Nouvelle alerte sur la LGV Paris-Toulouse

La LGV arrivera-t-elle un jour jusqu'à Toulouse ? Les propos de la ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet inquiètent les partisans du projet de ligne à grande vitesse. Elle souhaite créer une mission pour juger de la « pertinence économique » des projets LGV et les hiérarchiser. Martin Malvy, Pierre Izard et Pierre Cohen ont aussitôt réagi dans un communiqué commun. Les Verts se félicitent au contraire de cette remise en cause du projet.
Une étude indépendante devra juger de la « pertinence économique » des LGV en projet

Le projet de ligne à grande vitesse jusqu'à Toulouse ne semble pas sur de bons rails. Les propos de Nathalie Kosciusko-Morizet, lors des Assises du ferroviaire, ne sont pas passés inaperçus. La ministre des Transports demande une étude indépendante qui jugera de la « pertinence économique » des LGV en projet. De quoi poser des inquiétudes quant au projet d'une ligne à grande vitesse jusqu'en gare de Matabiau. Rappelons que la LGV placerait la ville de Toulouse à 3h10 de Paris, contre plus de 5h actuellement. « Comment comprendre qu'aujourd'hui le gouvernement doute de la pertinence de ses propres projets ? s'interrogent dans un communiqué commun les présidents de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, du département, Pierre Izard et du Grand Toulouse, Pierre Cohen. Pour ce qui est de Tours-Bordeaux-Toulouse, l'intérêt économique et la rentabilité de cette ligne ont été démontrés à de nombreuses reprises. » Martin Malvy a ainsi indiqué que « la patience des Midi-Pyrénéens a des limites. »

Les trois élus demandent au Premier ministre de « confirmer rapidement que la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux-Toulouse constitue un seul et même projet, qu'il est inscrit dans son ensemble au programme des grandes infrastructures et que le calendrier - déclaration d'utilité publique en 2014, premiers travaux en 2017 - sera respecté. »

La fin du tout TGV ?
Un sérieux point d'interrogation demeure toutefois. Dans un courrier adressé à Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental, le Premier ministre François Fillon faisait part de son souhait d'engager une hiérarchisation dans le temps des grands projets ferroviaires. Le projet de schéma national des infrastructures de transport (SNIT) a été « élaboré avant la crise actuelle de la dette publique et devra donc être adapté au nouveau contexte économique et financier », indique-t-il dans ce courrier.

Europe Écologie - les Verts en Midi-Pyrénées, qui dénonce ce projet depuis le début, ne se dit pas surpris de ce revirement : « Si l'on veut que le TGV arrive à Toulouse, il est temps de revenir à un choix raisonnable et responsable : le réaménagement des voies existantes. » De son côté, le collectif régional Union pour la Sauvegarde des Villages applaudit des deux mains les propos de la ministre des Transports. « C'est un beau cadeau de Noël, estime Thierry Fourcassier, porte-parole du collectif. Le "tout TGV" est terminé. »

Comité de pilotage, le 9 janvier
Contacté aujourd'hui, Réseau Ferré de France semble pour sa part optimiste. « La procédure a été enclenchée et personne ne nous a dit d'arrêter le projet pour le moment », fait remarquer Frédéric Perrière, directeur des études de la mission des Grands Projets du Sud-Ouest. Le comité de pilotage doit justement se prononcer le 9 janvier 2012 concernant le coût du projet et son intérêt pour la collectivité.

Hugues-Olivier Dumez

Photo © RFF/Christophe Recoura

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