Départementales : en Haute-Garonne, le FN progresse, le PS résiste, la droite vacille

Les résultats du 1er tour des départementales en Haute-Garonne sont riches de trois enseignements : dans ce département ancré à gauche, le FN progresse de façon importante dans les cantons ruraux, le PS résiste et la droite vacille.

En Haute-Garonne, le PS arrive en tête du scrutin avec 26.39 % des voix. Il est suivi du FN (22.32 %) puis de l'union de la droite ( 17.85 %).

Le FN, 1er parti de Haute-Garonne?

Le score important du Front National était attendu. En Haute-Garonne, il est notable. Sur 14 cantons "ruraux" (hors Toulouse), il n'y a que dans les cantons de Castanet et Escalquens que le FN n'est pas présent au second tour. Les candidats frontistes se retrouvent dans 5 triangulaires. Pour un parti qui n'a jamais eu de conseiller général, ces premiers résultats marquent déjà l'avancée importante du FN.

Pour rappel, en 2011, le parti de Marine Le Pen est arrivé au second tour dans 6 cantons mais n'a remporté aucun siège. Julien Léonardelli, 1er secrétaire du FN31, est formel :

"Nous sommes aujourd'hui le premier parti de France hors alliances, et en tête en Haute-Garonne. Dans le département, il y a un certain nombre de triangulaires, ce à quoi nous ne nous attendions pas forcément. C'est d'autant plus satisfaisant que le PS est ancré depuis des décennies sur le territoire."

Julien Leonardelli, lui-même candidat sur le canton de Villemur-sur-Tarn, a remporté 30,10 % des voix et sera confronté à une triangulaire au second tour. Il vise d'ailleurs la présidence. Pour les cantons où le FN a été disqualifié, la consigne est claire : "pas de consigne de vote".

A noter que si le FN est très présent dans les cantons ruraux, il est absent du second tour dans tous les cantons toulousains.

Le PS résiste

On annonçait une débâcle, mais finalement le Parti Socialiste de Haute-Garonne s'en sort mieux qu'attendu  avec des qualifications pour le second tour dans tous les cantons du département (dans le milieu rural comme à Toulouse).
Alors que le FN revendique la première marche du podium, Sébastien Vincini, premier secrétaire fédéral du PS 31, estime que c'est la gauche qui a gagné ce premier tour :

"Nous sommes en tête en Haute-Garonne, c'est une satisfaction et cela fait démentir les pronostics. Le département a des valeurs radicales-républicaines très ancrées. Je salue la mobilisation des électeurs, il faudra rester vigilant au second tour."

Le sénateur PS Claude Raynal n'est pas surpris. Il faisait d'ailleurs partie des seuls à affirmer pendant la campagne : "le Département restera à gauche":

"Je ne suis pas surpris par ce score car, depuis le début de la campagne, je dis que ce scrutin est n'est pas pas national mais local. Les électeurs se sont prononcés sur des enjeux locaux et ils ont tenu compte du bon bilan de l'action du Conseil général sortant. Bien sûr, je ne peux me satisfaire d'un Front National qui progresse mais ce n'est pas le cas partout. A Tournefeuille, dans mon canton, aux dernières cantonales, le Front National était au second tour. Cette fois, ce n'est pas le cas."

La Mairie de Toulouse ayant été remportée par l'UMP en 2014, le PS redoute de voir également basculer le Département, qui a toujours été présidé par la gauche, et par Pierre Izard depuis 1988.

L'UMP vacille

La surprise de ce 1er tour est pour l'UMP. Ou plutôt pour la droite réunie, rassemblée à l'initiative du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, qui s'est beaucoup impliqué dans la campagne. Hors Toulouse, sur 16 cantons, la droite sera présente dans 8 seconds tours, dont 5 triangulaires.

"Il faut mesurer l'étendue du problème, on a chaud", a concédé en début de soirée le maire Modem de Castanet Arnaud Lafon.

"Notre score au niveau national est excellent et, au niveau départemental, nous faisons mieux qu'en 2011 dans une terre historiquement à gauche", tempère Sacha Briand, adjoint à la Mairie de Toulouse et vice-président de Toulouse Métropole. Ce dernier rappelle qu'une élection municipale avait également lieu ce dimanche à Pibrac, remportée par le candidat de la droite Bruno Coste.

Réunis ce soir au Capitole autour de Jean-Luc Moudenc, les "proches" (Laurence Arribagé, Jean-Luc Lagleize, Arnaud Lafon, Xavier Spanghero) ont réfléchi aux consignes de vote et à l'attitude à adopter dans l'entre-deux tours. Une communication officielle sera faite lundi matin, la droite préférant prendre le temps de la réflexion.

Xavier Spanghero, secrétaire départemental adjoint de l'UMP 31 précise :

"L'enjeu de l'entre-deux-tours, c'est de montrer que le bilan du PS est mauvais. Les finances sont dans un état catastrophique. Lundi, nous allons donner une position officielle pour le second tour. Il faut trouver une solution qui convienne à l'ensemble de nos alliés. Et puis, il y a des cas de figure très différents : des duels, des triangulaires où nous sommes premiers, d'autres où nous sommes deuxièmes. Nous allons prendre 24 heures pour digérer tous ces résultats."

Le soulagement pour la droite est arrivé en fin de soirée avec les résultats de Toulouse, puisque la droite réunie est présente au second tour dans tous les cantons toulousains, face au PS.

Pour rappel, en 2011, la droite n'était pas unie et l'UMP avait recueilli 11,34 % des votes au premier tour ( elle atteint 17.85 % ce dimanche 22 mars).

 Jean-Luc Moudenc quant à lui ne souhaite pas s'exprimer.

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