Municipales : Archipel Citoyen dévoile sa politique des transports pour Toulouse

Prolongement du tramway et du téléphérique urbain, développement d'un réseau cyclable sécurisé, voie sur la rocade réservée aux bus et création d'un réseau RER, sans oublier le report du projet de troisième ligne de métro... Archipel Citoyen a présenté, mardi 3 mars, son "plan d'urgence des transports" pour Toulouse. Sa tête de liste EELV, Antoine Maurice, veut ainsi "inverser la tendance", par rapport à la politique en la matière du maire sortant qui favorise les émissions polluantes. Analyse.
La tête de liste d'Europe Écologie Les Verts d'Archipel Citoyen à Toulouse, Antoine Maurice, estime son nouveau PDU autour du milliard d'euros.
La tête de liste d'Europe Écologie Les Verts d'Archipel Citoyen à Toulouse, Antoine Maurice, estime son nouveau PDU "autour du milliard d'euros". (Crédits : Rémi Benoit)

Si un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans l'agglomération toulousaine proviennent des logements, et notamment des passoires énergétiques, la grande majorité des deux tiers restants trouve sa source dans les transports. Face à ce constat, la municipalité sortante a acté la mise en œuvre d'un Plan de Déplacements Urbains (PDU, document qui fixe la politique transport d'un territoire) d'un montant de près de 4 milliards d'euros, comprenant notamment la mise en service d'une troisième ligne de métro à Toulouse.

"Le Plan de Déplacements Urbains à horizon 2030, actuel, se montre incapable d'absorber les futurs besoins et induit une augmentation de 9% des émissions de gaz à effet de serre malgré les progrès technologiques. Ce résultat constitue la preuve de l'irresponsabilité de celles et ceux qui l'ont porté (le maire sortant, Jean-Luc Moudenc, ndlr). Notre projet porte sur des mesures courageuses et à même d'inverser cette tendance", analyse l'écologiste Antoine Maurice qui mène la liste du mouvement citoyen pour les élections municipales à Toulouse.

Lui et son mouvement prévoient ainsi de réviser le PDU actuellement en vigueur pour mettre entre parenthèse sa mesure phare : la troisième ligne de métro à Toulouse estimée à 2,3 milliards d'euros. Si Antoine Maurice a partagé à de nombreuses reprises son hostilité face à ce projet, il a annoncé lors du débat organisé par La Tribune, jeudi 27 février, qu'il "ne serait pas le maire de Toulouse qui arrêtera le projet". En effet, il opte plutôt pour un report sur le mandat 2026-2032.

"Ce projet ne résoudra pas les problèmes de mobilité des Toulousains. Surtout, il faut arrêter avec ce calendrier insincère qui met en avant une date de mise en service à la fin de l'année 2025. Même des candidats qui viennent de la municipalité sortante disent que c'est intenable et évoquent une entrée en service en 2028 au mieux", remarque le candidat issu du parti EELV

Le prolongement du téléphérique urbain jusqu'à Malepère

En l'échange de ce report, Antoine Maurice propose aux Toulousains le prolongement du tramway "jusqu'au moins la gare Toulouse-Matabiau", en provenance du Palais de Justice, d'ici 2024. À même échéance, le candidat, donné second au 1er tour selon un récent sondage, promet un prolongement du téléphérique urbain, qui doit entrer en service dans quelques mois, jusqu'à Malepère via Montaudran car "ce sont des quartiers amenés à accueillir beaucoup d'habitants à l'avenir". Par ailleurs, Antoine Maurice prévoit avec son futur PDU le prolongement de la ligne B du métro jusqu'à Labège.

Ses mesures phares et projets structurants seraient accompagnés d'un "renforcement de la fréquence et de l'amplitude horaire sur l'ensemble du réseau bus de Tisséo", dès 2021. Par la suite, la tête de liste d'Archipel Citoyen et élu municipal sortant, veut amplifier la mise en service des bus Linéo (bus à haut niveau de services qui circulent sur des parcours optimisés). "Ils devront s'étendre plus loin en périphérie, jusqu'à Fenouillet, Frouzins et Pechbonnieu", illustre-t-il notamment. De plus, Antoine Maurice souhaite que ces bus "express" aient la voie de droite de la rocade toulousaine réservée à leur circulation, comme l'expérimente actuellement Bordeaux.

Quant aux modes doux, comme les vélos, Archipel Citoyen veut développer la piétonisation du centre-ville de Toulouse et des cœurs de quartier, en abaissant la vitesse à Toulouse à 30 km/h, afin de faire de "Toulouse une ville apaisée". Ces mesures s'accompagneront d'un budget d'investissement de 500 millions d'euros sur 10 ans pour la création d'un réseau cyclable sécurisé de 1 000 km. "Le stationnement des vélos sera rendu possible par l'emplacement de 10 000 arceaux d'ici la fin du prochain mandat", précise Antoine Maurice.

Le RER Toulousain dès 2025

Par ailleurs, Antoine Maurice prévoit pour 2025 "la finalisation" de la 1ère ligne du RER Toulousain, connectant Castelnau d'Estrétefonds à Baziège, avec un train toutes les 15 minutes en heures de pointe. Avant cela, le candidat compte aménager les haltes et gares sur la métropole "pour y organiser de véritables pôles d'échanges multimodaux". Afin de mettre en oeuvre ce nouveau réseau ferroviaire, Archipel Citoyen veut revoir la gouvernance des transports à Toulouse.

"Nous programmons de contribuer activement à la création d'une autorité des transports regroupant tous les acteurs institutionnels concernés, le monde économique ainsi que les représentants des usagers et des riverains. Ainsi, l'ensemble des besoins de déplacement et des contraintes liées aux mobilités sur Toulouse et son agglomération sera considérés", estime Antoine Maurice.

Ce dernier estime l'ensemble de ce nouveau Plan de Déplacements Urbains (PDU) "autour du milliard d'euros". Pour le financer, Archipel Citoyen mise sur le report de la troisième ligne de métro qui va permettre de dégager deux à trois années de capacités d'investissement de Tisséo à très court terme (150 à 200 millions d'euros selon eux). Enfin, l'autre ressource financière proviendra de l'abandon du projet de LGV Bordeaux-Toulouse. "Nous sommes pour la mise en place du TGV, grâce aux aménagements ferroviaires au nord de Toulouse, aujourd'hui bloqués car connectés au projet de LGV pour laquelle nous ne sommes pas favorables", lance Antoine Maurice. Avec cette initiative, le candidat compte réinjecter dans son PDU "les centaines de millions d'euros" que Toulouse Métropole aurait dû engager dans ce "projet chimérique".

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