Régionales : ce qu'attendent les patrons d'Occitanie du prochain président

À une poignée de jours du premier tour des élections régionales en Occitanie, comme partout en France, La Tribune a sondé les syndicats patronaux et la CCI pour connaître leurs attentes vis-à-vis des candidats et de celui ou celle qui prendra la tête de la collectivité dès le 27 juin. Décryptage.
Samuel Cette (CPME Occitanie), Alain Di Crescenzo (CCI Occitanie) et Sophie Garcia (MEDEF Occitanie) attendent du changement dans l'accompagnement économique des entreprises après les élections régionales en Occitanie.
Samuel Cette (CPME Occitanie), Alain Di Crescenzo (CCI Occitanie) et Sophie Garcia (MEDEF Occitanie) attendent du changement dans l'accompagnement économique des entreprises après les élections régionales en Occitanie. (Crédits : Rémi Benoit)

À l'occasion de notre sondage exclusif du 1er juin, La Tribune a également sondé avec l'IFOP les sujets prioritaires des électeurs de la région Occitanie, à quelques semaines des élections régionales. Si la santé est tout à fait prioritaire pour 79% d'entre eux, tout comme la lutte contre la délinquance (73%), ce sont bien l'éducation et la formation qui complètent le podium (72%). Rien d'étonnant dans une région où le taux de chômage de la population active est le second plus élevé de France derrière la Corse.

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Preuve de son importance, c'est un sujet que se sont emparés les représentants des syndicats patronaux de la région. Pour cela, le Medef Occitanie a fourni aux principaux candidats une liste de grands axes prioritaires émanant d'ateliers en interne réalisés avec ses adhérents. Dans le compte-rendu de ce travail, figurent le besoin d'unifier toutes les plateformes de mise en relation des apprentis ou stagiaires avec les entreprises, en les repensant pour ne faire plus qu'une, ou encore celui de soutenir les investissements des entreprises de formation, positionnées sur des métiers porteurs. Ainsi, "contribuer au développement économique par la formation", est l'une des priorités du prochain président de région selon l'instance patronale et de sa présidente Sophie Garcia. Une vision également partagée par la CPME Occitanie.

"Les entreprises dites du réel ont souvent plus de mal à s'intégrer à un écosystème, car généralement plus indépendantes, et donc à ce titre vous devez traiter leurs problématiques d'emploi tout d'abord sous l'aspect de la formation et du perfectionnement personnel, qui développe l'employabilité (des salariés en poste, mais aussi des personnes à la recherche d'un emploi", avait notamment déclaré son président Samuel Cette, lors du débat organisé par La Tribune, le 1er juin.

La fin d'une économie post-Covid sous perfusion interroge

Alors que la région Occitanie se trouve être la seconde être la seconde région de France en nombre de dossiers lauréats d'une partie des 100 milliards d'euros de France Relance, le tissu économique s'interroge sur la fin du "quoi qu'il en coûte", où les conseils régionaux auront un grand rôle à jouer, seule collectivité pouvant fournir directement des aides économiques aux entreprises.

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"80% des entreprises ont reporté de 12 mois leur décision sur ce qu'elles allaient faire de leur PGE... Mais il ne faut pas oublier que le prêt garanti par l'État c'est de la dette et non de la trésorerie. Face à cette situation, nous proposons un système voire un fonds pour mettre en oeuvre un dispositif de cautionnement et de garanties, avec des fonds publics et privés d'ailleurs, pour rassurer les banques et les investisseurs privés quand nous aurons besoin de fonds pour investir et relancer nos outils de production. Le conseil régional a cette possibilité d'action !" lance Sophie Garcia.

Au-delà de cette proposition, le Medef Occitanie demande un dispositif de subventions à l'investissement post-PGE pour les entreprises à faible marge, ou encore des avances remboursables pour favoriser l'investissement comme il en a existé sous le mandat qui s'achève et même "des dispositifs pour renforcer les fonds propres". Par ailleurs, beaucoup de candidats se sont positionnés, d'une manière ou d'une autre sur l'instauration de critères pour bénéficier de ces futures aides, ou plutôt leur renforcement, un point qui fait grincer des dents beaucoup de dirigeants.

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"À propos du développement des entreprises, arrêtons avec le concept de la relocalisation quand on sait que notre pays brille par le plus fort taux de prélèvement obligatoire. Il faut promouvoir le développement des entreprises par un développement raisonné. Et pour arriver à cela, il faut faire très attention quand on parle de conditionnalité des aides car derrière, ce sont des milliers d'emplois qui peuvent être en jeu (...) Nos chefs d'entreprises d'entreprises sont des chasseurs d'activité et non pas des chasseurs de prime", met en garde Samuel Cette.

Un Plan Marshall pour l'Occitanie ?

L'enjeu des aides post-Covid ? Ne pas mettre à mal la relance économique dans une région qui a déjà bien plus souffert que les autres du fait de la prédominance de l'industrie aéronautique sur son territoire. En partenariat avec l'antenne régionale de la Banque de France, la CCI Occitanie estime dans une étude révélée il y a quelques semaines une croissance de l'économie d'Occitanie de +4,2% en 2021. "Mais il faudra quatre ans pour retrouver le niveau d'activité d'avant crise ! C'est terrible ! On a le temps de mourrir", s'inquiète Alain Di Crescenzo, le président de la CCI Occitanie.

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"Nous allons avoir une reprise en 'K'. Nous aurons des secteurs qui vont retrouver leur niveau d'activité assez rapidement, comme l'industrie, les commerces, les services et la construction. De l'autre côté, nous aurons sur la pente descendante, les hôtels et les restaurants, l'événementiel, le tourisme et la culture. Nous aurons incontestablement une fracture et la question que nous devons nous poser tous ensemble c'est comment redresser cette branche du bas car ça sera un marathon...", ajoute l'entrepreneur, porte-parole des entreprises d'Occitanie.

Selon lui, l'une des premières choses à mettre sur pied en Occitanie serait "un plan Marshall pour l'économie régionale", qui consisterait à soutenir l'investissement, l'exportation, la numérisation des entreprises et l'attractivité du territoire.

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