Région : ceux qui vont compter dans la nouvelle génération Delga

Depuis le début de sa campagne pour les élections régionales, la socialiste Carole Delga s'est entourée d'une nouvelle génération de politiques, certains issus de la société civile et d'autres qui étaient déjà élus. Ils vont désormais conseiller, voire influencer la future présidente de région. Qui sont ces "jeunes" qui vont compter dans la gouvernance du nouveau Conseil régional ?

Certains occupent le terrain médiatique, d'autres travaillent dans l'ombre, d'autres encore sont présents sur les photos en toutes circonstances. Depuis plusieurs semaines, un trombinoscope inédit se dessine autour de Carole Delga, la future présidente de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Élus, amis, stratèges : les proches de la socialiste ont au moins un point commun : ils sont jeunes ou novices en politique.

Carole Delga elle-même avait à peine 36 ans quand elle a été repérée par Martin Malvy.

"Elle a à son tour envie de donner sa chance à des jeunes, estime Clément Prunières, le coordinateur-adjoint de sa campagne tout juste âgé de 30 ans. Très très exigeante ce qui peu être vu comme un défaut par ses collaborateurs mais comme une qualité en politique, Carole Delga aime s'entourer des gens bosseurs et loyaux. Elle fait très vite confiante mais elle peut aussi être facilement déçue. Il faut quotidiennement lui prouver sa fidélité".

Tour d'horizon des (jeunes) personnalités qui ont acquis sa confiance.

John Palacin

john palacin

© photo DR

John Palacin, 37 ans, est une nouvelle figure de la politique régionale, mais il n'est pas inconnu en Haute-Garonne. Vice-président de la Communauté des communes du pays de Luchon, il est conseiller municipal de Bagnères-de-Luchon. Directeur de campagne d'Arnaud Montebourg pendant les primaires à gauche en 2011, ce jeune énarque a été conseiller au cabinet du l'ex-ministre de l'Économie jusqu'à ce que ce dernier quitte Bercy en 2014. Fonctionnaire du ministère des Finances, John Palacin a connu Carole Delga en tant que conseillère régionale puis députée et à Bercy, où ils ont noué des liens solides. "Elle m'a demandé de gérer la coordination politique de sa campagne. J'étais donc colistier et conseiller de campagne", explique-t-il. L'entourage de la socialiste évoque la "grande confiance" qu'elle place dans ce nouvel élu. Spécialiste du développement économique, John Palacin s'intéresse notamment aux questions de tourisme et d'aménagement du territoire.

Nadia Pellefigue

Nadia Pellefigue, vice-présidente du Conseil regional de MP

© photo Rémi Benoit

Nadia Pellefigue a 37 ans et presque autant d'années en politique. L'ex-vice-présidente de la région Midi-Pyrénées en charge des Finances, de l'Enseignement supérieur et de l'égalité femmes / hommes est non seulement un pur produit du PS local (elle a été première secrétaire fédérale déléguée de la fédération socialiste de Haute-Garonne), mais également une fidèle de Martin Malvy. "Amie" de Carole Delga, elle était troisième sur la liste menée par la socialiste lors des régionales et il fait peu de doutes que cette Toulousaine prendra en charge une vice-présidence. Reprendra-t-elle l'Enseignement supérieur ? Rien n'est moins sûr puisque plusieurs universitaires, comme Bertrand Monthubert, Marie-France Barthet et Nathalie Mader, font partie des élus.

"Chacun sera là où il est le meilleur, la question de concurrence des portefeuilles ne se pose pas. Je n'ai aucune anxiété à ce sujet car toutes les compétences m'intéressent", affirme-t-elle.

Pendant la campagne, Nadia Pellefigue a représenté Carole Delga à de nombreuses reprises auprès des médias et s'est chargée des relations avec les partenaires politiques. Elle a aussi suivi de très près le processus de fusion des deux régions (notamment sur la concordance des systèmes de paiements). Celle qui défend corps et âme le bilan de Martin Malvy en tant qu'élue sortante, prône dans le même temps "une nouvelle façon de faire de la politique". Contradictoire ? "Non, assure-t-elle, car chaque mandat est une époque différente. Nous ouvrons une nouvelle époque où la proximité est sera un véritable enjeu démocratique. Le fil rouge, c'est l'égalité entre territoires, en hommes et femmes, entre riches et pauvres, etc. C'est le marqueur de la gauche".

Après les finances, Nadia Pellefigue prendra en charge le développement économie, la recherche, l'innovation et l'enseignement supérieur. Une vice-présidence stratégique.

Nathalie Laval Mader

nathalie mader

© photo DR

Alors que Nadia Pellefigue présente un profil très "politique", Nathalie Mader, maître de conférence de droit public à l'Université Toulouse 1 Capitole, représente un profil plus "citoyen". Cette universitaire de 47 ans s'était déjà engagée en politique à l'occasion des municipales à Toulouse : elle occupait la 44e place sur la liste du PS Pierre Cohen. À l'époque, elle refusait la notion d'engagement politique, pour préférer celle d'engagement citoyen. Aujourd'hui, elle affirme : "l'éducation est la colonne vertébrale de mon engagement professionnel. En entrant en politique, je passe de la théorie universitaire à la décision politique".

Selon les proches de Carole Delga, Nathalie Mader a fait une très bonne campagne en Haute-Garonne, et sa bonne position sur la liste témoigne de la confiance que lui accorde la future présidente. "Nous ne sommes pas amies, mais nous avons appris à nous connaitre. J'admire beaucoup Carole Delga", confie la nouvelle élue, qui ajoute "je n'ai pas besoin de la politique pour vivre, ce qui me laisse une certaine liberté". Son petit plus : sa connaissance du droit des collectivités. Nathalie Laval Mader est en effet responsable d'un master sur les collectivités territoriales. Son réseau est solide parmi les cadres territoriaux et élus locaux. Sa culture administrative n'est pas étrangère à sa 5e place sur la liste.

Clément Prunières

clement prunieres

© photo DR

Clément Prunières, 30 ans, était le coordinateur-adjoint de la campagne de Carole Delga et son chef de cabinet au gouvernement. Né à Montpellier, il a baigné très tôt dans la politique puisque son père était conseiller municipal d'un village au nord de la métropole. "J'ai des souvenirs de réunions politiques, de meetings, notamment pendant la campagne présidentielle de 1995 quand j'avais 10 ans", confie-t-il. Clément Prunières a commencé son engagement politique après le bac lors de ses études au sein de l'Institut d'Études politiques d'Aix-en-Provence puis à la Sorbonne à Paris. Il intègre pendant quelques mois le groupe socialiste de la Ville de Paris avant de devenir en 2010 directeur de cabinet adjoint de l'Association des départements de France (ADF).

C'est par un ami commun qu'il rencontre Carole Delga, en quête d'un chef de cabinet lorsqu'elle devient secrétaire d'État au commerce en juin 2014. "Nous nous étions déjà croisés lors de réunions politiques puisque nous étions dans le même courant, proche de François Hollande", se rappelle Clément Prunières. En juin dernier, il devient le coordinateur de campagne adjoint de la candidate socialiste. "Je me suis occupé de gérer son agenda et ses déplacements. Sur le terrain, j'étais un peu l'homme à tout faire : relations presse, logistique, préparation des déplacements avec les élus locaux". Un poste au cabinet de la Région serait une suite logique à l'ascension du jeune montpelliérain.

Bertrand Monthubert

Bertrand Monthubert, président de l’université Toulouse III – Paul Sabatier

© photo Reuters

Ils se connaissent depuis quelques années, mais le rapprochement entre Carole Delga et Bertrand Monthubert s'est opéré au printemps dernier. "Je me retrouve dans son engagement régional et son approche", explique l'ancien président de l'université Paul-Sabatier de 45 ans. Convaincu de s'impliquer dans le jeu politique par l'enjeu de la fusion et la lutte contre le Front National, Bertrand Monthubert échange régulièrement avec la future présidente pour "essayer de lui apporter des idées pour concevoir les pratiques régionales" sur l'enseignement supérieur, la recherche et le monde économique. Pour autant, le mathématicien ne souhaite pas être vu comme "l'un de ceux qui a l'oreille de...".

"Les choses sont plus complexes, plus collégiales, précise-t-il. Nous sommes un certain nombre à pouvoir dire des choses à Carole, mais elle sait marier les points de vue de gens historiquement proches et d'autres plus récents. Elle est très attentive à ne pas s'appuyer sur un réseau trop étroit et midi-pyrénéen."

Conseiller spécial du secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Thierry Mandon, Bertrand Monthubert se dit prêt à prendre des responsabilités si on en lui confie. "Je veux aider Carole Delga autant que possible, promet-il. Elle aura besoin d'avoir des gens sur qui compter pour se concentrer sur l'essentiel."

Kamel Chibli

Kamel Chibli

© photo DR

Tête de liste en Ariège, Kamel Chibli est l'homme des réseaux associatifs. Chargé pendant la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2008 de mobiliser l'électorat populaire, l'ancien adjoint au maire de Lavelanet Jean-Pierre Bel a mis son expérience au service de Carole Delga avec la même ferveur. "En mars dernier - alors que je me battais pour être tête de liste en Ariège - je lui ai dit que je la soutiendrai car elle était la personne de la situation pour renouveler la classe politique, raconte-t-il. J'ai activé mes réseaux qui n'ont rien à voir avec la classe politique et j'ai redoublé d'efforts pour ne manquer aucun village de mon département pendant la campagne."

Reconnu pour son énergie, le nouvel élu régional promet une "campagne permanente" pendant le mandat à venir. "Pour mettre en œuvre une démocratie participative et recréer du lien avec les citoyens, il faut être présent dans tous les cantons, s'exclame-t-il. L'élu ne doit plus être seulement un coupeur de ruban (d'inauguration, NDLR), il doit consulter les mouvements associatifs, sportifs et agricoles pour faire remonter les idées. Et sans vendre du rêve !" Son rôle au Conseil régional ? Carole Delga l'a nommé 7e vice-président en charge de l'éducation, de la jeunesse et des sports, un poste où il compte "incarner les attentes des citoyens et donner corps à la nouvelle région".

Claire Fita

Claire Fita

© photo DR

Membre du PS depuis 2002 "pour lutter contre le FN", Claire Fita, 38 ans, est élue municipale à Graulhet dans le Tarn depuis 2008. Claire Fita rencontre Carole Delga à l'occasion de la campagne régionale de Martin Malvy en 2010. Tête de liste dans le Tarn, elle a apporté à sa candidate sa connaissance du territoire. "J'ai un sentiment très fort d'appartenance au cercle de Carole Delga, mais je ne peux pas dire que j'y appartiens plus qu'un autre, remarque-t-elle. Carole Delga travaille en équité avec toute son équipe. Nous sommes une famille soudée par des mois de campagne."

Comptable de profession, Claire Fita aime les finances, un domaine "où l'on ne se bat pas pour rentrer", mais où "on a une vision globale des politiques". Elle a été nommée Présidente de la commission des Finances du Conseil régional par Carole Delga.

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