L'heure est au bilan pour le groupe Communiste après cinq années à la mairie de Toulouse. Avant de constituer un projet pour 2014, Pierre Lacaze et ses camarades saluent les réalisations et le changement apporté par la majorité municipale tout en pointant certaines insatisfactions. Mettant en avant le "savoir-faire communiste", ils font part de leur envie de poursuivre l'aventure au Capitole. L'idée d'un rassemblement autour de Pierre Cohen semble plus que probable.

"Une préparation aux municipales doit aussi se faire sur un bilan, 2013 n'est pas une année blanche" affirme Pierre Lacaze, président du groupe Communiste, Républicain et Citoyen. La deuxième force partisane de la majorité municipale (8 élus) estime que, depuis 2008, "Toulouse a changé. Il y a un véritable changement politique entre les trente sept années et demi de gestion à droite et les cinq dernières années". Toutefois, les élus communistes soulignent quelques manques par rapport aux engagements pris lors de la campagne de 2008.

Le PCF demande plus d'élus
Au rang des réussites, les élus communistes citent les actions d'accompagnement à destination des quartiers, les ouvertures de places en crèche, la baisse pour 60 % des familles des frais de cantines, le lancement du Sol Violette, la monnaie toulousaine solidaire, le développement de l'économie sociale et solidaire avec la création de 130 entreprises et 700 emplois.

Toutefois, Pierre Lacaze considère "qu'il y a un besoin pour Toulouse d'un engagement plus fort sur la question des transports, du logement social, du développement des services publics et des frais de fonctionnement". Pour cette raison, le groupe communiste, avec ses 8 élus, estime qu'il doit être étoffé car "il est la garantie que les engagements seront tenus".

Parmi les principales insatisfactions, les élus communistes jugent que des efforts restent à faire en faveur de la démocratie locale et des délégations de service public. Le contrat de gestion publique de l'eau arrivant à échéance en 2020, le PCF demande "à ce qu'une régie publique de l'eau soit créée au plus vite, ce sera un engagement sur le prochain mandat. Ainsi l'investissement public retombera dans l'économie locale" faisant alors référence à l'attribution par la Ville de Toulouse d'un chantier du bâtiment à une entreprise espagnole.

Toulouse est face à deux défis selon Pierre Lacaze : "la poursuite de la crise économique qui accroit la précarité et la démographie de la ville de Toulouse, il y a du retard à rattraper". Les élus communistes soutiennent les investissements pris par la ville mais réclament que les frais de fonctionnement soit augmenté malgré l'austérité ambiante.

Lancement de la campagne en décembre
"Il faut que la gauche soit rassemblée à Toulouse sur un contenu" estime Pierre Lacaze qui s'attend à assister "au match retour Cohen-Moudenc au deuxième tour". Si Bernard Marquié, adjoint à la mobilité et aux déplacements, a déjà fait part de sa décision de ne pas se représenter, le PCF devrait proposer les actuels élus ainsi que de nouveaux candidats pour les municipales de 2014. Même si aucune décision n'a été encore prise, il semblerait que les élus communistes soient prêts à renouveler l'alliance victorieuse de 2008 avec les socialistes, pour porter leurs revendications.

Le projet municipal 2014-2020 du Parti Communiste sera connu en juin. Celui-ci sera "confronté aux différentes composantes de la gauche (NPA, Front de Gauche, PS, EELV) pour voir si les conditions du rassemblement sont réunies" explique Pierre Lacaze. Ces propositions seront aussi soumises à la population lors d'une dizaine de réunions publiques entre mai et juin. La campagne débutera en décembre.

Vincent Pléven
© Lydie Lecarpentier / REA

En savoir plus :
Les différentes composantes du Front de gauche régional se rencontrent le 4 avril, dans le cadre d'une réunion hebdomadaire, pour travailler sur les contenus programmatiques. Une réunion nationale du Front de Gauche se tiendra en mai. Le Parti de Gauche a déjà fait part via son leader, Jean-Luc Mélenchon, de sa volonté de se présenter sur des listes autonomes au Parti Socialiste pour 2014. Un choix qui n'est pas encore arrêté par l'ensemble du Front de Gauche, le PCF en tête.