20h00 à la fédération du Parti socialiste. C'est l'explosion de joie à l'annonce des résultats du premier tour de l'élection présidentielle qui donne François Hollande vainqueur avec 28,6 % des voix contre Nicolas Sarkozy à 27,7 %. La première réaction provient de Sébastien Denard, premier secrétaire fédéral du PS 31 qui y voit « le rejet de la politique de Nicolas Sarkozy ».

Le maire PS de Toulouse, Pierre Cohen, lui emboite le pas en évoquant une « forte mobilisation qui montre une volonté de changement ». Il se dit d'ailleurs « fier de Toulouse » pour la mobilisation et le score réalisé par le candidat PS. Martin Malvy, le président PS du Conseil régional, fait un constat semblable à celui du premier secrétaire fédéral. « Les trois-quarts des Français ont condamné la politique menée par Nicolas Sarkozy », assène-t-il.

Le président du Conseil général, Pierre Izard, se dit également fier de la Haute-Garonne car « 10 points séparent Hollande de Sarkozy. Il s'agit d'un échec énorme du président sortant et un vote sanction ». C'est alors qu'apparaît sur l'écran géant, Jean-Marie Le Pen qui se fait huer par les militants socialistes sauf lorsque le président d'honneur du FN affirme que Nicolas Sarkozy perdra le 6 mai faute de report de voix favorable. Une analyse qui n'est pas partagée par l'UMP 31.

A l'UMP 31, après les résultats, on garde espoir, on y croit et on estime que la catastrophe annoncée ne s'est pas produite. « Les sondages disaient que c'était terminé pour Nicolas Sarkozy. Ce que l'on voit ce soir, c'est qu'il résiste plus que prévu. Je crois que tout est possible dans 15 jours. Les électeurs ont un gros doute sur les capacités du candidat du PS », assure Jean-Luc Moudenc, président de l'UMP 31.

Concernant les réserves de voix au second tour, le président de l'UMP 31 l'assure : « c'est Hollande qui a un énorme problème car avec environ 42 % des voix pour la gauche, c'est loin d'être une majorité. »

Un avis que ne partage pas Pierre Cohen, le maire de Toulouse. « Une dynamique s'est créée. Avec une gauche à 44 %, nous avons des conditions favorables pour espérer une victoire », a-t-il souligné. Si Jean-Luc Mélenchon a réalisé un score plus bas qu'attendu, 11.10 % au niveau national et 13.23 % dans la région. Christian Picquet, porte-parole du Front de Gauche et créateur de la Gauche Unitaire appelle à voter pour François Hollande. « Si François Hollande l'emporte, il le devra fortement au Front de Gauche » rappelle t-il.

Où vont se reporter les voix du FN ?

Bertrand Serp et Nicolas Bonleux, respectivement candidats dans la 4e et 2e circonscriptions de la Haute-Garonne, estiment que le programme de Nicolas Sarkozy n'est pas incompatible avec les préoccupations des électeurs du FN. Jean-Luc Moudenc pense que des électeurs reviendront vers l'UMP. « Dans cette région quand on voulait protester contre le pouvoir en place, on votait à gauche. Marine Le Pen est arrivée à capter le vote protestataire et l'impopularité du pouvoir en place », souligne t-il.

Pour Franck Pech, responsable de la communication du FN dans la région, les réserves de voix de l'UMP ne viendront pas de son parti. « L'UMP va se retrouver dans une situation scabreuse, il va imploser. La logique veut que les électeurs frontistes s'abstiennent. La réserve de voix de Nicolas Sarkozy va fondre. A l'UMP, je pense que certains vont quitter le navire pour nous rejoindre », assure Franck Pech.

Difficile de savoir sur quel candidat vont se reporter les voix de François Bayrou. Arnaud Lafon, maire Modem de Castanet-Tolosan, estime que les électeurs choisiront «en leurs âmes et consciences ». Il craint « des lendemains difficile pour les électeurs, des lendemains qui déchantent ». L'après second tour, Arnaud Lafon n'est pas le seul à y penser. Les partis politiques vont regarder les résultats à la loupe dans l'optique des élections législatives. Par exemple, la commune de Balma sur la 3e circonscription, qui verra s'affronter François Simon, vice-président d'Europe Ecologie Les-Verts et Jean-Luc Moudenc, président de l'UMP 31 devrait être attentivement scrutée. Et pour cause,Nicolas Sarkozy a réuni 32,75 % des électeurs devant François Hollande à 31,23 %. Au Front National, « on va miser sur les législatives. Cette fois on a de fortes chances d'avoir des élus », souligne Franck Pech.

Les élections législatives étant considérées comme le 3e tour de la présidentielle, pas question pour les partis de perdre une seule voix dès le second tour. Le PS et l'UMP n'en font pas mystère, ils vont repartir sur le terrain à la conquête des électeurs du Modem et du FN. François Hollande tiendra d'ailleurs un meeting le 3 mai probablement au Stadium et Nicolas Sarkozy devrait être au Parc des Expos le 30 avril.

Wilfried Pinson

En savoir plus :

Les résultats définitifs en Midi-Pyrénées François Hollande 31.90 %, Nicolas Sarkozy 22.94 %, Marine Le Pen 16.22 %, Jean-Luc Mélenchon 13.23 %, François Bayrou 9.55 %, Eva Joly 2.58, Nicolas Dupont Aignan 1.63 %, Philippe Poutou 1.23 %, Nathalie Arthaud 0.48 %, Jacques Cheminade 0.24 %. Le taux de participation a été de 84.40 % contre 87.82 % en 2007.

Les résultats définitifs en Haute-Garonne François Hollande 32.83 %, Nicolas Sarkozy 22.84 %, Marine Le Pen 15.31 %, Jean-Luc Mélenchon 13.38 %, François Bayrou 9.32 %, Eva Joly 3.04 %, Nicolas Dupont-Aignan 1.53 %, Philippe Poutou 1.11 %, Nathalie Arthaud 0.41 %, Jacques Cheminade, 0.25 %. Le taux de participation a été de 83.88 %, 3.63 points de moins qu'en 2007.

Les résultats définitifs à Toulouse François Hollande est à 34.44 %. En second Nicolas Sarkozy se retrouve à 23.12 %. Jean-Luc Mélenchon est le 3e homme à 15.91 %. Marine Le Pen réalise un score de 10.34 %. François Bayrou est à 9.04 %. Les candidats qui n'ont pas dépassé les 5 % : Eva Joly (4.32 %), Nicolas Dupont-Aignan (1.23 %), Philippe Poutou (1.01 %), Nathalie Arthaud (0.35 %), Jacques Cheminade (0.24 %). Le taux de participation a été de 83.49 % soit 4 % de moins qu'en 2007.

Pour retrouver les résultats dans chaque département, vous pouvez consulter le site internet du ministère de l'Intérieur :

https://elections.interieur.gouv.fr/PR2012/073/index.html