Primaires. Ségolène Royal à Toulouse : "Changer les règles du jeu économiques "

Après Martine Aubry il y a trois semaines, c'était au tour de Ségolène Royal de rassembler ses militants jeudi soir à Toulouse, à la Halle aux grains. Dans une ambiance surchauffée, la candidate aux primaires socialistes a présenté son « contrat pour la nation », un programme qui veut notamment «revenir à de justes valeurs économiques et humaines.»

« Présidente, présidente ». Elle n'est pas encore rentrée dans la salle que déjà les slogans fusent. Ségolène Royal a reçu un accueil de rock-star jeudi soir à la Halle aux grains. Si aucun grand élu local ne la soutient plus officiellement, les militants eux ont donné de la voix. Un bon millier de personnes - soit deux fois moins que lors de la venue de Martine Aubry le 7 septembre - a assisté au meeting.

Drapeaux français virevoltants parmi le public, son programme (« un contrat pour la nation ») décliné en bleu, blanc, rouge sur les murs de la salle. Ségolène Royal réaffirme, comme lors de la campagne de 2007, que les « symboles de la France appartiennent à tout le monde. »

Mais depuis 2007, le programme a changé. La crise est passée par là. A moins de dix jours du premier tour des primaires citoyennes, la candidate promet de « changer les règles du jeu économiques. » A commencer par sa proposition « d'interdire les licenciements boursiers », déjà formulée la veille lors du débat télévisé, qui vise à rendre impossible tout licenciement dans une entreprise qui obtient des résultats positifs. « Le projet de loi est déjà rédigé, prévient-elle. Nous ne voulons pas d'une économie casino où les spéculateurs vont plus vite que l'Etat. »

C'est pour défendre cette même idée que la présidente de la région Poitou-Charentes veut « l'entrée de l'Etat au capital des entreprises stratégiques ». Ségolène Royal invite sur scène des représentants des ouvriers de Freescale, dont l'usine toulousaine a fermé ses portes il y a deux ans. Depuis, 821 suppressions d'emplois ont été décidés. « Nous n'avons pas envie de mourir dans un silence total », dit l'un d'eux.

Grenelle des PME

Ségolène Royal appelle ensuite à « faire de la France un pays d'entrepreneurs. Dès mon arrivée au pouvoir je convoquerai un Grenelle des PME, avec la création d'une banque d'aide publique aux petites et moyennes entreprises". Autre domaine à sauver, celui de la recherche. La candidate laisse la parole quelques minutes à des chercheurs de l'Onera, le centre de recherche aérospatiale à Toulouse, qui luttent contre la privatisation de leur secteur.

Le retour à la retraite à 60 ans, le rétablissement de l'année de formation pour les enseignants...La promesse est faite de revenir sur les réformes de l'ère Sarkozy. La candidate n'oublie pas de lancer quelques piques à ses camarades socialistes engagés dans les primaires, « des cumulards qui appellent chaque année à la fin du cumul des mandats sans que rien ne change. »

En présence des parlementaires Catherine Lemorton, Bertrand Auban, Gérard Bapt et Sébastien Denard, Ségolène Royal promet, elle, de « mettre en accord le discours et les actes » et appelle les Français à « avoir l'audace de voter pour une femme en 2012. » Elle sort sous les acclamations de la salle, qui continue de scander son nom. Puis c'est un bain de foule avant une séance de dédicace d'une demi-heure. Le 7 septembre, Martine Aubry avait elle quitté la salle dès la fin de son discours.

Victor Matet

En photo : Ségolène Royal a invité des salariés de Freescale à prendre la parole lors de son meeting à Toulouse (© Rémi Benoit)

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