l'association PLB Hervé Schlosser mais aussi du député et ancien ministre Kader Arif, de la vice-présidente Michèle Garrigues pour le Conseil régional ou encore d'Arnaud Lafon, premier vice-président de Tisséo et vice-président en charge des Transports au sein du Sicoval.

Les défenseurs du PLB demandent à Jean-Luc Moudenc
de lancer les appels d'offres

Priorité affichée par le groupe d'élus : demander dès à présent à Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, de lancer les appels d'offres du métro jusqu'à Labège. Selon les défenseurs du PLB, il n'existe plus aucun obstacle à la réalisation du projet. Le plan de financement est déjà connu depuis plusieurs mois. Le projet doit coûter 362 millions : 141 millions financés par Tisséo-SMTC, 141 également en provenance du Sicoval, 80 millions d'euros du Conseil départemental de Haute-Garonne et 20,5 millions d'euros de subventions de l'État. Pour financer les travaux, le Sicoval va devoir emprunter 74,5 millions d'euros auprès de la Caisse des dépôts. Il compte également sur 26 millions d'euros issus de la vente de terrains à des promoteurs immobiliers.

Sur ce point, Jacques Oberti s'est montré optimiste ce jeudi  : "La moitié des espaces a été commercialisée en l'espace de deux ans. À partir de 2026, l'équilibre sera assuré par la dynamique fiscale". Le Sicoval a déjà conclu la vente de terrains avec Thales (1 million d'euros), Berger-Levrault et CEA Tech (1,2 million d'euros pour chaque projet) et Claude Ducert a confirmé que d'autres négociations sont en cours pour l'extension du centre commercial de Labège (9 millions espérés) ou sur les droits à construire de l'ancien bowling de Labège.

L'ancien président du Sicoval en a profité pour rappeler les prochaines échéances du projet :

"Les conclusions de l'enquête publique qui s'est terminée le 18 mai dernier seront connues le 7 septembre prochain (l'enquête a rassemblé 4800 contributions de citoyens, NDLR). L'avis définitif de Tisséo est attendu pour l'automne et la déclaration d'utilité publique par le préfet est prévue d'ici à la fin de l'année."

Le calendrier est serré puisque, comme l'a rappelé Arnaud Lafon, "il n'est possible de creuser dans le Canal du midi qu'en période hivernale et les phases de test du métro ne sont possibles qu'en été". Avant d'ajouter que si le calendrier n'était pas respecté, "les travaux pourraient être retardés d'un an". C'est d'ailleurs la principale crainte et le principal reproche adressés par les défenseurs du PLB à Toulouse Métropole  :

"La métropole toulousaine veut retarder au maximum le projet de manière à ce que le prolongement du métro ne se fasse jamais sans jamais dire clairement non au projet", a estimé Kader Arif.

En février dernier, Jean-Luc Moudenc avait remis en cause le PLB, affichant sa préférence pour la troisième ligne de métro tout en indiquant qu'il attendait le résultat des études sur le projet pour trancher. Pour tenter de trouver un compromis, l'idée d'un comité de pilotage entre les élus du Sicoval et de Toulouse Métropole pour comparer les deux projets a été retenue par les deux parties.

"Pour l'instant, nous ne connaissons de la troisième ligne de métro qu'une note d'intention et le budget reste flou", explique Arnaud Lafon. Aucune date n'a été fixée pour le lancement de ce travail collaboratif.

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