Municipales : une partie de la gauche espère l'unité face à deux blocs distincts

À Toulouse, la gauche est plus que jamais fracturée à seulement six mois des prochaines élections municipales. Ainsi, une partie de celle-ci, portée notamment par Génération-S et l'ancien maire de Toulouse Pierre Cohen, tente le tout pour le tout afin de s'unir avant le premier tour. Pendant ce temps, Archipel Citoyen poursuit son processus de composition d'une liste citoyenne.
L'ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, se pose en trait d'union pour la gauche dans l'optique des élections municipales de 2020.
L'ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, se pose en trait d'union pour la gauche dans l'optique des élections municipales de 2020. (Crédits : Rémi Benoit)

En même temps que la rentrée politique du président (PS) du Département de Haute-Garonne, Georges Méric, où il appelait à une union de la gauche aux prochaines municipales à Toulouse, deux autres partis de gauche faisaient un appel similaire. Il s'agit des partis de gauche Génération-S, dont fait partie Pierre Cohen, et de Gauche Démocratique et Socialiste, qui ont adressé une lettre ouverte aux partis pour "un rassemblement des forces de gauche, écologistes et citoyennes. Au mercredi 2 octobre, cet appel a recueilli un peu moins de 500 signatures. Un chiffre suffisant pour ne pas décourager ses auteurs.

"Nous ne nous résignons pas à construire une liste unitaire à Toulouse pour que cette ville rebascule à gauche ! Ces gauches ne sont pas irréconciliables mais l'union doit se faire avant le premier tour du scrutin pour enclencher une véritable dynamique", estime Thierry Cotelle, du mouvement Gauche Républicaine et Socialiste et conseiller régional d'Occitanie.

"Nos trois projets sont compatibles", ajoute Isabelle Hardy, présidente du groupe Génération-S au conseil municipal de Toulouse. En effet, en plus de ces deux partis qui travaillent sur un projet qu'ils présentent comme "social et écologique", les deux autres blocs sont représentés par Nadia Pellefigue appuyée par son mouvement UNE, le PS et le PRG d'un côté, et de l'autre le mouvement Archipel Citoyen, soutenu par Europe Écologie Les Verts, des dissidents du PS, La France Insoumise, Place Publique et d'autres.

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 Des ateliers... pour rien ?

"Nous observons que la démarche portée par une candidate (sans nommée Nadia Pellefigue, ndlr) et celle portée par Archipel Citoyen sont en train de s'éloigner et d'acter qu'il y aura au moins deux listes de gauche au premier tour des élections municipales à Toulouse, en mars 2020. Mais nous avons encore espoir de ne faire qu'un. On va y arriver... La pression des Toulousains sera trop forte pour que la situation reste ainsi", analyse Pierre Cohen, l'ancien maire de Toulouse et membre de Génération-S.

Dans les faits, tout reste possible car le dialogue n'est pas rompu. Jusqu'à la fin du mois d'octobre, trois groupes de travail réunissant tous les partis de gauche, de tous les blocs, vont travailler chacun sur une des questions suivantes : le mécanisme de création d'une liste commune, l'organisation d'une grande réunion publique en octobre et sur l'élaboration d'un programme commun.

Malgré cette démarche collective, en parallèle, Nadia Pellefigue avance avec ses soutiens de son côté et Archipel poursuit son processus de désignation d'une liste citoyenne.

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Génération-S et la Gauche Républicaine et Socialiste veulent s'entendre avec Archipel

Pas plus tard que jeudi 3 octobre, le mouvement citoyen a annoncé les noms des 50 femmes et 50 hommes qui ont reçu le plus de soutiens lors de la votation en ligne qui a réuni 3 000 votants.

"Du centre-ville, des faubourgs, de tous quartiers, ces 100 habitant·e·s de Toulouse ont tous fait le choix d'être acteur·rice·s de changements majeurs de notre ville. Face à celles et ceux qui pensent que l'écologie consiste uniquement à arrêter les pesticides sur les trottoirs, que la démocratie se règle à coup de grand-messe sans discussion dans les quartiers, que le vivre ensemble est la multiplication des arrestations par 7, et que la justice sociale n'existe pas, nous répliquons avec 50 citoyennes et 50 citoyens, investis pour leur ville au travers d'associations, mouvements, syndicats, partis, comités de quartiers ou simplement parce qu'ils ont l'idée d'un "Toulouse en commun"", présente le communiqué dans lequel sont cités les 100 retenus.

Ainsi, le 19 octobre, Archipel Citoyen, annoncera parmi eux les 46 personnes retenues pour rejoindre les 23 tirés au sort par le mouvement. Ce qui fera dès 69 noms et donc la composition d'une liste pour les élections municipales. Néanmoins, les militants ne savent pas encore comment vont être désignés les 46 candidats de leur liste. De plus, Pierre Cohen espère toujours avancer avec eux et Nadia Pellefigue.

"Nous leur demandons non pas de désigner 69 candidats mais une partie de la liste de la manière qu'ils souhaitent, et de laisser le restant des places aux autres partis de gauche qui se les répartiront de manière équilibrée", lance le prédécesseur de Jean-Luc Moudenc. Les prochaines semaines risquent donc d'être encore mouvementées à gauche...

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