Troisième ligne de métro à Toulouse : le tracé sera décidé en décembre

Le président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc et Jean-Michel Lattes, président de Tisseo, ont fait mardi 7 juillet un point sur le projet de 3e ligne de métro. "Toulouse Aerospace Express" devrait rallier Colomiers, l’aéroport, la gare Matabiau et le sud-est toulousain mais son tracé exact, ainsi que nombre de stations, sont toujours à l’étude. Des annonces faites alors que Jean-Luc Moudenc refuse toujours de s'exprimer sur le financement du PLB avant les conclusions de l’enquête publique.
Le projet de troisième ligne de métro nécessite 1,5 milliard d'euros d'investissement

"On nous disait que c'était impossible, mais le projet avance déjà bien", lance Jean-Michel Lattes. Le président de Tisséo-SMTC (et premier adjoint en charge des Transports à la mairie de Toulouse) participait ce mardi 7 juillet au comité de pilotage sur le projet de troisième ligne de métro. Ce comité a réuni les trois rerpésentants des intercommunalités concernées par le chantier toulousain : Toulouse Métropole, le Sicoval et la communauté d'agglomération du Muretain.

7 secteurs à l'étude

Pour l'instant, peu d'informations sont disponibles sur la 3e ligne de métro, projet cher à Jean-Luc Moudenc, maire Les Républicains (ex-UMP) de Toulouse. On sait néanmoins que le projet prévoit une ligne de 20 à 25 km sur un axe en forme de croissant entre le nord-ouest et le sud-est de l'agglomération toulousaine. Sept secteurs sont à l'étude : Colomiers, la zone aéroportuaire, les faubourgs nord, le futur quartier Toulouse Euro Sud Ouest (Teso) autour de la gare Matabiau, les faubourgs est, le pôle Montaudran Aerospace et enfin le secteur de Labège. Les élus planchent actuellement sur plusieurs "faisceaux" de tracés pour la ligne et donneront leur choix définitif en décembre prochain. Jean-Michel Lattes a reconnu que "Colomiers, l'aéroport, la gare Matabiau sont des points clés de ce projet et devraient donc disposer d'une station".

Au moins 200 000 voyageurs par jour

Le projet, porté par Jean-Luc Moudenc pendant la campagne des municipales en 2014, prévoit ainsi de relier les principaux pôles économiques de l'agglomération. "La troisième ligne recouvrera près de 50 % des emplois de l'agglomération toulousaine", argumente Jean-Michel Lattes.

"200 000 voyageurs par jour sont attendus et encore il s'agit d'un objectif plancher, ajoute Jean-Luc Moudenc. À côté, le prolongement de la ligne B du métro prévoit 35 000 voyageurs par jour et il s'agit d'un projet uniquement pour le sud-est toulousain. La dynamique portée par la 3e ligne de métro est beaucoup plus forte avec une vision sur l'ensemble de l'agglomération. On a vite fait de choisir."

Labège en pointillés

En évoquant le PLB, Jean-Luc Moudenc touche un point sensible. Alors qu'une enquête publique est en cours sur le prolongement de la ligne B du métro jusqu'à Labège, le Sicoval tente de convaincre Toulouse Métropole de financer ce projet. Mais Jean-Luc Moudenc refuse pour l'instant de prendre une décision, attendant le mois de septembre et le rapport de l'enquête publique.

Pour rappel, début février, lors d'un comité du Syndicat mixte des transports en commun, il avait déjà remis en cause le prolongement de la ligne B du métro tout en précisant qu'il attendait le résultat de l'enquête publique "avant toute décision". Sur les différents tracés présentés devant la presse hier, Labège apparaît en pointillés sur la carte. Un des scénarios s'arrête même avant cette ville. "Le projet de prolongement de la ligne B du métro est aussi en pontillés", a rétorqué Jean-Luc Moudenc. Une posture contestée par les défenseurs du PLB estimant que le financement et le tracé du projet sont déjà actés.

"Nous demandons à ce que les marchés publics soient lancés pour éviter de perdre du temps, explique Arnaud Lafon, vice-président du Sicoval en charge des Transports. Mais Toulouse Métropole joue la montre en espérant nous convaincre de renoncer. Jean-Luc Moudenc veut nous faire croire que si nous avons le PLB, nous n'aurons pas la 3e ligne. Or, la 3e ligne n'est pas incompatible avec le PLB. Mais le PLB, lui, est prêt."

Quid du financement ?

Les pro-PLB critiquent également le coût du projet porté par Jean-Luc Moudenc. Le prolongement du métro jusqu'à Labège doit coûter 362 millions d'euros pour 5 kilomètres de ligne supplémentaire, en circulation d'ici à 2020. La troisième ligne de métro devrait coûter de son côté entre 1,5 et 1,7 milliard d'euros avec un début des travaux prévu en 2019 et une mise en service à l'horizon 2024.

Pour financer la troisième ligne, Jean-Luc Moudenc et Jean-Michel Lattes évoquent "des financements innovants" :

"Nous pourrions bénéficier d'aides de l'Europe. Avec mon homologue lyonnais qui prévoit la construction d'une 4e ligne de métro, je suis prêt à me déplacer en personne auprès de Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne, NDLR) pour plaider le projet."

En attendant, les défenseurs du PLB n'ont de cesse de répéter que le financement du PLB est bouclé. "Jean-Luc Moudenc présente des probabilités, nous présentons des certitudes", poursuit Arnaud Lafon (Modem).

Derrière cette bataille se cache un enjeu économique de taille : la 3e ligne de métro permettrait au secteur de la gare Matabiau (Teso) de se développer. Le PLB, quant à lui, accélérait le développement économique de l'Innopole, à Labège. Or, ce quartier ne se situe pas sur le territoire de Toulouse Métropole mais sur celui du Sicoval.

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Commentaires 3
à écrit le 09/07/2015 à 14:21
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A quoi cela sert-il de placer des chiffres de fréquentation importants pour valoriser ce projet? Les 100 000 voyageurs quotidiens actuels du métro sont-ils satisfaits de la situation actuelle? Ramener le coût du métro au nombre de validations est u...

à écrit le 09/07/2015 à 13:41
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"Nous pourrions bénéficier d'aides de l'Europe. Avec mon homologue lyonnais qui prévoit la construction d'une 4e ligne de métro, je suis prêt à me déplacer en personne auprès de Jean-Claude Juncker (président de la Commission européenne, NDLR) pour p...

à écrit le 08/07/2015 à 19:54
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Il n'y avait pas les présidents des intercommunalites mais leurs représentants....

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