À Toulouse Jean-Luc Mélenchon soutient les salariés de Sanofi

Au moment où l'État donne une dernière chance à la direction dans le dialogue avec l'intersyndicale, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Philippe Poutou (NPA) sont venus soutenir les salariés Sanofi ce jeudi 29 novembre devant l'Université Paul Sabatier. Pour les deux leaders d'extrême gauche, les « jeudis de la colère » des salariés de Sanofi symbolisent le « combat de l'intelligence contre le capital ».
Jean-Luc Mélenchon, Front de gauche, et Philippe Poutou, NPA, étaitent à Toulouse pour soutenir les salariés de Sanofi dans le cadre des "jeudis de la colère"

Citant Arnaud Montebourg dans le bras de fer que le ministre du Redressement productif entame avec Mital, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les dérives de l'industrie pharmaceutique. « Si l'argument de l'intérêt général vaut pour la sidérurgie, il devrait aussi valoir pour l'industrie pharmaceutique », a-t-il déclaré à Toulouse, devant les salariés de Sanofi.

Plusieurs centaines de salariés, étudiants, militants et responsables politiques étaient rassemblés à l'Université Paul Sabatier, ce 29 novembre, pour le 21e « jeudi de la colère ». « Je ne dis pas qu'il faut nationaliser Sanofi, a poursuivi le leader du Front de gauche. Mais l'intérêt général doit être supérieur aux intérêts particuliers des deux vautours qui sont à la tête de Sanofi... » Jean-Luc Mélenchon a rappelé que l'entreprise pharmaceutique représentait la première capitalisation boursière, devant Total. « L'argent vient dicter sa loi à l'endroit où il ne devrait y avoir que de la recherche humaine. »

De son côté, Philippe Poutou, candidat NPA à la dernière présidentielle, s'est exprimé en faveur « d'une convergence des luttes afin de stopper la politique d'austérité ». Le responsable CGT de l'usine First-Ford, en Gironde, entend ainsi « généraliser la colère » dans une « riposte unitaire » afin de répondre « à l'urgence sociale ».

L'État donne une dernière chance à la direction
Reçu à l'Élysée mardi dernier, l'intersyndicale maintient la pression face aux dirigeants de Sanofi. Les délégués syndicaux ont rencontré Michel Yahiel, conseiller social de François Hollande, et Gilles Rabin, conseiller du ministre Arnaud Montebourg. L'intersyndicale a rappelé « la proposition minimale de réunion tripartite (pouvoirs publics, organisations syndicales et direction) avec comme préalable le gel du plan de restructuration.

LÉtat semble vouloir donner une dernière chance au dialogue entre la direction et l'intersyndicale. « Il comprend notre demande mais ne souhaite pas, pour le moment, se substituer à la direction », raconte Pascal Vially, l'un des coordonnateurs présent à l'Élysée. Ce dernier s'interroge sur l'avenir du site à Toulouse : « La stratégie du groupe est celle de se désengager de la recherche en diminuant les investissements. Leur volonté est de diminuer la prise de risque en externalisant la recherche en amont... Toulouse est la première ville à faire les frais de cette stratégie ! »

Pourquoi le site toulousain ?
« La direction avait mesuré le nombre des investissements dans chaque pôle de compétitivité. Visiblement, l'écosystème était, selon la direction, moins favorable ici qu'à Lyon ou Strasbourg... C'est une atteinte grave au travail réalisé par les chercheurs du public et du privé. »

Comme tous les jeudis, Gisèle Verniol, adjointe à la mairie de Toulouse, participait aux « jeudis de la colère » au nom du maire, Pierre Cohen. Elle a rappelé qu'un vœu présenté lors du dernier conseil municipal du 23 novembre avait été adopté à l'unanimité « en faveur de la nomination d'un médiateur, du gel du plan de restructuration et du maintien du centre de recherche de Toulouse au sein de Sanofi. »

Hugues-Olivier Dumez
© Photo Rémi Benoit

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