"Conciliation" et "harmonie" étaient les maîtres mots de Jean-Luc Moudenc, ce mardi matin à Toulouse Métropole, lors de l'annonce du projet culturel pour le site de Montaudran. Conciliation, parce que le maire de Toulouse est revenu sur son opposition passée à la venue de la compagnie culturelle La Machine sur le site. Harmonie, parce que le nouveau projet, baptisé "La Piste des géants" verra cohabiter un musée, dans les locaux historiques de l'Aéropostale, et les inventions de La Machine, une compagnie culturelle dirigée par François Delarozière, dans la halle prévue à cet effet.

En septembre dernier, Jean-Luc Moudenc avait pourtant qualifié de "monstruosité" ce bâtiment. "L'ampleur du premier projet était une provocation, et en cela une monstruosité, explique aujourd'hui le président de Toulouse Métropole. Mais la halle étant presque construite, si je l'affectais à la mémoire de l'Aéropostale, nous devions abandonner La Machine. Mes contestations allaient sur la méthode, pas sur les performances de cette compagnie. Je me suis demandé comment concilier les deux." Un choix pragmatique donc, et qui confirme le projet initial de son prédécesseur, PIerre Cohen. "Le projet La Machine était son intuition, je la lui reconnais", avoue Jean-Louis Moudenc.

Dans un communiqué, Pierre Cohen, le président du groupe socialiste à la mairie de Toulouse, a salué "un revirement de Jean-Luc Moudenc au bénéfice des Toulousains et de la métropole". "Avec le projet "Mémoire de l'Aérospostale" très largement engagé, nous mettions en œuvre l'histoire de l'aéronautique de Toulouse et l'avenir à travers l'innovation culturelle, écrit-il. Aujourd'hui, Jean-Luc Moudenc, en panne d'idées et d'ambition, approuve l'ensemble des propositions de François Delarozière telles que nous les avions validées."

Un rebondissement qui satisfait François Delarozière, le directeur de la compagnie culturelle La Machine : "Le mariage entre nos projets est cohérent car l'aéronautique nourrit notre imaginaire, déclare-t-il. La halle va être comme un aéroport d'où nos 200 machines décollerons pour leurs spectacles. Il n'y aura pas d'atelier, mais ce sera un lieu ouvert au public, tourné vers la piste." Quid du Minotaure, cette machine monumentale financée 2,5 M€ par Toulouse Métropole ? "Il dort dans son atelier à Reims pour l'instant, sourit mystérieusement François Delarozière, mais comme dit Borgès 'Le Minotaure n'est pas celui qu'on croît'."

Inauguration en 2018

Concernant le musée sur la mémoire de l'Aéropostale, tout reste à faire. Un comité de pilotage coordonné par le journaliste et proche de Jean-Luc Moudenc Thierry Sentous, devra réaliser un état des lieux de la tour radio et du château Petit-Espinet-Raynal, (les bâtiments historiques de l'Aéropostale), et définir le contenu muséographique. L'ouverture du musée est prévue en 2018 à l'occasion du 100e anniversaire de la première liaison Toulouse-Barcelone par l'Aéropostale. Entre la halle et celui-ci, des jardins de la Ligne devraient quant à eux voir le jour en mai 2016.

Ce nouveau lieu dédié à la mémoire de l'aviation entrera-t-il en concurrence avec le futur Aeroscopia, dont l'inauguration aura lieu janvier 2015 ? Pas le moins du monde selon Jean-Luc Moudenc : "Le site de Montaudran se limitera à l'entre-deux-guerres et aux débuts de l'aéronautique alors que celui de Blagnac est consacré à l'industrialisation et à la massification des transports aériens."

Gael Cérez