Législatives, l'affrontement Alain Fillola / Jean-Luc Moudenc sur la 3e circonscription de Haute-Garonne

Alain Fillola, maire PS de Balma a officialisé, avec l'appui du PRG, sa candidature sur la 3è circonscription de la Haute-Garonne, une circonscription pourtant réservée par le PS à François Simon, EELV. A droite, Jean-Luc Moudenc, UMP, se réjouit de cette dissidence. Cet affrontement est symptomatique des luttes d'influences au sein de la majorité présidentielle et de la future bataille pour les municipales à Toulouse.

Cinq jours après le second tour de l'élection présidentielle, la guerre est déclarée sur le front des élections législatives des 10 et 17 juin. Dans le département de Haute-Garonne, la 3e circonscription est à suivre particulièrement.

Alain Fillola, maire PS de Balma a annoncé officiellement aujourd'hui sa candidature dissidente. Sur cette circonscription le Parti socialiste ne présente pas de candidat. Elle est en effet réservée depuis plusieurs mois à Europe Ecologie Les Verts (EELV) au titre du « contrat de mandature » signé en novembre dernier. Alain Fillola choisit donc de passer outre et d'affronter le candidat officiellement investi par son propre parti, François Simon, candidat EELV.

Le maire de Balma et conseiller général de Haute-Garonne, assure que son adversaire n'est pas François Simon mais bien Jean-Luc Moudenc, candidat UMP sur la 3e circonscription et ancien maire de Toulouse. « Cette circonscription a été taillée pour un candidat UMP, Jean-Luc Moudenc est un adversaire redoutable, avec l'objectif de reconquérir la mairie de Toulouse et même par effet d'entrainement celle de Balma. »

Selon Alain Fillola, François Simon n'a « pas la surface politique » pour battre Jean-Luc Moudenc. Celui qui est aussi vice-président du Grand Toulouse en charge de l'Aménagement, n'a pas manqué de souligner le parcours politique de François Simon. « Il a refusé d'appeler à voter Pierre Cohen aux élections municipales de 2008, il avait alors quitté le PS pour une liste altermondialiste », pointe le maire de Balma.

A quelques mètres du centre culturel de Balma où Alain Fillola a organisé sa conférence de presse, Jean-Luc Moudenc avait invité également les journalistes quasiment au même moment pour donner son sentiment. Le président de l'UMP 31 s'est réjoui de cette candidature. « François Hollande est élu depuis 5 jours et sa majorité présidentielle se divise déjà. La division provoquée par l'individualisme du maire de Balma peut nous permettre de gagner », assène Jean-Luc Moudenc qui aura lui même face à lui la candidate du Parti Radical Laurence Massat.

Alain Fillola explique lui : « Jean-Luc Moudenc sait que je suis le plus dangereux. L'idéal aurait été pour lui d'affronter François Simon ».

Le président de l'UMP 31 a bien dans le viseur les élections municipales de 2014. « Je n'en ferai pas mon thème essentiel. Mais c'est une occasion pour les Toulousains de montrer qu'ils ne sont pas satisfaits de la politique menée par la municipalité, ce vote aura bien une signification municipale. »

Un accord avec le PRG

Alain Fillola avant d'affronter Jean-Luc Moudenc, se préoccupe de la réaction de son propre camp. « J'ai exposé mercredi soir mon cas au conseil fédéral du Parti socialiste et j'ai été applaudi. J'ai reçu des mots d'encouragements. J'ai vu que le premier secrétaire fédéral a parlé dans la presse d'exclusion mais c'est son rôle », commente le candidat.

Pour l'heure il assure n'avoir pas encore reçu de notification pour une éventuelle exclusion. Si c'est le cas, il se présentera non pas sous l'étiquette « Majorité présidentielle » mais choisira un vocabulaire qui y ressemble.

Alain Fillola a néanmoins le soutien du Parti radical de gauche (PRG). « Nous avons eu une longue discussion avec Jean-Michel Baylet et nous avons convenu d'un accord avec le PRG », explique t-il. La suppléante d'Alain Fillola est donc Cécile Ramos, membre du PRG et adjointe au maire de Toulouse en charge des seniors.

Le score de Nicolas Sarkozy à Balma qui l'a emporté dans la ville avec 50,71% des voix reste néanmoins dans les esprits. Alain Fillola estime qu'au deuxième tour, si il y a une triangulaire avec François Simon, l'un des deux devra se retirer. Si il n'envisage pas d'être battu, Alain Fillola revient à la raison même de sa candidature. « Je ferai tout pour battre Jean-Luc Moudenc ».

Wilfried Pinson

Photo © Remi Benoit

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