Monde judiciaire : plus de 400 manifestants défilent à Toulouse

Les magistrats, avocats et fonctionnaires des tribunaux toulousains poursuivent leur mouvement de contestation à la suite des déclarations du chef de l'État dans l'affaire Lætitia. Ils se sont réunis devant le Palais de justice jeudi 10 février pour dénoncer leurs conditions de travail et les manques de moyen dont ils disposent. La suspension des audiences a été reconduite jusqu'à vendredi.Ils sont de 400 à 500, debouts sur les marches du Palais de justice, puis devant la Cour d'appel de Toulouse.

Les magistrats, avocats et fonctionnaires des tribunaux toulousains poursuivent leur mouvement de contestation à la suite des déclarations du chef de l'État dans l'affaire Lætitia. Ils se sont réunis devant le Palais de justice jeudi 10 février pour dénoncer leurs conditions de travail et les manques de moyen dont ils disposent. La suspension des audiences a été reconduite jusqu'à vendredi.

Ils sont de 400 à 500, debouts sur les marches du Palais de justice, puis devant la Cour d'appel de Toulouse. Des magistrats, des avocats, des auxiliaires de justice et même des officiers de police, qui ont rejoint le mouvement. Jeudi 10 février, ils sont tous venus crier leur colère. Comme dans la plupart des grandes villes, aucune affaire n'a été traitée aujourd'hui, que ce soit au tribunal de grande instance ou à la cour d'appel.

"Les déclarations du Président de la République sur la responsabilité des magistrats sont la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, explique Christophe Straudo, de l'intersyndicale des magistrats et fonctionnaires de justice de Haute-Garonne. Mais le système judiciaire est malade depuis de nombreuses années. Nous vivons une situation de crise complète." Pour lui, les magistrats doivent assumer les responsabilités dans leur travail, mais "il est hors de question que les politiques nous mettent tout sur le dos."

"Nicolas Sarkozy applique le principe de la présomption de responsabilité, renchérit le président d'une des chambres de la Cour d'appel de Toulouse, alors que le problème vient des lois que l'on nous demande d'appliquer et de la surcharge de dossiers que nous avons à traiter. L'an dernier, 4 millions de décisions ont été rendus en France par seulement 8 000 magistrats."

Danielle Ivanich, juge d'instruction et déléguée de l'Union syndicale des magistrats, semble dépitée : "En trente ans, c'est la première fois que je vois autant de colère et autant de gens noyés sous des tonnes de dossier à gérer. On nous dit que le budget de la Justice augmente et que cela résout tous les problèmes. Mais ceux qui pensent cela ne voient pas la réalité ou alors ils ne veulent pas la regarder en face."

En cinq ans d'activité, c'est la première fois que Françoise Bertard manifeste. L'avocate est venue manifester au nom de la séparation des pouvoirs : "Cette fois, le pouvoir politique va trop loin. Il remet totalement en cause le bon fonctionnement des institutions." Sans parler encore une fois des manques de moyens. "Nous sommes obligés de faire du bricolage au jour le jour, explique un jeune avocat. Cela vaut pour tout le monde. A Carcassonne, le juge aux affaires familiales est même obligé de s'occuper aussi de l'application des peines."

Fait inédit, les officiers de police sont venus gonfler les rangs des contestataires ce jeudi après-midi. Pour Christophe Rouget, délégué du Syndicat national des officiers de police (Snop), "les services ont de plus en plus de mal à fonctionner. Il faut vite trouver des solutions au niveau de l'État pour que nous puissions efficacement nous mettre au service des citoyens et de la justice."

Jeudi, l'intersyndicale a relayé la décision prise lors des assemblées générales tenues dans la matinée. La suspension des audiences non urgentes est suspendue jusqu'à ce vendredi 11 février. Avant de savoir quelle suite donner au mouvement, tous attendent maintenant des déclarations encourageantes de la part des hommes politiques, et plus particulièrement de Nicolas Sarkozy.

Victor Matet

En photo : les magistrats ont une nouvelle fois exprimé leur colère ce jeudi 10 février sur les marches de la Cour d'appel de Toulouse (© Victor Matet)

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