Municipales 2014 : un sondage donne Pierre Cohen vainqueur à Toulouse. Les candidats réagissent

Pierre Cohen (PS), vainqueur des élections municipales, avec 54 % des voix en cas de duel avec Jean-Luc Moudenc (UMP) ou avec 51 % en cas de triangulaire avec le FN ? C'est ce que prédit l'enquête Ifop-Fiducial, publiée le 3 novembre dernier dans le Journal du dimanche. Un sondage qui suscite de très vives réactions chez les différents candidats.

Pierre Cohen (PS), vainqueur des élections municipales, avec 54 % des voix en cas de duel avec Jean-Luc Moudenc (UMP) ou avec 51 % en cas de triangulaire avec le FN ? C'est ce que prédit l'enquête Ifop-Fiducial, publiée le 3 novembre dernier dans le Journal du dimanche. Un sondage qui suscite de très vives réactions chez les différents candidats.

Le sondage a fait l'effet d'une petite bombe dans le microcosme politique toulousain. Publié le 3 novembre dernier dans le Journal du dimanche, il donne Pierre Cohen (PS) vainqueur des futures élections municipales. Selon cette enquête, le maire sortant retrouverait d'ailleurs son fauteuil au Capitole quelles que soient les hypothèses formulées. En cas de duel avec son opposant UMP Jean-Luc Moudenc, il obtiendrait 54 % des voix. Et en cas de triangulaire avec le Front national, représenté par Serge Laroze, il atteindrait 51 % des voix, contre seulement 40 % pour son challenger de droite.

"Le candidat FN est l'allié objectif de Pierre Cohen"
Ce sondage, s'il "rassure le PS", comme le titrent nos confrères du JDD, n'a pas manqué de susciter de très vives réactions, notamment chez Jean-Luc Moudenc, pour qui l'hypothèse d'une triangulaire avec le FN favoriserait de façon mécanique le maire en place. Par voie de communiqué de presse, l'ancien maire de Toulouse assure ainsi que "le candidat FN est l'allié objectif de Pierre Cohen". Une position partagée par Pierre Esplugas, porte-parole de l'UMP 31. "Ce sondage montre que si le FN est présent au second tour, Jean-Luc Moudenc n'a aucune chance de remporter l'élection, analyse-t-il. Alors que dans le cas contraire, nous pourrions combler le différentiel de voix. Nous devons par conséquent rassembler nos forces au maximum dès le premier tour".

Un rassemblement qui concerne la droite, donc, mais également le centre. "Pour créer une véritable dynamique, l'union au centre est plus que jamais nécessaire, y compris avec l'UDI", estime Pierre Esplugas. Reste qu'à ce jour, le parti centriste soutient toujours officiellement la liste portée par Christine de Veyrac, créditée de 3 % d'intentions de vote par le sondage Ifop-Fiducial. Une candidate qui, "un peu étonnée" de son score, assure qu'il n'entame en rien sa détermination. Que ce soit avec ou sans le soutien de son parti. "Ce sondage démontre que si on continue avec les mêmes personnes, rien ne changera pour Toulouse, assure-t-elle. Pour ma part, je continuerai mon combat jusqu'au bout, y compris sans étiquette s'il le faut. Je cèderais l'investiture UDI à qui veut, aucun problème. Je n'en suis pas propriétaire..."

"Nous avons toujours lutté contre l'extrême-droite"
Du côté de la majorité PS, le triomphe se veut modeste. François Briançon, bras droit de Pierre Cohen et président du groupe socialiste, radical et républicain à la mairie de Toulouse, assure "prendre ce sondage avec toute la réserve nécessaire". L'homme en dégage cependant deux enseignements. Le premier fait directement écho aux critiques formulées par Jean-Luc Moudenc. "Nous voyons dans cette enquête la nécessité toujours aussi grande de se mobiliser pour que le Front national ne soit pas au second tour, confie François Briançon. Nous avons toujours lutté contre l'extrême-droite et nous poursuivrons ce combat."

Le second point concerne les alliés d'hier de Pierre Cohen, les forces écologistes qui ont choisi de constituer leur propre liste, portée par Antoine Maurice. "Nous voulons dire une nouvelle fois à nos amis d'Europe Écologie - Les Verts que nous sommes ouverts à la reprise des discussions, lance François Briançon. Nous estimons en effet que c'est l'une des conditions nécessaires à la victoire de la gauche." Antoine Maurice, dont la liste est créditée de 7 % d'intentions de vote, ne l'entend manifestement pas de cette oreille. "Nous avons fait un choix d'autonomie, martèle-t-il. Aujourd'hui, c'est le temps du débat et des projets. Ensuite seulement viendra le temps du rassemblement." Pour le candidat écologiste, si le sondage Ifop-Fiducial révèle le poids grandissant du Front national à Toulouse, "ce qui est un réel motif d'inquiétude", il est également "de bon augure pour les idées portées par l'écologie".

"Ça ne tient pas la route"

Côté FN - un parti qui n'était pas présent lors des élections municipales toulousaines de 2008 - les débats suscités par la publication du sondage amusent. "Je ne me suis jamais positionné en fonction de ce genre d'enquêtes, assure le candidat Serge Laroze. En revanche, la réaction de Jean-Luc Moudenc, qui estime que le FN est le meilleur allié de la gauche socialo-communiste, m'a beaucoup fait rire. Bien sûr, c'est de bonne guerre, je comprends son raisonnement. Mais ça ne tient absolument pas la route. Dois-je rappeler qu'à chaque fois qu'il y a eu un duel entre le Parti socialiste et le Front national, l'UMP a systématiquement appelé à voter PS ?"

"Une mauvaise plaisanterie"
Jean-Christophe Sellin, le candidat de la liste "Place au peuple", initiée par les mouvements politiques du Front de gauche à l'exception du PC 31, voit quant à lui ce sondage comme une "mauvaise plaisanterie". "Nous étions à 10 % des voix en mai et nous sommes à 5 % maintenant, alors que le décrochage du PS au niveau national est de plus en plus important : ça n'a aucun sens, assure-t-il. Personnellement, j'estime que ce sondage ne correspond à aucune réalité politique. Le Front national sert d'épouvantail. Je ne crois absolument pas à son rôle d'arbitre à Toulouse."

Enfin, l'outsider du sondage, le candidat sans étiquette Jean-Pierre Plancade, crédité de seulement 1 % des voix au premier tour, ironise : "Si le PS avait besoin d'un sondage qui le rassure, il l'a. De mon côté, cette enquête me paraît tellement peu vraisemblable qu'elle ne m'inspire rien. Aucune élection n'est acquise et une hirondelle ne fait pas le printemps. Pour ma part, je trace ma voie sans m'occuper des sondages..."

Alexandre Léoty
© Photo Rémi Benoit

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