"Il y a davantage une part de responsabilité collective plutôt que d'intérêt personnel" (Aurélien Pradié, LR)

ENTRETIEN. La tête de liste du parti Les Républicains pour les élections régionales en Occitanie revient, pour La Tribune, sur les motivations de sa candidature. Il place cette dernière sous le signe du courage et de la clarté.
Aurelien Pradié est la tête de liste du parti Les Républicains pour les élections régionales en Occitanie.
Aurelien Pradié est la tête de liste du parti Les Républicains pour les élections régionales en Occitanie. (Crédits : Rémi Benoit)

La Tribune - Votre nom circule depuis plusieurs mois, avec d'autres, pour mener la liste du parti Les Républicains à l'occasion des élections régionales en Occitanie. Pourquoi avoir pris autant de temps ?

Aurélien Pradié - Il y a deux raisons principales. Tout d'abord, je suis une personne qui a besoin de réflexion avant de prendre un tel engagement, contrairement à d'autres qui s'engagent sur un coup de tête et tentent un coup politique. Il n'y a pas eu d'hésitation mais une réflexion sur plusieurs mois. Par ailleurs, je veux que ma candidature soit une candidature de rassemblement, donc il était important pour moi d'avoir le soutien des élus locaux. Dans cette démarche, j'ai été encouragé par Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, mais aussi par d'autres élus locaux qui s'exprimeront dans les jours à venir. Les habitants du Lot me soutiennent tout autant dans cette bataille et c'était un élément important pour moi.

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Au-delà de l'adhésion que peut susciter votre candidature sur le terrain, ne craignez-vous pas d'avoir un espace politique trop restreint pour espérer quoi que ce soit, entre un ancien LR sous l'étiquette RN et un candidat centriste qui a quitté aussi votre parti en 2017 ?

Nous sommes dans un moment politique où le courage et les valeurs doivent redevenir essentiels. Je ne supporte pas les uns et les autres qui se cachent derrière leur petit doigt, entre ceux du RN qui osent à peine dire qu'ils sont du RN et un candidat LREM qui semble avoir du mal à dire qu'il est LREM. Je suis désolé de le dire ainsi, mais ce qui tue la politique de notre pays aujourd'hui, c'est le bas des focus. En Occitanie, les électeurs auront le choix entre les girouettes, les opportunistes et le choix de la clarté. Je suis convaincu que mon positionnement peut rassurer les électeurs.

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D'après les premiers sondages, vous êtes classé en troisième position avec 13 à 14% des intentions de vote, bien loin des deux favoris sur le papier, à savoir la présidente socialiste sortante Carole Delga, et le candidat RN Jean-Paul Garraud, qui tournent autour des 25 points. Qu'espérez-vous dans ces conditions ?

Pour moi, c'est une manière de lancer une relation de confiance et durable avec les habitants de toute l'Occitanie, comme j'ai pu le faire jusqu'à présent avec les habitants du Lot. Reconnaître que la bataille en Occitanie sera difficile est aussi une manière de faire preuve d'humilité. Avec les habitants de cette région, il faudra prendre le temps de se connaître. La politique est une affaire de temps long.

Si nous pouvons voir votre candidature comme une prise de position pour le futur et pourquoi pas 2026, votre nomination n'est-elle pas aussi un moyen de faire barrage au Rassemblement National, qui peut arriver en tête en Occitanie au soir du premier tour de ces élections régionales ?

Je veux être franc, dans cette décision, il y a davantage une part de responsabilité collective plutôt que d'intérêt personnel. Dans cette élection, je n'ai que des coups à prendre j'ai envie de dire, mais à 34 ans, ce sera aussi pour moi l'occasion d'apprendre au cours de cette expérience fabuleuse. Enfin, je suis un républicain et je refuse que notre camp politique soit remplacé par le Rassemblement National, en Occitanie et partout ailleurs.

N'était-il pas plus simple de faire une alliance avec LREM, comme pour les élections municipales à Toulouse à travers Jean-Luc Moudenc, ou comme cela semble se profiler pour les élections départementales en Haute-Garonne ? Ou ce scénario était-il impensable à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle ?

Les électeurs sont attentifs aux positionnements de chacun et je peux vous l'assurer, il n'y aura pas d'accord d'appareil politique pour notre parti dans ce scrutin, je veux être clair à ce sujet. Je mène désormais une liste de rassemblement et notre porte sera grande ouverte aux individus pour leur talent et non pas pour leur étiquette politique.

En tant que candidat maintenant, quel est votre regard sur la gestion de la région Occitanie par Carole Delga ?

Tout d'abord, il y a un sujet autour de la gestion à proprement parlé de la collectivité et de ses coûts. Carole Delga a échoué sur ce sujet alors que la fusion des deux régions devait permettre de générer des économies. Je prends deux exemples. Tout d'abord, chaque assemblée plénière coûte au moins 100.000 euros à la collectivité car nous sommes dans l'obligation de louer une salle adaptée au nombre d'élus étant donné que la présidente actuelle refuse de réaliser les aménagements nécessaires sur l'un des deux hémicycles. Autre illustration, la région Occitanie fait aujourd'hui l'objet d'un taux d'endettement évalué à 48%, ce qui va poser un problème pour lancer de nouveaux plans d'investissement. Donc la première des choses à faire, en cas de victoire, sera de mettre de l'ordre dans la gestion de la région.

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Par ailleurs, cette région, malgré son énorme potentiel, est très faible sur l'innovation et il n'y a aucun élan pour l'économie. La région se contente d'accompagner sagement et timidement l'économie. Elle n'est pas la locomotive qu'elle devrait être. De plus, il y a un important travail à faire sur la protection des personnes à travers la sécurité, l'emploi, la santé, la jeunesse, ou encore l'alimentaire. Par exemple, je souhaite faire du handicap une grande cause régionale. Mais nous aurons bientôt des propositions concrètes sur tous ces sujets.

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