Transports : les Toulousains délaissent le métro

À Toulouse, le métro a perdu des usagers en 2013, au profit du tram et des bus. Le trafic automobile est quant à lui resté stable sur le périphérique, avec 100 000 véhicules par jour. Tels sont les principaux enseignements du dernier observatoire des transports, dévoilé par l’agence d’urbanisme de Toulouse la semaine dernière. Néanmoins, la municipalité tient toujours au projet de 3e ligne de métro.
Depuis le 11 avril, le tramway dessert l'aéroport de Toulouse

C'est devenu un rituel. L'AUAT (Agence d'urbanisme de Toulouse) livre chaque année les résultats de l'observatoire des transports dans l'aire urbaine toulousaine. Des données plus que jamais observées à la loupe par les élus, à l'heure où les discussions battent leur plein au sujet d'une éventuelle 3e ligne de métro.

"Nous avons besoin de données fiables pour faire des choix politiques. Ces données font donc partie de nos éléments d'analyse dans le projet de 3e ligne", a déclaré Jean-Michel Lattes, vice-président de la métropole en charge des Déplacements et président de Tisséo.

Néanmoins, les résultats de cette étude sont à relativiser : ils concernent en réalité l'année 2013, avec uniquement de premières tendances pour 2014. Ils offrent donc une photographie en partie décalée de la réalité.

La mobilité baisse de 8 %

Premier enseignement, la mobilité des ménages a baissé (- 8 %) entre 2004 et 2013, malgré l'augmentation du nombre de déplacements (+ 5 %) et une hausse du nombre d'habitants (+ 14 %) sur la grande agglomération toulousaine. Au global, la part de la voiture baisse de 64 % à 60 % au profit des transports en commun, dont la part passe de 9 % à 13%. Pour Frédéric Toupin, le responsable du pôle mobilité de l'AUAT, "il faut sans doute y voir un effet crise".

En 2013, le trafic sur le périphérique est quant à lui resté stable avec 100 000 véhicules par jour, tandis qu'en "intrarocade", la baisse de trafic a été spectaculaire (- 9 %).

"Une baisse qui s'explique par l'augmentation de la fréquentation des transports publics", analyse-t-il.

L'axe sud-ouest Purpan-Cépière reste le plus fréquenté avec 136 000 véhicules par jour.

Bus + tram plutôt que métro

Autre enseignement important : la baisse de la fréquentation du métro en 2014 ( - 1 % sur l'ensemble du réseau et - 2,5 % sur la ligne A, soit environ 4 000 passagers perdus chaque jour). La fréquentation de la ligne B reste stable (+ 0,6 %) alors que, dans le même temps, le réseau de surface (tram et bus) a fortement progressé (+ 9 % de fréquentation).

Depuis la mise en service du prolongement du tramway, sa fréquentation a connu une forte augmentation (57 %), surtout au détriment de la ligne A et de la station Jean-Jaurès. Pour Jean-Michel Lattes, ce n'est que passager :

"Ce chiffre m'a interpellé mais il est surtout conjoncturel, c'est un effet de saturation de la ligne A. Lorsque l'agrandissement en cours des quais sera terminé, la fréquentation repartira."

Pas de quoi non plus remettre en question le projet de 3e ligne de métro. "Au regard de la croissance démographique sur notre territoire (+ 16 600 habitants par an entre 2007 et 2012, NDLR), je ne suis pas inquiet quant à l'intérêt d'une 3e ligne", estime-t-il. Le tracé de cette troisième ligne a été annoncé pour la fin de l'année.

Flambée des accidents de vélos

Le dernier enseignement marquant est la hausse spectaculaire du nombre d'accidents parmi les conducteurs de vélos (+ 40 %) et les piétons (+ 18 %). L'accidentologie est en hausse pour la première fois depuis 5 ans (+ 4 % d'accidents et + 2 % de victimes). Les deux roues motorisées représentent quant à elles un tiers des victimes pour 1 % des déplacements.

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Commentaires 2
à écrit le 15/07/2015 à 19:24
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La baisse de la fréquentation du métro est bien la preuve que l'utilisation de celui-ci est une démarche forcée pour un grand nombre de voyageurs. On ne compare pas les 200 000 voyageurs du métro par jour aux 35 000 voyageurs du tramway. La ligne G...

à écrit le 15/07/2015 à 16:54
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« en "intrarocade", la baisse de trafic a été spectaculaire (- 9 %). "Une baisse qui s'explique par l'augmentation de la fréquentation des transports publics", analyse-t-il. » Normal, les gens n'ont plus le choix, il y a de plus en plus de zo...

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