Dans votre tribune publiée dans Le Monde, vous dénoncez un « tournant droitier » du parti présidentiel. D'autres personnalités centristes ont pris leur distance avec l'UMP. Est-ce un constat d'échec pour le parti de la majorité ?
Lorsque j'étais président du groupe UDF à l'Assemblée Nationale, j'ai souhaité la création d'un grand parti de centre droit comme cela existe en Allemagne par exemple. A l'époque, le RPR avait fait un pas important en faveur de la construction européenne notamment et je pensais qu'un rapprochement était possible. Je reconnais que j'ai eu tort et les hommes politiques qui se trompent ne le disent pas suffisamment. Dans un premier temps, j'ai dirigé ce parti avec Alain Juppé dans le respect des convictions des uns et des autres. Mais aujourd'hui, je constate que les valeurs humanistes et libérales passent au second plan. Depuis 2007, l'UMP s'est droitisée.
En choisissant de rallier François Bayrou et le Modem, c'est un peu un retour aux sources de l'UDF. Mais vous appelez à un rassemblement plus large.
En effet. Et à mon sens, ceux qui croient au respect de la personne humaine, à des valeurs libérales, doivent rejoindre François Bayrou. Beaucoup de personnes de gauche partagent ces valeurs. Devant une crise aussi grave, nous avons tout intérêt à dépasser les partis et à cesser d'avoir un président inféodé à un parti. Et c'est exactement ce que propose François Bayrou. J'appelle à l'union nationale.
Pensez-vous réellement que François Bayrou est aujourd'hui en mesure de remporter l'élection présidentielle ?
J'en suis convaincu. Il est apte à diriger le pays et, aujourd'hui, on sent une dynamique indiscutable autour de lui parce que François Bayrou est un homme intègre, honnête, qui tient un langage de vérité aux Français. Et lorsque l'on voit la situation actuelle, c'est essentiel. Le PIB de la France est de 2.000 Md€ et sa dette s'élève à 1.600 Md€. François Bayrou propose, par exemple, un plan de redressement des comptes publics. Son programme avance des mesures efficaces à moyen et long terme. C'est ce qu'attendent les Français. Il faut cesser d'adopter des mesures immédiates, dans l'urgence.
Le Modem va-t-il présenter des candidats aux législatives en Haute-Garonne ? Vous-même, êtes-vous candidat à Toulouse ?
Ces questions seront traitées en temps voulu. Je répète ce que j'ai dit dans ma tribune, je ne demande rien, ni poste, ni circonscription.
Propos recueillis par Paul Périé
crédit photo Agencia Brasil / Marcello Casal Jr.
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