Élections au Ceser Midi-Pyrénées : pourquoi Jean-Louis Chauzy est le seul candidat à sa propre succession

Jean-Louis Chauzy, le président du Conseil économique, social et environnemental régional est pour l'instant le seul candidat à sa propre succession. Les élections au sein du Ceser se tiendront le 13 novembre prochain. Respecté et écouté, cet ancien syndicaliste bénéficie du soutien de plusieurs industriels, syndicats et ONG.
Jean-Louis Chauzy vient d'annoncer sa candidature

"Il est difficile de passer la main", reconnaît en souriant Jean-Louis Chauzy, qui vient d'annoncer sa candidature pour une nouvelle mandature à la tête du Conseil économique, social et environnemental régional. Élu en 1992 à la présidence de la deuxième assemblée régionale, l'ancien syndicaliste dresse un bilan dont il se dit satisfait : "je me suis posé en rassembleur sur les grands projets structurants du territoire". À son actif, on peut noter la réhabilitation du secteur de la chimie après la catastrophe AZF, avec la création dans quelques jours d'un cluster chimie verte, actuellement en cours de réhabilitation. C'est également à Jean-Louis Chauzy que l'on doit la création du pôle de compétitivité dédié à l'agroalimentaire, Agrimip, labellisé en 2007 et devenu Agri Sud-Ouest Innovation, auquel "personne ne croyait" selon lui. Sous l'impulsion de son président, le Ceser s'est également lancé dans la bataille pour installer la recherche universitaire hors de Toulouse, avec pour symbole l'Université Champollion d'Albi.

Enjeux de la prochaine mandature

En toute probabilité, Jean-Louis Chauzy ne passera donc pas la main. Les candidats ne se bousculent pas pour prendre son siège de président, et lui-même affirme qu'il a été amicalement poussé à se représenter. "J'ai le soutien d'Airbus, des Laboratoires Pierre Fabre, de nombreux syndicats et ONG, ce qui est réconfortant. Et j'ai l'énergie nécessaire pour me représenter." D'éventuels candidats ont cependant jusqu'au 13 novembre, jour même de l'Assemblée Plénière, pour se présenter.

Les enjeux de la prochaine mandature ? "Il faut déjà savoir que c'est un véritable challenge de faire cohabiter 62 organisations professionnelles, et d'avoir quelque chose d'utile à dire !" Principal cheval de bataille du candidat : le combat pour le redressement productif. "Il faut identifier les secteurs où les jeunes peuvent s'installer, notamment dans le secteur agroalimentaire, et se baser sur les 34 propositions du rapport Montebourg." Jean-Louis Chauzy rappelle que 400 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en Midi-Pyrénées : "ce n'est pas la faute de Paris ou Bruxelles. C'est notre responsabilité".

Autres priorités : la LGV bien sûr. "Nous sommes une machine à lutter contre le renoncement", affirme-t-il. Jean-Louis Chauzy souhaite également dresser un bilan de la RGPP (révision générale des politiques publiques) en Midi-Pyrénées, et faire en sorte que l'ensemble de la région, et pas seulement Toulouse, profite du milliard d'euros obtenu au titre des investissements d'avenir.

Le Cerser : un avis obligatoire et consultatif

Au fait, le Ceser, à quoi ça sert ? Dépourvu de tout moyen de financement, cette assemblée, représentant les "forces vives" de la région, est avant tout une force de lobbying. Créés en 1972, tous les Ceser de France seront renouvelés entre le 5 et le 20 novembre. Le Ceser Midi-Pyrénées est composé de 79 membres, représentant 62 organisations différentes, réparties en collèges : entreprises, syndicats, associations et ONG. L'avis du Ceser est consultatif mais obligatoire, notamment sur le budget de la Région, et sur tous les schémas régionaux d'aménagement et de développement du territoire (transport, numérique, contrats État-Région, etc.)

Enfin, les membres sont désignés (et non élus) pour six ans renouvelables, sur proposition du secrétaire général des affaires régionales (relié à la préfecture). Les dernières nominations ont été communiquées par arrêté le 30 octobre dernier. Parmi les personnalités du monde économique régional, font partie du Ceser : Pierre Gache (Gache Chimie), Jean Luminet (UIMM), Cécile Ha Minh Tu (Airbus), Pierre Requier (Incubateur Midi-Pyrénées) ou encore Serge Atia (Centre des jeunes dirigeants).

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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