À Toulouse, EELV veut accélérer la politique anti-OGM de la Région

Après la publication très médiatisée de l'étude du Professeur Gilles Éric Sérialini sur les dangers des OGM sur les rats, le groupe EELV du Conseil régional de Midi-Pyrénées poursuit son combat : il propose des repas sans OGM dans les lycées ainsi que la conditionnalité des aides destinées à l'agriculture à un engagement « sans OGM ».
Françoise Dedieu-Casties (vice-présidente en charge du Développement durable), Gérard Onesta (vice-président en charge des Affaires européennes à la Région), Guillaume Cros (président du groupe EELV au Conseil régional), François Simon (vice-président en charge de la Santé), François Calvet (vice-président de la Commission agricole) posent autour d'un maïs OGM Mosanto arraché.


Gérard Onesta, vice-président en charge des Affaires européennes à la Région, François Simon, vice-président en charge de la Santé, Françoise Dedieu-Casties, vice-présidente en charge du Développement durable, François Calvet, vice-président de la Commission agricole et Guillaume Cros, président du groupe EELV au Conseil régional, ont réunit la presse ce lundi 1er octobre avec un mot d'ordre : « la Région Midi-Pyrénées doit renforcer son action anti-OGM et adopter de nouvelles mesures pour protéger les consommateurs ».

Pour François Simon, « cette étude montre que les Verts avaient raison depuis le début. Oui, les OGM sont dangereux pour notre santé. » Les élus EELV souhaitent atteindre deux objectifs : exclure les OGM directement présents dans les produits d'origine végétale et exclure les produits issus d'animaux nourris avec des OGM.

Propositions pour la Région

Alors que le dispositif « Label Attitude » permet aujourd'hui aux lycéens de Midi-Pyrénées de prendre, une fois par semaine, un repas cuisiné à partir de produits SIQO (Signes d'Identification de la Qualité ou de l'Origine), les élus EELV estiment que cela n'est pas suffisant. « 4 jours sur 5, les étudiants n'ont pas droit aux produits SIQO », déplore François Calvet qui suggère que le Conseil régional doit pouvoir garantir sans OGM tous les repas distribués et doit organiser pour cela ses propres plateformes d'approvisionnement pour l'alimentation des lycées.

Autre proposition des élus EELV : conditionner les aides régionales destinées à l'agriculture et à l'industrie agro-alimentaire à un engagement « sans OGM ». Alors que sur le budget 2012, ces aides représentent 25 M€, le groupe propose de demander aux exploitants qui sollicitent une aide de la Région de signer une déclaration sur l'honneur à ne pas cultiver de plantes OGM et à ne pas utiliser, pour l'alimentation des cheptels, d'aliments contenant des OGM. Idem pour les acteurs de l'industrie agro-alimentaire qui doivent s'engager à ne pas transformer des OGM ou des viandes issues d'animaux en ayant consommé.

Un débat européen

Gérard Onesta, condamné en 2004 aux cotés de François Simon pour avoir arraché des plans de maïs OGM, a insisté sur 5 points qui selon lui sont au cœur du débat sur les OGM au niveau européen. « Les études scientifiques doivent être longues et indépendantes », selon lui. Il dénonce les études financées par les industriels du secteur et qui se concentrent sur quelques mois « alors qu'il faut faire des études sur plusieurs années, comme celle du professeur Sérialini qui a duré le temps de la vie des rats, soit 2 ans ».Il estime également que la cohabitation entre parcelles OGM et non-OGM est impossible. « Nous pouvons étudier les OGM en laboratoire, mais pas en plein champ. »

Gérard Onesta souhaite également que les consommateurs soient informés pour les OGM de « second rang », c'est-à-dire quand ils consomment des viandes provenant d'animaux ayant eux-mêmes mangé des OGM. L'élu dénonce l'étiquetage des produits contenant des OGM. Le seuil de 0,9% d'OGM, à partir duquel l'étiquette est obligatoire est, selon lui, complètement arbitraire et ne donne pas une vraie information sur le taux d'OGM présents dans le produit.

Enfin, Gérard Onesta souhaite que les fabricants d'OGM soient responsables juridiquement : « le jour où il y aura un problème, ils doivent payer ».

À noter enfin que les élus EELV à la Région se sont opposés à la création de la bannière Sud-Ouest (lire notre article). François Calvet affirme sa volonté d' « une bannière Sud-Ouest sans OGM ». Selon lui cette marque, créée conjointement avec la Région Aquitaine, doit permettre de reconquérir un marché intérieur, de créer des emplois, et non pas d'exporter. « 28 000€ viennent d'être dépensés pour vendre la marque Sud ouest en Chine. Nous sommes contre », affirme-t-il.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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